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Banque Royale: le titre dans l’attente des résultats trimestriels

Jean Gagnon|Publié le 18 août 2023

Banque Royale: le titre dans l’attente des résultats trimestriels

(Photo: 123RF)

La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.


(Illustration: Camille Charbonneau)

 

Dans moins d’une semaine, les banques canadiennes entameront la divulgation de leurs résultats financiers du 3e trimestre de leur année financière 2023. La Banque Royale s’exécutera la première le 24 août.

Souhaitons que les résultats ne soient pas trop mauvais, car l’image que projette le graphique des fluctuations du cours de l’action est quelque peu inquiétante, selon quelques analystes techniques.

Dennis Mark, de la Financière Banque Nationale, note que bien que le titre de la Banque Royale semble techniquement le plus solide des banques canadiennes, il n’en demeure pas moins aux prises avec une tendance baissière.

Après s’être appuyé sur un niveau de support important à 121$ en juin, le titre a amorcé une remontée qui s’est arrêtée à 132$. Le recul qui a suivi depuis un mois laisse croire que le titre va tester sous peu à nouveau ce support à 121$, selon l’analyste. Et le test sera significatif, car si le titre devait enfoncer ce support, la porte serait ouverte pour un recul jusqu’à 100$, craint Dennis Mark.

On ressent également une certaine crainte dans les propos de Monica Rizk, analyste senior pour les publications Phases & Cycles. Elle note que le cours de l’action a visité le niveau de 119-121$ à trois reprises depuis un an. Chaque fois, le support a tenu, mais chaque reprise n’a pas permis au titre de regagner son sommet de janvier 2022. Depuis le début de l’année, chaque remontée prend fin à un niveau toujours plus bas, illustrant bien la tendance actuelle à la baisse (ligne pointillée). Pour elle aussi une cassure du niveau de 119-121$ constituerait une bien mauvaise nouvelle pour la suite des événements.

Quels seront les chiffres

Sohrad Movahedi, analyste chez BMO Nesbitt Burns, prévoit que les revenus en espèces des banques, en excluant en excluant ceux de la BMO, son employeur, seront en baisse d’environ 7% sur le trimestre correspondant de l’année précédente. Ce recul sera principalement attribuable à une hausse des provisions pour pertes que les banques désireront inscrire à leurs livres comparativement à celles de l’année précédente, ainsi qu’à une détérioration du levier opérationnel alors que des revenus plus faibles s’accompagneront de dépenses plus élevées.

L’analyste de la BMO croit que les résultats de la plupart des segments d’affaires des banques au Canada montreront une croissance neutre ou négative comparativement à ceux qu’elles présentaient l’année précédente.

L’analyste estime que l’indice des banques canadiennes se négocie actuellement à un multiple cours/bénéfices d’environ 9,7 fois les bénéfices qu’il prévoit en 2024. Typiquement, cet indice se négocie à un multiple entre 10 et 12 fois les bénéfices prévus, rappelle-t-il.

Tout cela reflète bien un environnement peu propice à la croissance des revenus, conclut l’analyste. Le marché boursier semble lui donner raison pour l’instant, car l’indice bancaire est en hausse d’environ 3,3% depuis le début alors que le S&P/TSX a gagné 7,5%.