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À surveiller: les titres qui ont attiré votre attention

Dominique Beauchamp|Publié le 23 février 2019

(Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres d’Industries Lassonde, de Savaria et de MTY Groupe Alimentaire? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Industries Lassonde (LAS.A, 176,50$): d’énormes pressions aux États-Unis plombent les résultats

Frappé de plein fouet aux États-Unis par divers vents contraires, le producteur de jus prévient que les résultats du quatrième trimestre seront nettement inférieurs aux attentes. 

Le 15 février en soirée, le fabricant des jus Oasis a en effet dévoilé les résultats préliminaires du quatrième trimestre qui s’avèrent nettement sous les prévisions. En cause: le recul de 7% des ventes internes au sud de la frontière.

Les résultats officiels seront dévoilés le 29 mars.

Les ventes totales de 425 millions de dollars sont de 5% inférieures aux prévisions de 446 M$ de Frederic Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux.

Selon les données sur les dépenses d’amortissement fournies, le bénéfice d’exploitation sera de 38 M$, soit 34% de moins que ses estimés et 21% de moins qu’un an plus tôt.

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Son modèle indique que le bénéfice de 2,14$ par action sera de 38% moins que ses prévisions de 3,46$ par action, excluant l’effet de la réforme des impôts aux États-Unis.

Le producteur s’efforce  diligemment» de diminuer la proportion de contrats de jus de marque maison moins rentables, mais le bond soudain des coûts de transport et de la résine entre autres, a contrecarré la hausse des prix de vente.

Des délais dans la réalisation d’un nouveau contrat américains ont ajoutés aux pressions tout comme la concurrence féroce que lui livre sa rivale Refresco.

«Nous avions anticipé certaines de ces pressions, mais l’ampleur et la durée de leur impact sont plus importantes que prévu», indique M. Tremblay.

Le cours de la résine décline heureusement, mais l’analyste ne perçoit pas d’amélioration pour les frais de transport, les coûts de main-d’oeuvre ou encore l’intensité de la concurrence.

Même si certains facteurs s’avéreront temporaires, M. Tremblay réduit ses prévisions de bénéfices par action pour 2018 de 12% à 9,63$, celles de 2019 de 21% à 10,10$ et enfin celles de 2020 de 17% à 12,09$.

En conséquence, son cours-cible passe de 250 à 195$. Il ne recommande plus l’achat du titre au cours actuel de 201$.

Au cours actuel de 201$, le titre de Lassonde s’échange à un multiple de 19,9 fois le nouveau bénéfice de 2019.

Savaria (SIS, 12,99$): l’achat suisse plus difficile à intégrer que prévu

C’est au tour du fabricant d’équipements d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite d’avertir que ses résultats annuels rateront la cible.

Si les revenus de 283 millions de dollars sont conformes aux attentes, le bénéfice d’exploitation de 40M$ se compare à la fourchette de 44 à 45 M$ fournie aux analystes en septembre.

Savaria, dont les résultats officiels sont attendus le 27 mars, a aussi réduit son aperçu pour 2019 par mesure de prudence.

Les revenus seront dans une fourchette de 385 à 400M$, au lieu de la prévision ferme de 400 M$ diffusée il y a cinq mois.

Le bénéfice d’exploitation de 55-60M$ sera aussi de 6% inférieur aux orientations dévoilées en septembre 2018.

«Il est difficile de déterminer le moment exact où ces programmes de réduction des coûts atteindront leur plein potentiel et c’est pourquoi nous considérons prudent de réévaluer nos prévisions pour 2019», a déclaré le PDG Marcel Bourassa.

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Il semble que l’intégration et la réorganisation manufacturière de la multinationale suisse Garaventa s’avère plus laborieuse que prévu tandis que sa filiale américaine Span doit composer avec une hausse importante de ses coûts.

Lors de l’achat de Garaventa en septembre 2018 pour 100M$, Savaria avait indiqué que des synergies de 4M$ sur deux ans diminueraient le multiple payé de 11,8 fois à 8 fois le bénéfice d’exploitation.

Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, reste confiant parce que la société de Laval est déjà à l’œuvre pour renouer avec une marge d’exploitation de 15%, la plus élevée de son industrie, dès 2019.

Le plan d’efficacité en trois temps prévoit la réduction de l’équipe de direction suisse, la rationalisation des efforts de R&D en Suisse et une restructuration du réseau d’usines européen d’usines.

Savaria met aussi en veilleuse sa stratégie d’acquisitions pour s’y consacrer. Dans l’intervalle, l’entreprise de la famille Bourassa diminuera son ratio d’endettement de 2,4 à 1,4 fois le bénéfice d’exploitation grâce à ses flux de trésorerie de 40M$.

L’analyste maintient son cours-cible de 17$ et sa recommandation d’achat. Le titre de Savaria a perdu 9% le 20 février.

MTY Groupe d’alimentation (MTY, 59,97$): les ventes décoivent à nouveau

George Doumet de Banque Scotia se dit déçu de la performance du groupe de restauration à plusieurs égards, au quatrième trimestre.

Les ventes ont décliné de 4%, sans l’effet des acquisitions.

Le bénéfice d’exploitation ajusté de 32,7 millions de dollars est aussi inférieur au consensus de 35M$.

Bien que les ventes comparables des restaurants aient augmenté de 1,3% au Canada, le déclin de 1,9% de ces ventes aux États-Unis le déçoivent, bien que les feux de forêts en Californie, son principal marché américain, soient en cause.

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«MTY cite aussi la forte concurrence qui nuit à la performance de chaînes américaines telles que Baja et Pinkberry», écrit-il

Sur une base consolidée, les ventes comparables ont reculé de 1,3% alors que M. Doumet avait espéré une amélioration de 0,5%.

L’an dernier à pareille date, la hausse des ventes comparables avait été de 1,2%, rappelle-t-il.

Pour 2019, l’analyste mise sur une croissance des ventes comparables de 1% au Canada et nulle aux États-Unis.

Au cours actuel, le titre de MTY semble incorporer une acquisition taille aux États-Unis.

Si la société en a certainement les moyens financiers, l’achat rentable d’un restaurateur avec un chiffre d’affaires de plus de 300M$ est loin d’être assuré, ajoute-t-il.

En conséquence, M. Doumet abaisse légèrement ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation de 2019 (de 149 à 147M$) et il réduit son cours-cible de 60 à 59$.