Le PIB a progressé de seulement 0,3 %, une forte baisse par rapport à la croissance de 1,1 % au 3e trimestre.
L’économie canadienne a brusquement ralenti fin 2019, le produit intérieur brut progressant de seulement 0,3 % au quatrième trimestre en glissement annuel en raison d’une diminution de l’investissement des entreprises et de la faiblesse du commerce international, a annoncé vendredi l’institut canadien de la statistique.
C’est une forte baisse par rapport à la croissance de 1,1 % en rythme annuel enregistrée au troisième trimestre, chiffre lui-même revu à la baisse par Statistique Canada.
La croissance au quatrième trimestre a néanmoins été légèrement supérieure au consensus de la moyenne des analystes, portée surtout par les dépenses de consommation des ménages, qui ont augmenté de 2 % en glissement annuel.
Pour l’ensemble de 2019, le produit intérieur brut (PIB) du Canada a connu une croissance de 1,6 %, soit un ralentissement par rapport au taux de 2 % observé en 2018. À titre de comparaison, l’économie américaine a progressé de 2,3 % en 2019, a noté Statistique Canada.
Au quatrième trimestre, interruption d’oléoducs, récoltes défavorables, grèves ferroviaires, répercussions du conflit de travail chez General Motors aux États-Unis et tensions commerciales ont contribué à plomber la croissance, a indiqué Statistique Canada.
L’économie a néanmoins gardé la tête hors de l’eau grâce à « l’augmentation prononcée » des dépenses des ménages dans les services, notamment pour les loyers, les restaurants, le transport aérien et les services de télécommunications, a précisé l’institut.
L’investissement a cependant diminué dans le secteur industriel et les ouvrages de génie.
Les tensions commerciales internationales ont également déteint sur l’économie canadienne, avec un recul des exportations en volumes pour un deuxième trimestre consécutif, et aussi des importations pour un troisième trimestre d’affilée.
Le revenu disponible des ménages a progressé de 1,3 % au quatrième trimestre, mais leur taux d’épargne n’atteignait que 3 %, un taux trop faible pour que ces derniers puissent « porter à eux seuls la croissance de l’économie », a jugé l’économiste Avery Shenfeld de la Banque CIBC.
Après ces données et avec la propagation de l’épidémie du coronavirus, la question n’est plus de savoir si la Banque du Canada « abaissera ou non » son taux directeur, mais plutôt « quand », a-t-il estimé.
Le taux directeur de la Banque centrale canadienne est demeuré inchangé à 1,75 % depuis octobre 2018. Sa prochaine annonce aura lieu le 4 mars.