(Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Il y a des jeux qui sont entièrement dictés par la chance. D’autres sont influencés par un mélange de chance et de compétence. Pour différencier les deux types de jeux, on peut se poser cette question: «Serais-je en mesure de perdre sciemment à ce jeu?»
Si vous ne pouvez pas perdre volontairement ou, à tout le moins, accroître sensiblement vos chances de perdre à un jeu, c’est que le hasard y joue un rôle prédominant. C’est le cas notamment de jeux tels que la roulette, la loterie, les dés, etc. À ces jeux, vous ne pouvez pas perdre par exprès.
La plupart des autres jeux comportent un certain mélange de chance et de compétence. Le mélange varie selon les jeux, certains étant en grande partie dépourvus de chance – je mettrais par exemple les échecs, le billard ou le tennis dans ce camp. D’autres, comme la Bourse, comportent probablement autant de chance que de compétence – c’est probablement cet heureux mélange qui la rend si populaire auprès des spéculateurs pendant certaines périodes telles que celle que nous traversons.
Il y a toutefois un important bémol: si la chance joue un rôle très important dans les mouvements de la Bourse et des titres boursiers à court terme, la place qu’elle occupe devient de moins en moins prépondérante avec le temps et l’accumulation des années. Ainsi, on peut être chanceux pendant quelque temps en Bourse, mais celui qui y réussira pendant des années et des décennies n’aura pas été chanceux; son succès aura été fondé sur sa compétence.
À mon avis, on peut sciemment perdre en Bourse, sinon à court terme, du moins à long terme. À la manière de Charlie Munger qui nous recommande de toujours «inverser», voici ce que je ferais pour mettre toutes les «chances» de mon côté de perdre tous mes avoirs boursiers au cours des 10 ou 20 prochaines années:
– Je commencerais par utiliser le maximum de la marge offerte par mon institution financière.
– Je concentrerais mes investissements dans une poignée des titres les plus à la mode et en demande. Les réseaux sociaux seraient ma principale source d’idées de titres à acheter.
– J’effectuerais beaucoup de transactions afin de tenter de toujours détenir les titres les plus populaires.
– J’utiliserais activement les stratégies d’options d’achat et de vente sur des titres fort populaires.
À moins que je ne me trompe royalement et que la Bourse soit entièrement dictée par le hasard, je suis plutôt certain que cette stratégie «fonctionnerait» fort bien: j’aurais probablement perdu tous mes avoirs d’ici les 20 prochaines années.
Selon vous, quelles sont mes chances de succès?
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
Chef des placements, COTE 100