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Le gouvernement américain et un régulateur fédéral enquêtent pour déterminer si la flambée fin janvier du prix de certains titres à Wall Street, dont celui de GameStop, s’apparente à de la manipulation, rapporte jeudi le Wall Street Journal.
Selon le quotidien financier, la section antifraude du ministère de la Justice et le procureur de la région de San Francisco en Californie cherchent à obtenir des informations de la part de plateformes de courtage en ligne, utilisées par de nombreux investisseurs amateurs pour réaliser leurs transactions boursières.
Les enquêteurs ont notamment sollicité la populaire application Robinhood, dont le siège est situé à Menlo Park, dans la banlieue de San Francisco, affirme le Wall Street Journal.
L’entreprise avait été vilipendée par de nombreux utilisateurs pour avoir limité les achats d’actions et d’options de plusieurs sociétés ciblées par la fièvre spéculative qui s’est emparée de Wall Street le mois dernier.
Par ailleurs, l’agence supervisant les marchés des matières premières (CFTC) a ouvert une enquête préliminaire sur de possibles comportements illicites de boursicoteurs du site Reddit ayant appelé à investir massivement dans l’argent-métal, indique le quotidien américain.
La CFTC avait affirmé début février qu’elle observait « de près l’activité récente sur le marché de l’argent » et qu’elle restait « vigilante pour surveiller ce marché en cas de fraude et de manipulation ».
La CFTC a indiqué à l’AFP ne pas pouvoir faire de commentaires. Le ministère de la Justice n’avait pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’agence.
L’affaire GameStop avait débuté quand une armée d’investisseurs en herbe s’était liguée contre de grands fonds spéculatifs de Wall Street ayant parié sur l’effondrement boursier de GameStop et d’autres entreprises à la santé financière fragile et au modèle économique déclinant.
Des achats massifs des titres de ces sociétés les avaient fait décoller au grand dam de plusieurs fonds spéculatifs, forcés de racheter les actions au prix fort afin d’éviter des pertes colossales.
GameStop a cependant abandonné une très grande partie de ses gains depuis son pic du mois dernier : son action, qui valait 347,51 dollars le 27 janvier, s’échange désormais à moins de 50 dollars.
La Commission des services financiers de la Chambre des Représentants organise jeudi prochain une audition pour faire la lumière sur les pratiques spéculatives dans les milieux financiers.
La Commission bancaire du Sénat a aussi annoncé son intention de se pencher sur le sujet.
Le régulateur boursier américain, la SEC, avait pour sa part assuré fin janvier « surveiller et évaluer de près l’extrême volatilité du prix de certaines actions. »