(Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de Xebec, Chorus Aviation et Disney ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Xebec Absorption (XBC, 3,24 $): l’entreprise doit encore faire ses preuves
Bien qu’elle ait suivi le tracé de sa nouvelle stratégie, les résultats trimestriels du fournisseur de solutions d’énergie propre destinées aux gaz renouvelables Xebec sont freinés par ses projets existants, constate Rupert Merer de la Financière Banque Nationale.
Son segment de système ayant connu quelques ratés, l’entreprise dont le siège social se trouve à Blainville a dévoilé des revenus de 26,7 millions de dollars, ce qui est sous les attentes des analystes et de la Financière Banque Nationale, qui tablaient respectivement sur 34,6 M$ et 33,2 M$.
Ses revenus totaux ont néanmoins grimpé de 45,2% par rapport à la même période l’an dernier, grâce à ses acquisitions, mais ses contrats existants ont freiné sa croissance, nuance Rupert Merer. Leurs coûts d’exploitation ayant néanmoins été plus bas, sa marge brute a atteint 10,2 M$, en hausse de 18,4% par rapport au troisième trimestre de 2020. C’est mieux que le 8,5 M$ qu’avait prévu l’analyste de la Financière Banque Nationale.
Son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) s’en est aussi mieux tiré que ce à quoi s’attendait l’analyste (-1,1 M$), en s’établissant à 0,3 M$.
Xebec doit en grande partie ses résultats aux nombreuses acquisitions qu’elle a accomplis au cours de la dernière année. En novembre seulement, elle a mis la main sur UECompression, une entreprise du Colorado. Elle devrait en ressentir les effets sur ses revenus dès le quatrième trimestre de 2021, et sur sa capacité de production dès la deuxième moitié de l’exercice 2022.
Cette stratégie d’acquisition devrait se poursuivre jusqu’au cours de l’exercice 2025. D’ici là, la société compte mettre la main sur une trentaine d’entreprises.
Son carnet de commandes s’est aussi allongé, en hausse de 75,9 M$ par rapport au 11 août 2021, profitant de l’acquisition de HyGear et Inmatec, de même que celle de UECompression. Xebec a mis à jour ses objectifs, car elle s’attend à ce que ses revenus atteignent le haut de sa fourchette de prédiction. Ils devraient donc s’établir entre 120 M$ et 130 M$. Sa marge de BAIIA devrait s’établir entre -3% et -5%.
Ajustant lui aussi ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice après de tels résultats, Rupert Merer croit que l’entreprise profitera de ce nouveau plan de match, ce qui devrait générer de meilleures marges. Toutefois, il se garde quelques réserves avant de réellement ajuster ses attentes à l’égard de son cours cible. L’entreprise doit encore démontrer qu’elle se détourne bel et bien des secteurs du gaz naturel renouvelable et de l’hydrogène.
Son cours cible est maintenu à 4,50 $, et sa recommandation à «performance de secteur».
Chorus Aviation (CHR, 4,24 $): ses activités de location décollent
Chorus Aviation (CHR, 4,24 $): ses activités de location décollent
Chorus Aviation compte bien investir massivement dans le secteur de la location d’avion en 2022, car la direction estime pouvoir profiter d’un pivot dans l’industrie, a-t-elle laissé entendre lors du dévoilement de ses résultats trimestriels le 10 novembre 2021.
Sachant que ses revenus tirés de son contrat d’achat de capacité avec Air Canada sont prévisibles, si cet investissement stratégique dans la location rapporte bel et bien, cela devrait être un des principaux moteurs de création de valeur pour les actionnaires estime Walter Spracklin de RBC Marché des capitaux.
L’entreprise d’Halifax a généré un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 78 millions de dollars (M$) ce qui est moins que le 81 M$ prévu par le consensus, et de 83 M$ de l’analyste. Elle l’attribue à une inadéquation entre ses revenus et ses coûts, alors que ses activités ont bondi au cours du troisième trimestre. Elles représentent 55% de celles observées en 2019, alors qu’elles n’étaient qu’à 22% au cours du deuxième trimestre de 2021, rapporte l’analyste.
