La productivité des magasins de Lululemon a retrouvé son niveau de 2019 au deuxième trimestre, soit bien plus tôt que ce à quoi s’attendait l’analyste. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Lululemon, Empire et Tecsys? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Lululemon Athletica (LULU, 380,85 $US): les embûches ne l’empêchent pas de franchir la ligne d’arrivée
Malgré quelques difficultés hors de son contrôle liées à sa chaîne d’approvisionnement, Lululemon Athletica demeure une enseigne solide qui démontre l’un des meilleurs revenus du pied carré parmi les détaillants, et elle devrait poursuivre sur cet élan, croit l’analyste de Bank of America Securities, Lorraine Hutchinson.
L’entreprise de Vancouver a dévoilé mercredi que son bénéfice par action au deuxième trimestre de l’exercice 2021 a largement dépassé les attentes de l’analyste (1,14$), en atteignant 1,65 dollar américain ($US). Ses ventes totales ont crû de 61% par rapport à la même période l’an dernier, ou de 25% si on les compare au trimestre précédent.
La productivité de ses magasins a retrouvé son niveau de 2019 — soit bien plus tôt que ce à quoi s’attendait l’analyste — et elle prévoit même qu’elle devrait le dépasser carrément au troisième trimestre.
Lorraine Hutchinson observe un scénario similaire du côté des marges d’exploitation de Lululemon Athletics en magasin, qui ont avancé de 26,6% par rapport au deuxième trimestre de l’exercice 2019.
Lululemon Athletica a fait part d’une hausse de 4% de ses ventes en ligne par rapport à la même période l’an dernier, un trimestre qui avait affiché une impressionnante croissance de 155% en un an, rappelle l’analyste de Bank of America Securities.
Lorraine Hutchinson anticipe une belle croissance du côté du vêtement pour hommes et à l’international (en Chine notamment) et de son miroir intelligent, qui permet aux usagers de s’entraîner à la maison, et ce malgré l’ombre que jette sa chaîne d’approvisionnement sur ses résultats.
En effet, au deuxième trimestre de 2021, les marges brutes du détaillant d’articles de sport ont grimpé de 58,1%, ou de 310 points de base de plus que ce qui avait été observé à la même période en 2019. Ainsi, tenant compte de l’effet négatif de la hausse du coût du transport de fret aérien, Lululemon Athletics maintient sa cible à une hausse de 150, voire de 200 points de base par rapport au résultat de l’an dernier.
Sa production devrait encore être freinée par la pandémie, car la propagation du virus de la COVID-19 fait rage au Vietnam, là où 20% de son inventaire pour la deuxième moitié de l’exercice sera tiré. Il lui permettra néanmoins de soutenir la hausse de la demande observée pour ses articles. D’ailleurs, si ce n’avait été de la réouverture tardive de ses usines au sud du Vietnam à la mi-septembre, la croissance des revenus de Lululemon Athletica aurait été bien meilleure au quatrième trimestre de l’exercice 2021, assure l’analyste, qui fixe malgré tout la hausse de ses marges brutes à 57,8% pour 2021.
Le spécialiste du vêtement de sport revoit aussi ses attentes à l’égard de l’exercice en cours. Son bénéfice par action en 2021 devrait osciller entre 7,38 $US et 7,48 $US, et ses ventes devraient totaliser 6,2 à 6,3 milliards de dollars américains, un chiffre qui surpasserait même sa cible pour l’exercice 2023.
Cette croissance est tellement supérieure à celle de ses pairs que l’analyste de Bank of America Securities a fait passer son cours cible de 410 $US à 480 $US, revoyant à la hausse son ratio valeur d’entreprise/ bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement à un multiple de 33 fois, lui qui se trouvait à 31.
Lorraine Hutchinson réitère sa recommandation d’«achat», car elle s’attend à ce que la performance de Lululemon Athletica soit pérenne dans le temps, et qu’elle bondisse davantage à mesure que ses soucis d’approvisionnement s’écarteront.
Empire Compagny (EMP.A, 38,83 $): la pandémie freinera sa croissance à court terme
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Bien que la direction mène le navire d’une main de fer, Empire a souffert des remous causés par la COVID-19, et elle n’est pas tout à fait au bout de ses peines, croit Vishai Shreedhar de la Financière Banque Nationale.
Les résultats dévoilés par l’entreprise pour son premier trimestre de son exercice 2022 concordent avec les prévisions qu’avait faites l’analyste, mais ont légèrement raté celles du consensus. Son bénéfice par action de 0,70$ démontre que ses ventes ont été à peine plus élevées que celles anticipées, que ses coûts d’exploitation sont plus bas, mais aussi que le taux de croissance des marges tiré de la vente d’aliments est sous ce qui avait été attendu, note l’analyste.
