La meilleure façon de faire fortune en Bourse ne requiert que quatre ingrédients. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. En dépit des médias qui font leurs choux gras des «investisseurs» ayant fait fortune au cours des dernières semaines avec quelques titres boursiers, je continue de croire que la meilleure façon de faire fortune en Bourse ne requiert que quatre ingrédients: la Prévoyance, la Prudence, la Patience et la Présence. Depuis les débuts de COTE 100, ces quatre «P» sont la devise derrière notre philosophie d’investissement. Mais de temps à autre, particulièrement lorsque les marchés boursiers s’emballent, on observera une vague de spéculation qui fera croire à plusieurs qu’il est possible de faire fortune rapidement en Bourse en s’adonnant à des transactions rapides et brillantes.
Plus j’avance dans le monde de la Bourse et de l’investissement, plus je réalise que la Bourse est un véhicule extraordinaire pour quiconque désire s’enrichir et se préparer une retraite confortable. Et la beauté de la Bourse est qu’il n’est pas nécessaire d’y transiger souvent; de fait, je crois que plus un investisseur est oisif, plus ses chances de réussir augmentent. Avant toute chose, un investisseur devra laisser le temps travailler pour lui.
Voyons donc ces quatre «P» qui définissent notre stratégie d’investissement:
La prévoyance. Le dictionnaire Larousse définit la prévoyance comme étant la «Qualité de quelqu’un qui sait prévoir et qui prend des dispositions en conséquence.» Ainsi, l’investisseur prévoyant prendra des dispositions pour investir de manière à ce qu’il gagne ou, à tout le moins, ne perde pas trop, en presque toutes circonstances. C’est ici que le concept de la marge de sécurité prend toute son importance, laquelle se traduit librement par le concept «Si c’est pile, je gagne; si c’est face, je ne perds pas grand-chose».
La prudence. Selon le Larousse, la prudence est l’ «Attitude de quelqu’un qui est attentif à tout ce qui peut causer un dommage, qui réfléchit aux conséquences de ses actes et qui agit de manière à éviter toute erreur.» L’investisseur à long terme vise avant tout à éviter les pires erreurs qui peuvent coûter si cher et faire dérailler ses plans de retraite à long terme. La dette sous toutes ses formes sera généralement évitée ou à tout le moins utilisée avec beaucoup de parcimonie.
La patience. À nouveau le Larousse qui, dans le cas de la patience, présente trois définitions: «1- Aptitude à ne pas s’énerver des difficultés, à supporter les défaillances, les erreurs, etc.; 2- Qualité de quelqu’un qui sait attendre avec calme; 3- Persévérance, constance à faire quelque chose, à poursuivre un dessein.» Pour moi, cela signifie qu’un investisseur doit garder un horizon à long terme et ne pas espérer ou tenter de réaliser des rendements élevés sur de courtes périodes. Il faut du temps et de la patience pour dénicher de véritables occasions en Bourse. Une fois qu’on les a achetées, il faut aussi du temps pour que le scénario d’investissement qu’on a prévu se réalise et que la sous-évaluation qu’on a identifiée se corrige en Bourse.
La présence. Nous avons ajouté ce quatrième «P» aux trois autres après quelques années dans le monde de l’investissement. En effet, on s’est vite rendu compte de la tentation qu’ont de nombreux investisseurs à tenter de joueur aux plus fins avec la Bourse en y entrant et sortant aux moments qui semblent le plus opportuns, ce qu’on appelle communément le «market timing». L’investisseur avisé sait qu’il est impossible de prévoir les mouvements boursiers à court terme et il s’engage à rester présent (ou investi) en Bourse pour le long terme.
J’observe ce qui se produit dans plusieurs segments des marchés boursiers et je ne peux m’empêcher de croire que de nombreux investisseurs ont oublié ces quatre qualités indispensables pour réussir à la Bourse à long terme. En particulier, il me semble que la prudence et la patience sont deux qualités qui ont perdu toute signification pour nombre d’entre eux.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
Chef des placements, COTE 100