Couche-Tard demeure déterminée à conclure une entente avec 7-Eleven
La Presse Canadienne|Mis à jour le 09 septembre 2024Le réseau de Couche-Tard couvre déjà 31 pays et plus de 16 700 magasins. (Photo: La Presse Canadienne)
Alimentation Couche-Tard se dit «déçue» du refus de son offre d’achat par le propriétaire japonais de 7-Eleven, mais demeure déterminée à conclure une entente.
Dans un communiqué publié dimanche, le géant québécois des dépanneurs a fait valoir que sa proposition offre des avantages stratégiques et financiers évidents et croit que les deux entreprises peuvent conclure une transaction mutuellement acceptable.
Dans sa propre déclaration transmise lundi, Seven & i Holdings se dit prêt à poursuivre les discussions si Couche-Tard dépose une proposition qui «reconnaît pleinement la valeur intrinsèque de Seven & i» et répond à ses préoccupations en matière de réglementation.
Vendredi dernier, Seven & i a déclaré que l’offre d’achat de Couche-Tard «sous-évalue grossièrement» la société japonaise et que la proposition n’était pas dans l’intérêt de ses actionnaires et des autres parties prenantes.
Seven & i avait qualifié l’offre de 14,86$US par action d’«opportuniste» et avait soulevé des inquiétudes quant à l’approbation réglementaire de la transaction.
Alimentation Couche-Tard a bon espoir que des discussions plus approfondies permettront de trouver des valeurs accrues pour les actionnaires de Seven & i.
«Compte tenu des avantages mutuels d’un regroupement, nous sommes déçus du refus de Seven & i de s’engager dans des discussions amicales. Nous sommes très confiants que des discussions collaboratives nous permettraient de trouver une valeur accrue pour les actionnaires de Seven & i», a indiqué l’entreprise québécoise dans son communiqué.
Elle a ajouté qu’elle a offert de conclure une entente de non-divulgation pour permettre aux deux parties de partager des informations supplémentaires, ce qui lui a été refusé.
Couche-Tard a assuré dans son communiqué qu’elle travaillerait conjointement avec Seven & i pour obtenir les autorisations réglementaires.
«Couche-Tard a des antécédents et un historique de réussite en matière d’acquisitions et de collaboration avec les autorités réglementaires américaines et autres, en totale conformité avec les processus et exigences applicables», a rappelé l’entreprise.
Les analystes doutent cependant de la capacité des deux sociétés à parvenir à un accord, car ils estiment que satisfaire les régulateurs japonais sera difficile et pourrait forcer Couche-Tard à abandonner certains de ses actifs.
«Bien que des réformes aient été mises en place dans le pays pour faciliter les rachats, la plupart des entreprises japonaises sont très prudentes et réticentes au changement. Cela inclut Seven & i, dont le modèle opérationnel complexe entrave également la réalisation d’un accord», a avancé Neil Saunders, directeur général de GlobalData, dans un courriel à la fin août.
«À moins que Couche-Tard n’accorde une prime substantielle, (la transaction) risque d’être écartée», a-t-il ajouté.
Seven & i possède non seulement la populaire chaîne de dépanneurs 7-Eleven aux États-Unis, au Japon et ailleurs, mais aussi un certain nombre d’autres entreprises, notamment des supermarchés, des producteurs alimentaires, des détaillants d’articles ménagers, des sociétés de services financiers et a même une participation dans Tower Records Japan.
Le réseau de Couche-Tard couvre déjà 31 pays et plus de 16 700 magasins. Le site web de Seven & i indique que l’entreprise japonaise exploite environ 85 800 magasins, compte environ 157 177 employés et reçoit 63,6 millions de visites de clients par jour.
Aux États-Unis seulement, la part de marché de 14,5% de 7-Eleven en fait le plus grand opérateur dans le secteur des magasins de proximité du pays, tandis que les bannières de Couche-Tard constituent environ 4,6% du marché.