Toutefois, ses revenus ont atteint 274 M$, ce qui est mieux que ce que RBC Marchés des capitaux et le consensus avaient anticipé, à 246 M$ et 264 M$.
À ce rythme, son trafic devrait atteindre 75 à 80% de ce qui a été observé au quatrième trimestre de 2019 dès le prochain trimestre, ce qui est largement au-dessus des attentes de Walter Spracklin, qui tablait sur 47%.
L’entreprise croit donc retrouver son activité prépandémique aussi tôt qu’à la fin du deuxième trimestre de 2022, ce qui est encore une fois bien plus rapide que les prévisions de l’analyste.
Walter Spracklin a confirmé auprès de la direction que l’ensemble des 300 à 400 millions de dollars dédiés à l’acquisition de nouveaux appareils seront dédiés à se division de location. C’est une très bonne nouvelle aux yeux de l’analyste qui mérite d’être soulignée, car c’est la preuve du changement de ton de la direction à l’égard de cette branche. Ça indique aussi que l’entreprise met plus d’attention à la croissance à long terme et aux occasions d’affaires dans ce secteur.
L’analyste a donc revu ses prévisions pour prendre en compte ces résultats, de même que la nouvelle attitude de la direction à l’égard de ses dépenses en investissement de capitaux. Son BAIIA anticipé pour l’exercice 2022 passe donc à 375 M$, alors que celui pour l’exercice 2023 atteint 427 M$. Néanmoins, son cours cible demeure inchangé, à 4,75 $.
Walt Disney (DIS, 174,45 $): des résultats décevants
Walt Disney (DIS, 174,45 $): des résultats décevants
Le pire de la crise semblant être bientôt derrière elle, Disney devrait reprendre du galon au cours de la deuxième moitié de l’exercice 2022, mais les commentaires concernant les deux prochains trimestres, et les résultats de ce dernier son de bien mauvais augure selon Jessica Reif Ehrlich de Bank of America Securities.
Les revenus de Disney ont augmenté de 26% pour atteindre 18,5 milliards de dollars américains (G$ US), alors que son bénéfice d’exploitation a atteint 1587 millions de dollars américains (M$ US). Dans les deux cas, l’entreprise n’a pas atteint les attentes de l’analyste, qui tablait sur 19,3 G$ US et 1837 M$ US respectivement.
Du côté de sa division de distribution de contenu médiatique, son bénéfice d’exploitation a été meilleur que prévu, à 947 M$ US, bien qu’il ait été légèrement affecté par sa division de contenu à la demande, souligne Jessica Reif Ehrlich.
Le nombre d’abonnés à son service Disney + a atteint son objectif de 118 millions, revu à la baisse un peu plus tôt au cours du trimestre, précise l’analyste. L’entreprise s’attend toutefois à voir une augmentation de ses abonnements au cours de la deuxième moitié de l’exercice 2022.
Le bénéfice d’exploitation de ses installations a été plombé par la hausse des prix de la nourriture, des coûts associés au 50e anniversaire de Walt Disney World, et les restrictions sanitaires. Il s’est donc établi à 640 M$ US, alors que l’analyste tablait du 1000 M$.
Alors que la demande grimpe déjà du côté de ses parcs d’attractions et de ses croisières, Disney s’attend à ce que le retour des voyageurs étrangers et la demande pour ses croisières dépassent ses niveaux historiques, ce qui devrait bonifier la deuxième moitié de 2022.
Néanmoins son bénéfice par action ajusté a atteint 0,37 $US, et non 0,47 $US, fait remarquer Jessica Reif Ehrlich.
L’analyste revoit donc à la baisse son bénéfice par action pour l’ensemble de l’exercice 2022, le faisant passer à 3,34 $US, alors qu’il se trouvait à 5,32 $US. Non seulement la reprise de l’achalandage devrait être plus lente, mais les pertes liées au contenu à la demande devraient continuer d’augmenter. La hausse des dépenses marketing liée aux entrées en salle et la hausse des coûts de production du contenu sportif devraient freiner son bénéfice d’exploitation.
Puisque de nombreux facteurs devraient plomber les résultats de l’entreprise à court terme, Jessica Reif Ehrlich revoit à la baisse son cours cible à 191 $.