Le Brexit et un potentiel ralentissement économique pourraient se traduire par des occasions de croissance pour CGI.
La tourmente entourant le Brexit ainsi qu’un potentiel ralentissement économique pourraient se traduire par de nouvelles occasions de croissance pour Groupe CGI, estime son président et chef de la direction.
Selon George Schindler, le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) qui approche à grands pas et la conjoncture économique risquent d’inciter les gouvernements et les entreprises à accroître leur efficacité.
Au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne en marge de l’assemblée annuelle de l’entreprise, mercredi, il a ajouté que dès qu’il y a du changement, il y a un besoin pour de l’accompagnement technologique.
«Si (le Royaume-Uni) devait se séparer des douanes européennes, il y aurait d’importants systèmes à changer, a dit M. Schindler. Et si le pays décide de négocier une entente, les changements seront différents.»
Une sortie de l’UE par le biais d’un accord pourrait permettre au Royaume-Uni de demeurer dans le marché européen après la date du 29 mars prévue pour le Brexit.
Le grand patron de la firme spécialisée dans les technologies de l’information et de services-conseils a toutefois pris soin d’indiquer que ses propos ne constituaient pas une opinion sur la décision prise par les Britanniques.
La taille de CGI au Royaume-Uni a considérablement augmenté depuis 2012, lorsque l’entreprise a réalisé l’acquisition de la firme britanno-néerlandaise Logica. L’an dernier, la société montréalaise a généré 12% de son chiffre d’affaires, soit environ 1,3 milliard $, dans cette région.
En ce qui a trait au contexte économique mondial, le président exécutif et fondateur de CGI, Serge Godin, a expliqué que l’entreprise avait eu tendance à croître plus rapidement lors des périodes d’incertitude économique depuis sa création en 1976.
«Les compagnies veulent réduire leurs coûts, a-t-il dit. Environ 50% de nos revenus proviennent de contrats de sous-traitance. Cela signifie que nous représentons une solution pour ces entreprises.»
M. Schindler a également minimisé l’impact financier, pour CGI, de la paralysie du gouvernement américain – qui a débuté le 22 décembre dernier et s’est poursuivie pendant 35 jours. À son avis, seulement environ 5% des activités de l’entreprise ont été affectées par cette situation.
Les États-Unis ont représenté l’an dernier 28% des revenus de l’entreprise, qui ont été de 11,5 milliards $. Les recettes attribuables au gouvernement fédéral américain se sont chiffrées à 1,5 milliard $.
Une performance conforme
En ce qui a trait à sa performance pour la période de trois mois terminée le 31 décembre, CGI a affiché un bénéfice net de 311,5 millions $, ou 1,11$ par action, en progression d’environ 9,2% sur un an.
De leur côté, les revenus se sont chiffrés à 2,96 milliards $ au cours du trimestre, alors qu’ils avaient été de 2,82 milliards $ lors du premier trimestre de l’exercice précédent.
«En ne tenant pas compte des acquisitions, la croissance interne (des recettes) a probablement été de l’ordre de 3% à 3,5%, ce qui représente une accélération notable par rapport à 2% lors des derniers trimestres», a estimé l’analyste Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, dans une note transmise par courriel.
Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté de CGI a grimpé de 9,3% pour s’établir à 314,7 millions $, ou 1,12$ par action. À la fin du premier trimestre, le carnet de commandes de CGI totalisait 23,34 milliards $, une hausse de 2,23 milliards $ par rapport à l’an dernier.
Cette performance trimestrielle a répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui anticipaient un chiffre d’affaires de 2,94 milliards $, ainsi qu’un profit ajusté par action de 1,11$.
Par ailleurs, dans le cadre de l’assemblée annuelle, une résolution visant à changer la dénomination de l’entreprise a été adoptée. La modification est mineure, puisque Groupe CGI deviendra ainsi seulement CGI.
À la Bourse de Toronto, l’action de l’entreprise a clôturé à 85,92$ mercredi, en recul de 24 cents, ou 0,28%.