Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: les titres qui ont retenu votre attention

lesaffaires.com|Publié le 26 octobre 2019

(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres de Rogers, MTY et CN? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Rogers Communications (RCI.B, 61,00$): les forfaits illimités trois fois plus populaires que prévu

La demande pour les forfaits sans fil de données illimitées a pris le fournisseur par surprise et ampute ses revenus. Un million d’abonnés se sont prévalus des nouveaux forfaits, dont 60% ont opté pour un plan à tarif plus élevé.

Résultat: les revenus de services sans fil ont diminué de 1,6% à 1,8 milliard de dollars au troisième trimestre et les revenus moyens par abonné ont reculé de 2,1%, note Aravinda Galappathige, de Canaccord Genuity.

Rogers a aussi réduit ses orientations pour 2019: ses revenus ne croîtront pas plus d’un pour cent et pourraient baisser du même ordre. La croissance du bénéfice d’exploitation, l’étalon de mesure de l’industrie, ralentit d’un rythme de 7 à 9% à un autre de 4 à 6%.

Ces nouveaux objectifs suggèrent que le quatrième trimestre verra un déclin notable du bénéfice d’exploitation, indique l’analyste.

Rogers s’attend aussi à ce que la pression sur les revenus sans fil persiste pendant plusieurs trimestres.

Toutes ces mauvaises surprises ont fait chuter son action de 8% à un nouveau plancher annuel.

«Le recul des revenus sans fil ne faisait pas partie des scénarios à court terme. Il faudra donc du temps au marché pour digérer les nouvelles perspectives», écrit M. Galappathige.

Surtout que la perte de revenus liés aux surcharges de données explique seulement la moitié du manque à gagner au bénéfice d’exploitation annuel. Le reste provient de dépenses promotionnelles qui sont plus difficiles à incorporer dans un modèle financier, car elles ne sont pas linéaires, ajoute-t-il.

«Le marché risque de rester sur ses gardes pour un moment étant donné les risques que posent la concurrence accrue de Freedom Mobile et les frais d’accès réduits aux fournisseurs indépendants que le gouvernement fédéral veut imposer aux fournisseurs établis», écrit-il.

Une fois la transition des forfaits de données illimitées passées, Rogers devrait revoir une hausse des revenus par abonné en théorie. L’analyste imagine que l’effet de comparaison des revenus de surcharge se dissipera à partir de la deuxième moitié de 2020.

Rogers devrait alors encourir moins de coûts en raison d’un moins grand nombre d’appels de la part de clients.

Par contre, il est moins clair à quel point Rogers (et ses rivaux) pourront récupérer les coûts de subvention des appareils qui sont désormais séparés des forfaits.

Sur une meilleure note, le service de câble a bien fait au troisième trimestre avec une hausse de 7% des revenus de services internet et l’ajout de 41 000 abonnés à ce service malgré la concurrence de Bell. Le service de base a toutefois perdu 35 000 abonnés.

«Dans ce segment, il est important pour Rogers de rafler sa part des clients aux forfaits les plus chers», dit-il.

En fin de compte, M. Galappathige maintient sa recommandation «conserver», mais réduit son cours cible de 67 à 64$.

MTY (MTY, 52,93$): les ventes comparables du franchiseur reçoivent trop d’attention

MTY (MTY, 52,93$): les ventes comparables du franchiseur reçoivent trop d’attention

Glen Michael reprend la couverture du Groupe d’alimentation MTY deux mois après avoir joint Raymond James. Il assurait le suivi de MTY chez Macquarie Research auparavant.

L’analyste recommande chaudement l’achat du franchiseur de restaurants «incompris» avec un cours cible de 65$ qui offre un gain potentiel de 19%.

Après un nouveau recul en Bourse, à la suite des résultats jugés décevants du troisième trimestre, le titre de MTY est bon marché par rapport à ses semblables, fait-il valoir.

L’analyste estime que les investisseurs ont tort de concentrer toute leur attention sur les ventes par restaurants comparables et oublient ainsi à quel point le franchiseur est une «machine à flux de trésorerie croissants».

Les investisseurs doutent périodiquement de la pérennité et de la rentabilité du modèle d’affaires bien que MTY ait maintes fois démontré sa capacité à réaliser et à intégrer des acquisitions qui ajoutent de façon tangible aux flux de trésorerie, dit-il.

Il arrive que certaines enseignes acquises aient besoin d’être améliorées. À ce titre, MTY a aussi démontré qu’elle réussit à les réparer et à «récolter» les flux de redevances récurrents.

«Nous entendons souvent que l’évaluation du titre, actuellement de 11 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020, est cher. Nous ne sommes pas d’accord avec ce point de vue», écrit-il.

Les franchiseurs de restaurants obtiennent tous une évaluation élevée à cause de leur modèle de redevances. Les chaînes de restaurants à service rapide se négocient à un multiple de 15 fois le bénéfice d’exploitation.

Par rapport à ce repère, l’action de MTY est 27% moins chère même si ses flux de trésorerie procurent un rendement de 7% et que les flux de trésorerie par action aient crû à un rythme annuel composé de 19% depuis 5 ans, renchérit M. Glen.

Un bon pipeline de transactions de plus grande taille ajoute davantage au potentiel, conclut l’analyste.

CN (CNR, 116,22$ ) : l’incertitude pèse malgré de bons résultats

CN (CNR, 116,22$ ) : l’incertitude pèse malgré de bons résultats

Le Canadien National a publié des résultats de 3etrimestre meilleurs que prévu, mais la direction a revu à la baisse ses projections de croissance pour l’année 2019, afin de refléter l’incertitude entourant le volume des opérations dans le court terme. 

Benoit Poirier, analyste chez Desjardins, se dit impressionné de la capacité de la direction à réduire les coûts en prévision d’un ralentissement, et continue de croire que le titre est évalué à sa juste valeur, malgré les incertitudes.

Les résultats du 3etrimestre du CN affichent un revenu de 3,83 milliards de dollars, en ligne avec le consensus des analystes qui prévoyait un revenu de 3,86 G$, et un bénéfice par action ajusté de 1,66 $, en hausse de 0,16$ par rapport à 2018.

La direction, qui a revu ses prévisions de croissance maintient, cependant, l’enveloppe prévue de 3,9 G$, pour les dépenses d’investissement. Ces investissements visent à améliorer le réseau de l’entreprise de chemin de fer, et d’améliorer sa résilience pour atteindre les objectifs de croissance à long terme, explique M. Poirier. 

« Nous continuons d’aimer CNR pour ses occasions de croissance à long terme et l’étendue de son réseau. Nous continuons de croire que le titre est évalué à sa juste valeur au vu des incertitudes entourant les ressources nécessaires aux opérations, notamment celles du transport intermodal », déclare l’analyste qui maintient son cours cible à 126$.