(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Loblaw, Cominar et Gildan? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Loblaw (L, 69,40$): un bon départ qui redonne espoir
Le fort premier trimestre, qui a vu le bénéfice croître de 30% à 0,90$ par action, confirme ce que soupçonnait déjà Chris Li de Desjardins Marché des capitaux. L’aperçu de croissance de 10 à 15% qu’a fourni Loblaw pour 2021 s’avère trop prudent.
«Les dirigeants admettent qu’ils jouent de prudence, mais ils ont choisi de ne pas mettre à jour leurs orientations jusqu’ici», explique l’analyste.
Chris Li augmente ses prévisions de bénéfices pour 2021 de 4,58 à 5,05$, ce qui fait passer la croissance annuelle à 24%. Ses prévisions de bénéfices pour 2022 passent de 5,07 à 5,50$.
L’analyste juge que Loblaw pourrait dépasser ces prévisions étant donné la réduction des coûts associés à la COVID-19, l’effet du rachat d’actions et le redressement de la rentabilité de la division financière, sans compter l’amélioration potentielle de la contribution des épiceries et des pharmacies.
L’épicerie en ligne continue de croître même si le choc de la pandémie se dissipe. Le potentiel à long terme repose sur l’amélioration de la rentabilité de ce service grâce aux gains d’efficacité et à l’ajout d’articles plus rentables, tels que les vêtements Joe Fresh et les aliments périssables, explique-t-il.
Chris Li s’attend à ce que le déficit de la vente en ligne diminue par rapport à celui de 100 millions de dollars, ou 0,20$ par action essuyé en 2020.
«Loblaw est bien positionnée pour la réouverture de l’économie. Les ventes comparables n’auront plus à se comparer au pic de la pandémie à partir du deuxième trimestre», ajoute-t-il.
L’analyste attribue la réaction modeste du titre de Loblaw en Bourse à la hausse de 30% du bénéfice du premier trimestre au fait que les investisseurs avaient anticipé l’amélioration des résultats et des perspectives.
Les investisseurs attendent désormais de voir l’exécution se manifester de façon plus constante conférant ainsi au titre un potentiel d’appréciation additionnelle, dit-il.
Le titre s’est apprécié de 14% depuis le début de l’année.
Chris Li augmente son cours cible de 75 à 77$, soit 14 fois le nouveau bénéfice prévu de 5,50$ par action en 2022. Il recommande à ses clients de conserver le titre.
Cominar (CUF.UN, 9,78$): encore silence radio au sujet du plan stratégique
Cominar (CUF.UN, 9,68$): encore silence radio au sujet du plan stratégique
Le premier trimestre du Fonds de placement immobilier Cominar dépasse le consensus, mais rate la cible de Mario Sario, de Banque Scotia.
Sans les nombreux éléments inhabituels, les fonds provenant de l’exploitation ont reculé de 10% à 0,243$ par part. L’analyste avait prévu 0,275$.
Le bénéfice d’exploitation net du portefeuille comparable recule de 7,2%, si on exclut le règlement d’une réclamation de 2,7 millions de dollars de la part de Sears Canada ainsi que le renversement partiel de 3,9 M$ pour pertes sur crédit attendues.
Cominar affiche tout de même certains progrès. Ainsi, le loyer moyen des baux échéant en 2021 a augmenté de 8,4% grâce à la hausse de 18,3% de ceux des immeubles industriels. Même le secteur du commerce de détail a vu une légère amélioration de 0,1%.
Le taux de rétention des locataires s’est amélioré de 41,9 à 51,4 % depuis un an, mais il a chuté de 25% par rapport au quatrième trimestre de 2020, note l’analyste.
Le taux d’occupation physique des immeubles à bureaux a aussi baissé de 2,7% à 90,7% entre le quatrième et le premier trimestre, signale aussi l’analyste.
La perception des loyers est restée stable 94,7% au premier trimestre, mais Mario Sario estime que les pertes de crédit ajustées représentent 3,6% des revenus au lieu de la proportion officielle de 1,4%.
Le fonds a aussi repoussé l’échéance de deux facilités de crédit jusqu’en avril 2023 grâce à l’appui unanime de sept banques canadiennes.
Malgré des honoraires de consultation de 1,4 million de dollars «Cominar n’a fourni aucune mise à jour au sujet de son examen stratégique», déplore l’analyste.
Au début de mars, le fonds avait laissé entendre que les conclusions seraient dévoilées au cours des prochains mois. Seulement deux mois se sont écoulés, mais le dénouement de cette analyse est un catalyseur boursier important pour la société, explique-t-il.
En attendant d’en apprendre plus au sujet des perspectives et de plans, Mario Sario reste neutre envers le titre. Son cours cible de 10,50$ est porteur d’un gain potentiel de 7%.
Gildan (GIL, 35,14$US): une reprise plus tôt que prévu
Gildan (GIL, 35,14$US): une reprise plus tôt que prévu
Le fabricant de t-shirts, chandails et sous-vêtements a produit un premier trimestre nettement mieux que prévu incitant Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux à relever fortement ses prévisions et son cours-cible.
Les revenus ont avancé de 28,4% à 590 millions de dollars américains. Les ventes de vêtements de détente ont rebondi de 30%, 15 fois plus que la hausse prévue de 2% par l’analyste.
Les ventes de sous-vêtements et de chaussettes ont augmenté de 21,4%, ce qui est conforme aux attentes.
Les volumes augmentent assez pour compenser pour la baisse de certains prix de vente, croit Sabahat Khan.
Puisque Gildan avait réduit ses coûts pendant la chute de la demande, le bénéfice par action a rebondi de 588% à 0,39$ US par action.
C’est nettement plus que le bénéfice de 0,14$US qu’avait prévu l’analyste de RBC. La marge brute a grimpé de 300 points de pourcentage à 28,1%.
L’analyste se dit encouragé par le fait que les fournisseurs de t-shirts à imprimer regarnissent déjà leurs stocks, avant le retour des événements corporatifs et culturels. Le recul des ventes de Gildan dans ce créneau est d’encore 10% par rapport à leur niveau de 2019, mais s’améliore plus vite que prévu.
Les ventes aux détaillants s’améliorent dans toutes les catégories de produits.
Les nouvelles perspectives font dire à Sabahat Khan que Gildan pourra dépasser ses résultats de 2019 après la pandémie.
D’ailleurs, Gildan rétablit le dividende suspendu il y a un an et prévoit recommencer à racheter ses actions.
L’analyste de RBC hausse de 1,99 à 2,29 $US par action ses prévisions pour 2022. Son cours cible passe de 35 à 41$ US, ce qui laisse entrevoir un gain d’encore 17%.
Gildan s’échange à un multiple de 15,2 fois cette nouvelle prévision.