Les ventes d’un même magasin, sans tenir compte de l’essence, ont reculé de 2,2% — la Financière Banque Nationale tablait plutôt sur une baisse de 2,5% — alors qu’elles avait plutôt monté de 11% à la même période l’an dernier rappelle l’analyste. Le propriétaire d’IGA a tiré de la vente des aliments 7,626 millions de dollars (M$), et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 572 M$, tandis que Vishai Shreedhar misait sur 7,354 M$ et 571 M$ respectivement.
Les coûts liés à la COVID-19 ont fait baisser de 18 M$ ses résultats, soit légèrement moins que ce à quoi la Financière Banque Nationale s’attendait (20 M$).
L’entreprise dont le siège social se trouve en Nouvelle-Écosse s’attend à ce que la hausse de l’intérêt pour les mets à consommer à l’extérieur de la maison, de même que la baisse de son inventaire devraient réduire ses ventes pour un même magasin au cours de l’exercice 2022.
La valeur relative de ses articles en promotion devrait toutefois augmenter, tout comme les volumes de vente d’essence, ce qui fera grimper le taux de croissance de ses marges brutes, croit Vishai Shreedhar. Toutefois, la croissance des bénéfices nets d’Empire devrait être moindre que la cible de son taux de croissance annuel composé des trois prochaines années de 15% prévu lors du dévoilement de sa stratégie de croissance Projet Horizon dont l’objectif est d’augmenter de 500 M$ son BAIIA annualisé d’ici la fin de l’exercice 2023.
L’analyste croit que la direction continue de faire des progrès en ce sens, car le taux de croissance de sa marge brute a avancé de 40 points de base par rapport à la même période l’an dernier, si on exclut l’essence, grâce à une bonification de ses promotions, l’acquisition de la chaîne d’épicerie ontarienne Longo’s, et une reprise du service après-vente.
La Financière Banque Nationale revoit légèrement à la baisse son cours cible pour 2022, le faisant passer de 46 $ à 45$, mais maintient sa recommandation de «surperformance de secteur».
Tecsys (TCS.T, 54,82 $): une livraison de résultats encourageants
Tecsys (TCS.T, 54,82 $): une livraison de résultats encourageants
L’analyste de Valeurs Mobilières Banque Laurentienne Nick Agostino est sorti satisfait de l’appel organisé par Tecsys suite au dévoilement de ses résultats du premier trimestre de son exercice 2022.
Non seulement les revenus de 33,2 millions de dollars (M$) du fournisseur de solution de gestion de chaîne d’approvisionnement ont dépassé ses attentes, mais la forte croissance tirée des ventes de son logiciel par abonnements (SaaS) devrait reprendre de la vigueur lorsqu’elles seront passées au travers du présent goulot d’étranglement.
En effet, elles ont baissé de 54% par rapport à la même période l’an dernier en atteignant 1,1 M$. Sans ces éléments non récurrents, ces abonnements auraient plutôt généré 3 M$, assure Tecsys.
Sa croissance interne a grimpé de 18%, et ce malgré une perte liée au taux de change de 2,3 M$. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 2,5 M$ a toutefois raté la cible, à cause d’une baisse des marges brutes de 44,2%, mais ses revenus annuels récurrents, eux, ont crû.
Tecsys a encore une fois signé de nombreuses ententes au cours du trimestre, autant avec des nouveaux que d’anciens clients, observe l’analyste de Valeurs Mobilières Banque Laurentienne.
Si la situation est plutôt stable du côté de sa division de distribution complexe, celle de la vente au détail est foisonnante alors que l’entreprise recentre ses activités autour d’un modèle D2C, rapporte Nick Agostino.
L’outil de gestion d’entrepôt dédié au secteur pharmaceutique de Tecsys semble aussi avoir gagné en popularité. Si le suivi de la manutention des médicaments entre les partis a été reporté à 2022, n’en demeure pas moins que son adoption devrait accroître non seulement la demande pour ce produit, mais ses ventes aussi, estime l’entreprise.
Malgré un marché de l’emploi plutôt compétitif, Tecsys continue d’investir dans ses équipes de vente surtout du côté de la santé et de la distribution complexe. Toutefois, grâce à ses récents gains en productivité, l’entreprise croit finalement qu’elle n’aura pas besoin de 30 représentants pour atteindre ses objectifs dans le secteur de la santé d’ici les quatre prochaines années, note l’analyste.
Nick Agostino maintient sa recommandation à «achat», et révise son cours cible à 63 $, lui qui était à 60$.