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À surveiller: Dollarama, Walmart et TC Énergie

Dominique Talbot|Publié le 21 novembre 2024

À surveiller: Dollarama, Walmart et TC Énergie

Dollarama présentera ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice financier 2025 le 4 décembre. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Dollarama, Walmart et TC Énergie? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Dollarama (DOL : 143,91 $) : attentes en baisses

Dollarama présentera ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice financier 2025 le 4 décembre. Bien que la Financière Banque Nationale s’attend à un bénéfice par action supérieur à celui de l’année dernière, une baisse des ventes par magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) est à prévoir.

Ainsi, selon l’analyste Vishal Shreedhar, Dollarama affichera un bénéfice par action de 0,97 $, légèrement en dessous du consensus des analystes qui est de 0,98 $. Par contre, cela représenterait une hausse de 5,6 % par rapport aux 0,92 $ du troisième trimestre de 2024. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour sa part devrait se situer dans les environs de 505 millions de dollars (M$), incluant les contributions de Dollarcity (magasins en Amérique du Sud).

La hausse des ventes par magasins comparables devrait atteindre 3,2 %, un chiffre bien inférieur à la croissance de 11,1 % de l’année dernière. Les ventes totales sont estimées à 1,571 milliard de dollars (G$), dépassant le consensus de 1,566G$ et marquant une progression par rapport à 1,478G$ l’an dernier.

« Le ralentissement des ventes par magasins comparables devrait se poursuivre au troisième trimestre de 2025, après des croissances à deux chiffres observées durant les périodes correspondantes l’an dernier et il y a deux ans. Une pression accrue est également attendue sur la marge brute au second semestre de l’année fiscale, avec une fourchette prévue entre 44% et 45% », écrit Vishal Shreedhar.

Aussi, dit-il, « une analyse des prix révèle un ralentissement de l’inflation sur les articles, qui est passée de 2,7 % au premier trimestre à 0,5 % au troisième trimestre. Ce phénomène pourrait peser sur la croissance des ventes. Malgré cela, les consommateurs restent concentrés sur la recherche de valeur, indépendamment de la baisse des taux d’intérêt et de la modération de l’inflation ».

Malgré que la Financière Banque Nationale ait retiré Dollarama de sa liste de titres favoris, celle-ci conserve sa recommandation de « surperformance » de l’action. « La société conserve un positionnement solide grâce à sa croissance défensive, sa génération robuste de flux de trésorerie libres et son potentiel d’expansion internationale, notamment via des acquisitions.

Le cours cible sur un an a été relevé, lui qui passe de 143$ à 149 $, basé sur une valorisation à 30 fois le bénéfice par action projeté pour 2027, contre un multiple actuel de 34 fois à 12 mois, bien au-dessus de la moyenne de 26,4 fois observée depuis cinq ans », exprime Vishal Shreedhar.

Walmart (WMT : 87,18 $US) : RBC relève ses prévisions

Walmart (WMT : 87,18 $US) : RBC relève ses prévisions

Walmart a une fois de plus présenté de solides résultats cette semaine pour le troisième trimestre de son exercice financier 2024. Ses ventes ont augmenté de 5,5 % pour atteindre 169,59 milliards de dollars américains (G$US). Celles par magasins comparables, qui incluent les ventes en lignes et les magasins ouverts depuis au moins 12 mois, ont suivi cette même tendance avec une hausse de 5,3 % aux États-Unis.

Le bénéfice par action s’est élevé à 58 cents US, alors que le consensus des analystes était de 53 cents US.

Selon l’analyste de RBC, Marchés des capitaux, Steven Shemesh, plusieurs éléments soutiennent cette performance. D’abord, après 10 trimestres de baisse, les ventes de marchandises générales ont augmenté. Ensuite, les revenus issus de la publicité et des adhésions continuent de croître rapidement, représentant plus d’un tiers du revenu opérationnel total (+28 % pour la publicité et +22 % pour les adhésions). Troisièmement, soutient-il, Walmart gagne des parts de marchés dans le segment de l’alimentation.

« Le commerce électronique joue également un rôle clé, avec une croissance de 27 %, ce qui représente désormais 18 % des ventes totales. Cette performance est soutenue par une augmentation des commandes à livraison accélérée payante (30 %), et une automatisation accrue dans les centres de distribution (50 % du volume, doublé par rapport à l’année précédente). Cela a permis de réduire de 40 % les coûts nets de livraison par commande pour le troisième trimestre consécutif », note l’analyste.

Même si Walmart fait face à certains défis, comme le risque d’imposition de tarifs, les conditions climatiques (deux magasins ont fermé en raison d’ouragans), des dépenses imprévues et des réductions de prix sur des milliers d’articles, tous les voyants sont au vert pour la RBC. L’institution financière augmente ses cibles pour Walmart pour le prochain trimestre.

« Nous relevons notre prévision de croissance des ventes comparables aux États-Unis pour le quatrième trimestre à 5 % (contre 4 % auparavant), notre estimation de croissance des ventes consolidées en devises constantes à 5,3 % (contre 3,7 %) et notre prévision de bénéfice ajusté par action à 0,66 $US (contre 0,64 $US) », dit Steven Shemesh.

« Nous augmentons également notre cours cible sur un an pour le titre à 96$US, contre 92$US auparavant, ce qui correspond à environ 30 fois notre estimation révisée de bénéfice par action ajusté de 3,19$US pour 2026», exprime l’analyste.

TC Énergie (TRP : 67,79$) : un enthousiasme non partagé par les investisseurs

TC Énergie (TRP : 67,79$) : un enthousiasme non partagé par les investisseurs

La direction de TC Énergie a présenté des objectifs de croissance solides lors de la journée des investisseurs qui avait lieu plus tôt cette semaine à Toronto. Des objectifs s’appuyant en partie par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, ce qui représente « une bonne nouvelles pour le secteur énergétique canadien et une occasion d’affaires pour TC Énergie », a déclaré François Poirier, PDG de la société de pipelines établie à Calgary.

Les marchés ont malgré tout réagi froidement, alors que l’action a perdu 87 points de base la même journée, notamment en raison de la révision à la baisse du taux de croissance annuel composé du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour la période 2024-2027. De 7 %, il est maintenant attendu dans une fourchette entre 5% et 7%.

Cependant, tempère Ben Pham, analyste chez BMO Marchés des capitaux, « les perspectives de croissance pourraient dépasser les attentes, grâce à des projets offrant des rendements croissants et une meilleure visibilité sur les investissements nets prévus, qui ciblent 6 à 7 milliards de dollars (G$) par an ».

Ce dernier note également que TC Énergie bénéficie de rendements en hausse, avec des projets atteignant un rendement interne après impôts de 11 % en 2024, contre 8,5 % en 2020.

Ben Pham souligne que la demande nord-américaine de gaz naturel, portée par les exportations de gaz naturel liquéfié, et la production d’électricité, offre également des occasions significatives, avec une capacité identifiée de 23 milliards de pieds cubes par jour, dont 13 en développement. En outre, les revenus de la centrale nucléaire Bruce Power, en Ontario, devraient augmenter de 90 % d’ici 2035 pour atteindre 1,6 G$.

« Ces éléments nous amènent à maintenir une recommandation de « Performance de marché » pour l’action, tout en augmentant l’objectif de prix à 70 $, contre 66 $, en raison de prévisions révisées à la hausse », dit l’analyste. Il ajoute que, « malgré un programme de croissance robuste et des actifs contractés et réglementés attractifs, nous pensons que ces forces sont déjà largement intégrées dans la valorisation actuelle de l’action de TC Énergie. Cela justifie une approche prudente, avec une note neutre ».