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Canada Goose envisage des hausses de prix

La Presse Canadienne|Publié le 01 février 2024

Canada Goose envisage des hausses de prix

Canada Goose Holdings a connu une hausse fulgurante de ses ventes en Asie au dernier trimestre après que la Chine eut levé les restrictions liées à la COVID-19. (Photo: La Presse Canadienne)

Canada Goose Holdings (GOOS) a déclaré que de nouvelles augmentations de prix étaient sur la table, même si les acheteurs repensent leurs choix de dépenses dans un contexte de forte inflation et de taux d’intérêt plus élevés au cours des deux dernières années.

Ces pressions financières créent ce que le président et chef de la direction Dani Reiss a appelé un «environnement de consommation difficile» à l’échelle mondiale. Mais l’entreprise de vêtements de luxe estime qu’il est encore possible d’augmenter les prix des parkas, qui peuvent déjà dépasser 2000$.

«Nous pensons en fait qu’il y a beaucoup de marge, qu’il s’agisse d’introduire de nouvelles catégories, de nouveaux styles au sein d’une catégorie, à des prix beaucoup plus élevés, a déclaré Carrie Baker, présidente de la marque et des affaires commerciales chez Canada Goose. Avec les produits de luxe,… on crée du désir.»

Mme Baker a également souligné que la société visait une large gamme de prix adaptés à différentes tranches de revenus. Elle a fait valoir ce point après que l’analyste de Baird, Jonathan Komp, a noté que certains parkas «ont largement dépassé les niveaux de prix auxquels ils étaient fixés il y a quatre ou cinq ans».

Les ventes grimpent en Asie

Le troisième trimestre de l’entreprise a fourni la preuve d’une demande continue, notamment dans l’ensemble de la région Asie-Pacifique. Ses ventes ont grimpé en flèche en Asie après que la Chine a levé les restrictions liées à la pandémie, alors même que les revenus ont fortement chuté en Amérique du Nord et en Europe.

Les achats en magasin à Macao et à Hong Kong ont ouvert la voie, stimulés par le tourisme en provenance de Chine continentale — où la fréquentation des magasins a également doublé. Les ventes en Asie ont bondi de 62% d’une année à l’autre au cours du trimestre terminé le 31 décembre, alimentées par les achats du parka Expedition, vendu 1725$ au Canada.

«La vigueur en (Asie-Pacifique) reflète à la fois le temps plus froid en Chine au troisième trimestre ainsi que (la fin des) fermetures de magasins l’année dernière en raison des restrictions liées à la COVID-19», a déclaré M. Reiss aux analystes lors d’une conférence téléphonique jeudi.

La montée en puissance dans la région Asie-Pacifique a alimenté une augmentation totale des revenus d’une année à l’autre de 6% au troisième trimestre.

Cependant, plus près de chez nous, l’entreprise torontoise a enregistré une glissade de ses ventes. Le temps plus chaud à l’automne et au début de l’hiver, conjugué à une demande des consommateurs plus faible causée par une forte inflation et des taux d’intérêt élevés, a fait baisser les revenus de près de 14% au Canada et aux États-Unis.

«Là où nous avons constaté la pression, c’était simplement que les consommateurs ressentaient ce pincement — un peu moins libre avec leur portefeuille», a affirmé Mme Baker.

«La météo n’a pas aidé, a-t-elle déclaré. L’hiver n’est tout simplement pas venu pour eux. Ils n’avaient donc pas le même genre d’incitation à se procurer leurs vestes d’hiver typiques.»

Beaucoup de ceux qui ont acheté des vêtements d’hiver ont opté pour des vêtements moins chers d’autres marques, a-t-elle ajouté.

Pour ceux qui sont restés fidèles à Canada Goose, le parka Shelburne pour femmes et le parka MacMillan pour hommes — 1500$ et 1225$, respectivement — étaient les plus vendus aux États-Unis et en Europe.

En Europe, au Moyen-Orient et en Afrique — le segment qui représente la plus petite part des bénéfices de Canada Goose — le chiffre d’affaires a chuté de 26%.

Révision des prévisions de bénéfices

L’environnement mitigé de consommation a incité l’entreprise à revoir à la baisse la partie supérieure de ses prévisions de bénéfices, a déclaré le directeur financier Jonathan Sinclair.

Pour l’ensemble de son exercice 2024, Canada Goose prévoit un chiffre d’affaires total compris entre 1,28 et 1,31 milliard de dollars (G$), alors qu’une prévision antérieure se situait entre 1,2 et 1,4G$.

La société a déclaré que le bénéfice net ajusté par action se situerait probablement entre 82 cents et 92 cents, contre des prévisions antérieures comprises entre 60 cents et 1,40$ et un résultat pour l’exercice de 1,05$.

Bien que l’entreprise ouvre trois nouveaux magasins permanents durant le présent trimestre, portant son total à 68, elle prévoit de freiner son importante expansion d’emplacements physiques.

«Nous avons ouvert de nombreux magasins au cours des dernières années, qui se sont trouvés dans des environnements difficiles. Nous n’avons donc pas constaté la productivité dont nous savons qu’ils sont capables. C’est vraiment notre objectif à court terme», a déclaré Mme Baker.

L’entreprise s’attend également à une baisse substantielle des revenus du commerce de gros cette année — après avoir chuté de 29% sur un an au dernier trimestre — à mesure que les détaillants réduisent leurs commandes.

La société prévoit un chiffre d’affaires compris entre 310 et 330 millions de dollars (M$) pour son quatrième trimestre et un bénéfice ajusté compris entre 2 et 13 cents par action.

Jeudi, la société a déclaré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 130,6M$ pour son troisième trimestre.

Le bénéfice s’est élevé à 1,29$ par action pour le trimestre terminé le 31 décembre, comparativement à un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 134,9M$ ou 1,28$ par action un an plus tôt, alors qu’il y avait plus d’actions en circulation.

Les revenus pour le trimestre ont totalisé 609,9M$, contre 576,7M$ pour la même période un an plus tôt.

Sur une base ajustée, Canada Goose a déclaré avoir engrangé 1,37$ par action au cours de son dernier trimestre, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 1,27$ par action un an plus tôt et à peu près conforme aux attentes des analystes, selon la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.

Christopher Reynolds, La Presse Canadienne

 

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