WestJet: l’immobilisation des Boeing 737 MAX est coûteuse
La Presse Canadienne|Publié le 29 juillet 2019Ces appareils représentent environ 10 % de la capacité en sièges de WestJet.
Le retrait des avions Boeing 737 MAX de la flotte de WestJet a un « impact négatif important » sur la ligne aérienne, a indiqué son chef de la direction, même si l’entreprise a dévoilé vendredi des résultats solides pour son premier trimestre complet sans les appareils à haut rendement énergétique.
Lors d’une entrevue téléphonique, Ed Sims a précisé que l’interdiction de vol des Boeing MAX, qui devrait se poursuivre au moins jusqu’en novembre, avait contraint WestJet à augmenter ses dépenses en carburant et à réduire ses itinéraires.
M. Sims a refusé de quantifier l’impact financier, affirmant qu’il discutait avec Boeing de la « perte substantielle » attribuable à l’immobilisation de ses 13 avions MAX 8. Ces appareils représentent environ 10 % de la capacité en sièges de WestJet.
Néanmoins, le transporteur a dépassé les attentes des analystes en renouant avec les profits au plus récent trimestre, après avoir affiché une perte l’an dernier. Son bénéfice a atteint 44,3 millions $ au plus récent trimestre dernier, tandis que ses revenus ont grimpé de 11 % à 1,21 milliard $.
L’analyste Cameron Doerksen, de la Banque Nationale du Canada, a déclaré dans une note aux investisseurs que l’interdiction de vol entraverait la croissance de la capacité et augmenterait les dépenses des compagnies aériennes canadiennes, mais que la baisse des coûts du carburant et un dollar canadien plus fort pourraient aider à contrebalancer ces vents contraires.
Les autorités aériennes du monde entier ont interdit aux avions Boeing Max de décoller au printemps, dans la foulée de deux écrasements qui ont tué un total de 346 passagers, dont 18 Canadiens.
WestJet a indiqué avoir trouvé des avions de remplacement pour environ 700 des plus de 1000 départs d’avions MAX 737 prévus en juin, soit le dernier mois du deuxième trimestre.
Un premier feu vert pour le rachat par Onex
Par ailleurs, la Cour supérieure de l’Alberta a approuvé vendredi la transaction de 3,5 milliards $ entre WestJet et Onex. Cette opération par laquelle le conglomérat rachètera la ligne aérienne devrait être complétée plus tard cette année, une fois qu’elle aura obtenu le feu vert des autorités réglementaires.
Selon M. Sims, une éventuelle vente du transporteur régional Encore ou de la filiale à très bas prix Swoop ne figure pas à l’ordre du jour de WestJet et aucune mise à pied de ses 14 000 employés ne découlera de ce rachat.
WestJet, fondée en 1996 en tant que nouvelle entreprise régionale, concurrence de plus en plus Air Canada ces dernières années. Elle s’est attaquée à la domination du transporteur sur les liaisons internationales en ajoutant des vols transatlantiques, des avions gros-porteurs et des tarifs préférentiels.
La compagnie aérienne doit également composer avec la syndicalisation de ses employés et les hausses de coûts, qui ont grugé une partie de la croissance de ses revenus. La société devrait dégager un bénéfice par action de 1,24 $ cette année, comparativement à celui de 2,92 $ réalisé en 2015, selon prévisions d’analystes recueillies par la firme de données financières Refinitiv.