Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Sleep Country, Banque BMO et Kinaxis

Dominique Beauchamp|Publié le 05 novembre 2019

Que faire avec les titres de Sleep Country, Banque BMO et Kinaxis? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Sleep Country, Banque BMO et Kinaxis? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Sleep Country (ZZZ, 19,06$): le détaillant de matelas déçoit malgré d’importantes dépenses en marketing

Le propriétaire des magasins Dormez-vous au Québec a raté plusieurs cibles au troisième trimestre.

La hausse de 0,5% des ventes par magasins comparables a particulièrement déçu Vishaal Shreedhar de la Financière Banque Nationale, parce que l’activité résidentielle reprend au pays et que la barre de 0,2% de l’an dernier était facile à surpasser.

L’analyste avait espéré une croissance de 3% des ventes comparables.

En conséquence, les revenus totaux de 210 millions de dollars ont été inférieurs à ses prévisions de 216M$.

Le bénéfice de 0,60$ par action a aussi raté la prévision de 0,69$. Ce bénéfice est aussi inférieur à celui de 0,64$ à pareille date l’an dernier, si l’on ajuste les résultats de 2018 aux nouvelles normes comptables IFRS 16.

Il faut dire que le marchand a accru ses dépenses en marketing de 56%, de 11,5 à 17,9M$ au troisième trimestre, soit l’équivalent de 0,12$ par action, estime-t-il.

La fréquentation des magasins s’est améliorée et les ventes d’accessoires ont augmenté de 14%, mais les visites ont suscité peu d’achats de matelas. Les dirigeants attribuent cette retenue à la confiance inégale des consommateurs.

Excluant l’achat du jeune détaillant de matelas en ligne Endy, l’analyste estime que le bénéfice d’exploitation du marchand a crû de seulement 3%.

«Soyons clairs. Si les dépenses en marketing sont productives, de tels investissements n’entachent pas les perspectives. On se questionne toujours à savoir quel niveau de dépenses récurrentes est nécessaire pour procurer de la croissance», indique l’analyste.

Puisque le marchand s’apprête à lancer une nouvelle plateforme infonuagique Oracle de commerce en ligne pour tous ses produits, incluant les matelas conventionnels (au lieu des matelas en boîte), il faut s’attendre à ce que ces dépenses restent élevées, dit-il.

Les investisseurs attendront de voir comment les nouvelles initiatives se transposeront aux ventes avant d’accorder au titre un multiple d’évaluation plus élevé.

Dans l’intervalle, M. Shreedhar réduit son cours-cible de 22 à 21$ et entrevoit pour le titre une «performance égale à son secteur».

 

Banque BMO (BMO, 98,43$): la banque à surveiller au quatrième trimestre

Banque BMO (BMO, 98,43$): la banque à surveiller au quatrième trimestre

Les grandes banques canadiennes dévoileront les résultats de leur quatrième trimestre bientôt. La Banque Scotia ouvre le bal le 26 novembre. La Banque CIBC ferme la marche le 5 décembre.

Aux yeux de Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux, la Banque BMO est celle qu’il faut suivre de plus près en raison de son portefeuille de prêts commerciaux aux États-Unis.

La banque fait en effet partie de syndicats bancaires qui ont prêté à des entreprises des secteurs de l’énergie et agricoles aujourd’hui sous pression, prévient-il.

L’analyste s’attend donc à des pressions sur les marges aux États-Unis et à une hausse des provisions pour pertes sur prêts.

M. Young se demande même si la banque aura besoin de comptabiliser d’autres charges de restructuration pour atteindre ses objectifs et son ratio d’efficacité à 58% à moyen terme.

Une amélioration de 159 points de base du ratio d’efficacité, à 60,6%, devrait néanmoins aidé la banque à faire croître son bénéfice de 4,3% à 2,42$ par action au quatrième trimestre. Cette croissance passe à seulement 1,9% si on compare le quatrième trimestre au troisième, précise-t-il.

Ces soucis ne devraient pas empêcher la Banque BMO de relever son dividende de 3% comme prévu.

Son action reflète déjà une certaine nervosité ayant fléchi de 1,3% du 1er août au 31 octobre par rapport aux gains de 2,1% de son industrie et de 0,5% de l’indice S&P/TSX.

M. Young recommande de conserver le titre pour lequel il maintient son cours-cible de 105$.

 

Kinaxis (KXS, 96,85$): le spécialiste de la chaîne d’approvisionnement est très cher, mais croît vite

Kinaxis (KXS, 96,85$): le spécialiste de la chaîne d’approvisionnement est très cher, mais croît vite

Le fournisseur de solutions pour la chaîne d’approvisionnement, mieux connu pour son logiciel RapidResponse, a surpassé les attentes, au troisième trimestre.

La hausse des revenus de 29% (à 47 millions dollars américains) est meilleure que les revenus de 46 M$ prévus par Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux.

Le bénéfice d’exploitation de 12,1M$US a aussi dépassé les prévisions de 9,4M$US. Le bénéfice de 0,30$US se compare aux estimés de 0,23$ par action.

La marge brute a grimpé de 380 points de base à 76%, mieux que la marge prévue de de 73,1%.

Ravi, M. Treiber renouvelle sa recommandation d’achat et hausse cours-cible de 95 à 110$.

Le titre de Kinaxis est richement évalué, soit des multiples de 33 fois le bénéfice d’exploitation et de 8,5 fois les ventes, mais l’analyste juge que la forte croissance de la société et les marges élevées le justifient.

Ses semblables en Bourse, qui offrent aussi des logiciels en tant que services (SaaS) obtiennent une évaluation de neuf fois les revenus, dit-il.

Or, Kinaxis accélère sa croissance. M. Treiber prévoit une hausse de 21% des revenus dans 12 mois et une marge d’exploitation de 25%. La somme de ces deux repères (soit 46%), hisse Kinaxis dans le peloton de tête des titres à plus forte croissance de son industrie.

L’analyste reconnaît que la conversion des licences au nouveau modèle d’abonnement ralentira la croissance des revenus totaux en 2020, mais le titre s’échange déjà en fonction du nouveau mode de fonctionnement, fait-il valoir.

La croissance des revenus des logiciels en tant que services devrait accélérer de 22% en 2019 à 27% en 2020. «Cette accélération devait lui valoir un multiple plus élevé», avance-t-il. Surtout que les deux-tiers proviennent de nouveaux clients.

Les dépenses de cette transition (à la hausse de 20%) affaiblissent les marges à court terme, mais lui assureront une croissance élevée plus durable, dit-il.

La marge d’exploitation devrait baisser de 29 à 25,5% de 2019 à 2020.

M. Treiber signale aussi le bond de 46% du carnet de commandes à 290M$, et de celui de 100% des nouvelles commandes à 80M$, au troisième trimestre. Il souligne qu’elles proviennent de divers marchés et de clients diversifiés.

Honda, Unilever, Toyota, Teva Pharmaceuticals, BAT et Novartis sont de nouveaux clients, mentionne-t-il d’ailleurs.