Que faire avec les titres de Stingray, Constellation Software, et Disney?
Que faire avec les titres de Stingray, Constellation Software, et Disney? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Stingray (RAY.A, 6,15$) : du bon et du moins bon
Le fournisseur de services musicaux a globalement rencontré les attentes au premier trimestre, mais soulève encore des doutes.
La forte croissance des revenus et des flux de trésorerie, ainsi que les marges d’exploitatio,n ont été à la hauteur des attentes de Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux.
Les revenus ont explosé de 133% à 80,4M$ et le bénéfice d’exploitation a grimpé de 178% à 31,2M$ essentiellement grâce à l’achat en octobre du principal radiodiffuseur au pays, Newfoundland Capital, pour un demi-milliard de dollars.
Le bénéfice net est passé de 0,02$ à 0,12$ par action.
Stingray a aussi relevé son dividende trimestriel de 7,7% à 0,07$ comme prévu.
Par contre, la stagnation du nombre d’abonnés au service de vidéo sur demande (364 000) par rapport au trimestre précédent, ainsi que la décision de la société de racheter 5% de ses actions, lui plaisent moins, indique M. Yaghi dans une note émise avant la téléconférence trimestrielle.
«La société avait globalement indiqué qu’elle prévoyait une hausse du nombre d’abonnés au cours des prochains trimestres. Nous surveillerons donc de près le deuxième trimestre puisque le premier qui s’est terminé en juin est typiquement plus faible», écrit M. Yaghi.
Les revenus récurrents du secteur diffusion et musique ont crû de seulement 0,6%, sans l’effet des acquisitions. Stingray attribue cette faible augmentation au délai de 5 à 6 mois de l’instauration du modèle de vente de publicité inclus dans le renouvellement d’un contrat et à la résiliation de certains contrats internationaux assortis de faibles marges.
L’analyste s’attend tout de même à ce que le lancement prochain du nouveau service radio en ligne Stingray 360 ravive la croissance plus tard cette année.
En ce qui concerne le rachat d’actions, l’analyste aurait préféré que l’entreprise réduise sa dette plus rapidement afin de renforcer sa capacité d’acquisition et d’assainir son bilan avant qu’une récession éventuelle n’affaiblisse les revenus publicitaires.
La dette équivaut à 2,89 fois le bénéfice d’exploitation par rapport à un ratio de 3,13 fois, un an plus tôt.
«Nous savons que le titre est actuellement bon marché et nous comprenons le raisonnement de la société, mais réduire l’endettement aurait atténué la perception de risque dans l’éventualité d’une récession», évoque l’analyste.
Malgré ses deux préoccupations, M. Yaghi recommande l’achat du titre. Son cours cible de 8$ représente un rebond potentiel de 30%.
Constellation Software (CSU,1262,44$) : un premier de classe richement évalué
Constellation Software (CSU,1262,44$) : un premier de classe richement évalué
Au deuxième trimestre, l’acquéreur en série a raté les prévisions de Richard Tse, de la Financière Banque Nationale, renforçant sa perception que le titre est trop chèrement évalué alors que sa croissance se modère.
Le titre se négocie à un multiple très élevé de 21,3 fois le bénéfice d’exploitation.
«Constellation est l’une des entreprises les mieux gérées du secteur de la technologie», mais son évaluation reflète encore le rythme d’acquisitions robuste du passé, dit-il.
Le consolidateur de fournisseurs de logiciels spécialisés évolue en Bourse en fonction de la cadence de ses acquisitions.
Or, la loi des grands nombres fait en sorte qu’il lui est plus difficile qu’avant de conclure assez de transactions de taille suffisante pour relever ses rendements financiers et nourrir sa croissance, explique M. Tse.
La décision de la société de réduire le taux de rendement minimum exigé pour réaliser une acquisition et le versement d’un dividende spécial corroborent ce changement de régime, croit M. Tse.
À ce jour en 2019, la société a déployé seulement le quart du capital annuel de 700M$ dont elle a besoin pour atteindre les prévisions annuelles de croissance des revenus.
Une ré-accélération est possible au deuxième semestre puisque Constellation a conclu des ententes de 221M$ en vue d’achats prochains, reconnait l’analyste.
La barre est très haute pour l’entreprise ontarienne qui se dirige tout de même vers un rendement du capital exceptionnel de 28% par rapport à la moyenne de 30% des trois dernières années.
M. Tse abaisse ses prévisions de bénéfices de 8% à 29,51$ par action pour 2019 et de 4% à 37,18$ pour 2020.
L’analyste reste neutre envers le titre qu’il voit décliner de 5% à 1200$, d’ici un an.
Walt Disney (DIS, 141,87$US): un achat si la Bourse punie les ratés à court terme
Walt Disney (DIS, 141,87$US): un achat si la Bourse punie les ratés à court terme
Le succès sans précédent des films de la franchise Marvel n’a pas suffi à compenser les difficultés rencontrées ailleurs dans l’empire du divertissement, notamment l’intégration laborieuse de 16 mois du groupe média 21 Century Fox, achetée en décembre 2017 pour 71 milliards de dollars américains.
Même l’ouverture de Star Wars Galaxy’s Edge à Orlando n’a pas accru la fréquentation du parc comme prévu. Les manifestations à Hong Kong affaiblissent aussi le nombre de visiteurs au parc Disneyland dans cette ville.
Résultat: toutes les divisions ont dévoilé des revenus inférieurs aux attentes au troisième trimestre.
Le bénéfice ajusté de 1,35$ US par action est de 23% inférieur au consensus des analystes. Il s’agit d’une baisse de 28% par rapport au même trimestre un an plus tôt.
Même s’il réduit des prévisions de revenus et de bénéfices pour 2019 et 2020, Daniel Salmon, de BMO Marchés des capitaux, serait acheteur si le titre faiblissait en Bourse à cause de ratés à court terme.
L’analyste fonde beaucoup d’espoir sur la croissance à du nouveau service de diffusion en continu Disney +, après son lancement à la fin du mois d’août.
Le prix modique de 12,99$US par mois établi pour le service avec annonces publicitaires Disney+, incluant Hulu et ESPN, fera affluer les abonnés, mais les revenus par mois seront inférieurs que prévu au début, prévient M. Salmon.
L’analyste ne touche pas à son cours-cible de 170$US qui accorde une valeur de 53$US par action au nouveau service de diffusion Disney+.