(Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de Guru Énergie, Groupe TMX et Stella-Jones? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Guru Énergie Bio (GURU, 2,76$) : moins de ventes et pertes accrues attendues au 4e trimestre
Martin Landry, de Stifel GMP, prévient que le quatrième trimestre du producteur de boissons énergisantes biologiques, attendu autour du 26 janvier, sera décevant.
Les revenus baisseront de 21% à 6,7 millions de dollars (M$) parce qu’un an plus tôt Guru avait livré les premières commandes à son distributeur PepsiCo qui a pris en charge la mise en marché à la mi-juin de 2021. C’est inférieur à ses prévisions initiales de 7,7 M$.
Les investisseurs doivent aussi s’attendre à un recul de 15% des unités vendues au quatrième trimestre parce que des contraintes logistiques et un manque d’employés ont ralenti la cadence des livraisons de PepsiCo par rapport au rythme de plus de 10% plus tôt en 2022. Martin Landry préfère les volumes de boissons vendus pour mesurer la performance de Guru parce qu’elle partage une portion du prix de vente avec PepsiCo.
Le transfert de la distribution à PepsiCo n’a pas procuré les bénéfices escomptés, déplore-t-il. L’été dernier, plusieurs détaillants québécois ont même manqué de boissons. «Guru ayant renoncé au contrôle de sa distribution, elle a peu d’options pour redresser la situation», écrit-il dans la section de son rapport qui décrit les risques d’un placement dans Guru.
Puisque Guru continue d’investir pour mousser sa marque, la perte d’exploitation de 7,7 M$ dépassera celle de 5,7 M$ d’un an plus tôt. Les frais de ventes et de marketing ont grimpé de 72% en 2022, jusqu’au troisième trimestre. Martin Landry espère que l’entreprise fournira des informations au sujet de la notoriété de la marque, du nombre de nouveaux clients et des ventes en ligne pour donner une idée du rendement de ces dépenses.
Plus important encore, l’analyste veut savoir à quelle fréquence Guru doit remplacer les commandes initiales dans les nouveaux points de vente. «C’est une mesure opérationnelle clé qui devrait donner une bonne idée de l’attraction de la marque auprès des consommateurs», explique-t-il.
Martin Landry surveillera aussi le réapprovisionnement des boissons chez PepsiCo dont les stocks semblaient affaiblis au troisième trimestre.
Aux États-Unis, l’analyste prévoit une hausse des revenus de 42% au quatrième trimestre grâce à une campagne de 12 semaines pour faire goûter ses boissons dans les magasins Costco de Californie et au lancement en août des boissons Guayusa Tropical Punch dans certaines enseignes.
Guru devrait terminer l’année avec des liquidités de 42 millions de dollars. L’analyste prévoit que la société aura assez de fonds jusqu’en octobre 2024, ce qui correspond à la fin de son modèle financier actuel. Il prévoit que la perte par action passe de 0,46$ en 2023 à 0,31$ en 2024.
En attendant les résultats, Martin Landry propose toujours de conserver l’action, mais il abaisse son cours cible de 5 à 2,85$ parce que les multiples d’évaluation à la Bourse se sont comprimés.
L’action de Guru a plongé de 87% depuis le sommet de 21,89$ touché en janvier 2021.
Groupe TMX (X, 138,24$) : le proprio de la Bourse de Toronto ajoute d’autres cordes à son arc
Groupe TMX (X, 138,24$) : le proprio de la Bourse de Toronto ajoute d’autres cordes à son arc
Le propriétaire de la Bourse de Toronto et celle des produits dérivés de Montréal ajoute une nouvelle corde à son arc en achetant 21% du fournisseur américain de produits analytiques VettaFi Holdings pour 234 millions de dollars.
Formé en mai 2022 lors de la fusion d’ETF Trends, d’ETF Database, d’Alerian et de S-Network Global Indexes, VettaFi a aussi acheté en octobre l’éditeur américain de publications destinées aux conseillers et aux gestionnaires de portefeuille Advisor Perspectives.
Propriété du fonds d’investissement privé Aretex Capital, VettaFi propose des services d’indices mondiaux, de données sur les fonds négociés en Bourse (FNB) et de distribution numérique. TMX compte jumeler les données et la capacité de VettaFi aux siennes afin d’élargir sa gamme de produits.
Graham Ryding de TD Valeurs mobilières voit cet investissement d’un bon œil puisqu’il cadre avec les trois objectifs de la stratégie du Groupe TMX: ajouter aux revenus récurrents dans d’autres marchés et miser sur les services d’analyse de données.
La majorité des revenus de VettaFi provient des divers services rendus et des outils entourant les FNB qui reproduisent ses indices et qui cumulent un actif de 14 milliards de dollars américains.
L’analyste croit que la transaction offre aussi la possibilité au Groupe TMX d’accroître son investissement dans l’avenir si VettaFi performe bien et si l’occasion se présentait.
Après cet investissement Graham Ryding estime que le Groupe TMX dispose encore de ressources financières de 800 millions de dollars pour réaliser d’autres transactions du genre.
«Nous croyons que TMX serait disposée à accroître sa dette jusqu’à un multiple de plus de trois fois son bénéfice d’exploitation pour saisir une occasion de haute qualité», révèle l’analyste qui ajoute que la société peut aussi récolter 2 G$ de capitaux additionnels en vertu d’un prospectus simplifié préalable.
Graham Ryding renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 155$.
Stella-Jones (SJ, 49,75$): le titre offre moins de potentiel après un gain de 21% en 2022
Stella-Jones (SJ, 49,75$): le titre offre moins de potentiel après un gain de 21% en 2022
L’analyste du secteur industriel de la Financière Banque Nationale profite du début d’année pour faire le point sur les titres qu’il suit et revoir ses recommandations.
Le fabricant de poteaux et de traverses de chemin de fer Stella-Jones fait partie de cette révision annuelle.
À la suite d’un gain de 21% nettement supérieur au recul de 9% du S&P/TSX et de 15% du titre médian du secteur industriel en 2022, Maxim Sytchev, juge que le titre est maintenant justement évalué, ce qui limite le potentiel qu’il s’apprécie fortement.
Il retire donc sa recommandation d’achat et prévoit désormais une performance égale au secteur industriel pour la société.
L’analyste rappelle que le titre était très sous-évalué en juillet 2022 lorsqu’il a publié un rapport évoquant le scénario hypothétique de rachat par les dirigeants. Depuis, le titre a rebondi de 50% et son évaluation est passée de 9,1 à 12,3 fois le bénéfice prévu en 2023, et de 7,6 à 9,1 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2023.
«Bien que les bénéfices aient été nettement meilleurs que prévu grâce à la croissance du segment des poteaux, à la demande résiliente pour les traverses et au contrôle prudent des coûts, nous pensons que l’argent facile a déjà été gagné», met-il en contexte.
Dit autrement, Stella-Jones a déjà joué son rôle de choix solide, peu volatil et sous-évalué en période de tumulte, à ses yeux.
Les perspectives de la société restent intéressantes puisque les investissements en infrastructures et les fonds du Jobs Act américain commencent à être déployés dans l’expansion du réseau d’accès à internet et dans la modernisation du réseau électrique national.
«Nous croyons que ce potentiel de croissance est déjà intégré au titre ce qui tempérera sa performance par rapport à celle des derniers trimestre», entrevoit Maxim Sytchev.
Son cours cible passe tout de même de 53 à 54$, soit 10 fois le bénéfice d’exploitation qu’il projette en 2024. Cette cible offre un rendement total potentiel de 10,2%, incluant le dividende de 1,6%.