Que faire avec les titres de Papiers Tissu KP, Dorel et Husky Energy? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Papiers Tissu KP, Les Industries Dorel et Husky Energy ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Papiers Tissu KP (PPT, 11,00 $): la demande augmente depuis 2 semaines
Après un bon quatrième trimestre 2019, les dirigeants de la société qui détient une participation de 15,2% dans Kruger croyaient que les résultats seraient moins bons au prochain trimestre, car les volumes sont historiquement plus faibles durant cette période de l’année, note Benoit Laprade, analyste chez Scotia Capital
Toutefois, cette prévision ne tenait pas compte de l’impact positif probable sur les affaires de la société de la propagation du COVID-19, note l’analyste. En effet, la demande et la production principalement de papiers hygiéniques ont été très fortes au cours des deux dernières semaines alors que les consommateurs autant au Canada qu’aux États-Unis accumulaient des réserves pour faire face au risque d’une mise en quarantaine.
À son quatrième trimestre, la société a réalisé des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajustés de 46 millions $ comparativement à la prévision de 43 millions $ du consensus des analystes.
La situation financière de l’entreprise s’est améliorée significativement, selon l’analyste, alors que le ratio dette nette/BAIIA ajusté pour les douze derniers mois est passé de 5,4 fois à 4,3 fois.
Comme il prévoit que les résultats seront encore meilleurs en 2020, l’analyste réitère sa recommandation «performance égale au secteur» et son cours cible de 12,50$.
Par ailleurs, aucune hausse de prix n’a été effectuée, et aucune n’est prévue pour l’instant, indique l’analyste.
Le titre n’a pas échappé à la volatilité des deux dernières séances de la semaine dernière, mais la forte remontée de vendredi a ramené le cours de l’action à environ 5% de son sommet atteint le mois dernier.
Les Industries Dorel (DII.B, 2,03 $): la COVID-19 ne va qu’empirer les choses
Les Industries Dorel (DII.B, 2,03 $): la COVID-19 ne va qu’empirer les choses
Après une année 2019 où les défis ont été nombreux, les perspectives pour 2020 du manufacturier de produits pour jeunes et de bicyclettes semblaient meilleures.
Mais la propagation de la COVID-19 crée maintenant une situation où les résultats deviennent imprévisibles, croit Stephen MacLeod, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
On pourrait croire que la demande des consommateurs pour les bicyclettes, entre autres, devrait être forte compte tenu que l’appel à la distanciation sociale devrait inciter les gens à acheter une bicyclette plutôt que de s’abonner au gym.
Toutefois, les fortes perturbations que rencontre la chaine d’approvisionnement en Chine risquent d’affecter les livraisons et les résultats du premier trimestre, et même celles du trimestre suivant.
Ces perspectives incitent l’analyste à réduire ses prévisions pour le premier trimestre et pour l’ensemble de l’année 2020. Pour le premier trimestre, il prévoit maintenant des revenus de 624 millions $ plutôt que 641 millions $. Et les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) seront de 30 millions $ plutôt que de 42 millions $.
Mais aussi, l’analyste prévoit maintenant une perte de 0,15$ par action pour le trimestre, alors qu’il prévoyait antérieurement un profit de 0,16$ par action. Pour l’ensemble de l’année 2020, les profits par action seront de 0,19$ croit l’analyste, alors que sa prévision antérieure était de 0,72$ par action.
Sa recommandation est «performance égale au marché», mais il abaisse son cours cible de 7,50$ à 4,00$.
Husky Energy (HSE, 3,18 $): coupure de dépenses
Husky Energy (HSE, 3,18 $): coupure de dépenses
Prise entre la chute du prix du pétrole et la propagation de la COVID-19, les dirigeants de la société pétrolière de Calgary annonçaient vendredi qu’ils réduisaient les prévisions de dépenses en capital pour 2020 de 1 milliard $. Elles se situeront ainsi à l’intérieur d’une fourchette entre 2,3 et 2,5 milliards $.
En conséquence, les investissements prévus dans le secteur des ressources dans l’ouest du Canada et les projets conventionnels dans le pétrole lourd ont été mis sur la glace pour l’instant, note Justin Bouchard, analyste chez Desjardins.
De plus, tous les projets thermiques de Lloydminster prévus pour livraison après 2020 sont retardés jusqu’à ce que les conditions de marché s’améliorent, note également l’analyste.
La société informe qu’elle diminue sa prévision de production pour l’année 2020 de 295 000 à 310 000 barils équivalent pétrole à 275 000 à 300 000 barils.
Compte tenu de la guerre des prix du pétrole que se livrent la Russie et l’Arabie Saoudite et les inquiétudes quant à la propagation du COVID-19, l’analyste de Desjardins croit que même en tenant compte de la coupure de dépenses, la société utilisera quand même environ 800 millions $ de ses liquidités en 2020.
Ainsi les coupures annoncées vendredi constituent une mesure prudente et un premier pas dans la bonne direction, mais d’autres réductions de dépenses seront probablement nécessaires, estime l’analyste.
Par ailleurs, si les conditions se détériorent encore plus, une coupure du dividende pourrait être dans les cartes également, croit l’analyste dont la recommandation est de «conserver» et le cours cible est de 11$. Au cours des trois dernières semaines, le titre s’est déprécié d’environ 60%.