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À surveiller: CGI, BCE et Amazon

Dominique Beauchamp|Publié le 30 avril 2021

À surveiller: CGI, BCE et Amazon

(Photo: Charles Desgroseillers)

Que faire avec les titres de CGI, BCE et Amazon? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Groupe CGI (GIB.A, 107,09$): la numérisation des entreprises à la rescousse

Le bond de 40% des nouveaux contrats signés à un sommet depuis le premier trimestre de 2015 est un signe que la transformation numérique des entreprises pourrait raviver la croissance interne de CGI, croit Paul Treiber de RBC Marchés des capitaux.

Les dirigeants laissent entendre que cette demande est de nature «structurelle» et pas seulement une reprise de «nature cyclique», dit-il.

L’optimisme de l’analyste s’appuie sur le fait que les mandats de nouveaux clients ont doublé à 1,48 milliard de dollars au deuxième trimestre.

Cette progression se compare à celle de 19% pour le renouvellement et le prolongement de contrats existants. De plus, la tendance s’observe dans tous les services et les marchés régionaux.

L’analyste va même jusqu’à dire que ce pivot pourrait aider CGI à doubler sa taille plus tôt que les 5 à 7 années prévues à son plan stratégique, si la croissance interne s’ajoutait à la contribution des acquisitions.

À ce chapitre, CGI indique que les évaluations dans son industrie se sont calmées ce qui suggère que des acquisitions deviennent plus probables, avance l’analyste.

En mai, CGI devrait clore l’achat mineur du consultant et intégrateur de systèmes numériques pour les gouvernements locaux Sense Corp. d’Austin au Texas pour 66 millions de dollars.

«Avant la pandémie, la croissance interne de CGI avait commencé à s’améliorer, mais elle restait inégale, tout comme les nouveaux contrats signés, parce que les clients tardaient à transformer leurs intentions en contrats fermes», explique Paul Treiber.

Maintenant que les entreprises priorisent leur transformation numérique, cela devrait se traduire par plus de demande pour les services gérés et les services d’intégration de systèmes et de conseils, espère-t-il.

D’ailleurs, CGI s’y prépare avec l’embauche de 1000 employés au deuxième trimestre, un effort qui a réduit la marge avant intérêts et impôts de 16,4% 15,8%, par rapport au premier trimestre.

L’analyste prévoit donc un retour de la croissance interne au cours des prochains trimestres. Son modèle prévoit aussi une croissance de 3,4% des revenus, sans l’effet des acquisitions, en 2022, après le recul de 0,5% prévu en 2021. Le bénéfice devrait augmenter de 8,9% à 5,87$ par action en 2022.

Paul Treiber hausse son cours-cible de 115 à 120$, soit un gain potentiel d’encore 10%.

À son avis, CGI mérite une évaluation légèrement supérieure (de 12 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022) à celle de ses semblables (11,5 fois) parce que CGI a transformé 57% de son bénéfice d’exploitation en flux de trésorerie excédentaires, depuis cinq ans.

BCE (BCE, 57,99$): tous les yeux sur la demande internet

BCE (BCE, 57,99$): tous les yeux sur la demande internet

L’heureuse surprise du premier trimestre a été la hausse de 12% des revenus d’accès internet, principalement de la part des clients résidentiels. Les revenus du service filaire résidentiel ont crû de 3,8% par rapport au rythme qui oscille historiquement entre moins un et plus un.

Ce bond provient d’une demande accrue de la part des travailleurs à la maison qui choisissent aussi des forfaits à plus haut débit.

Résultat: le bénéfice d’exploitation de BCE a augmenté légèrement, de 0,5%, pour la première fois depuis le début de la pandémie, souligne Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity.

BCE a aussi bénéficié d’un moins grand nombre de désabonnements, incluant le téléphone filaire, à cause de la pandémie.

Si cette demande persistait, ce serait un catalyseur pour le titre ajoute l’analyste qui n’est pas convaincu que ça soit durable.

Aravinda Galappatthige se demande aussi comment évoluera le service filaire aux entreprises après la pandémie. BCE réalise un milliard de revenus de la vente de services filaires aux PME et 3,8 milliards aux grandes entreprises.

BCE suggère que la «demande pour les services de données aux entreprise» s’améliore surtout de la part des gouvernements, mais il y a un risque que les grandes entreprises demandent des rabais au «renouvellement de leurs contrats», prévient l’analyste.

Le service sans-fil n’est pas en reste. La croissance des revenus de services sans fil est passée d’un pourcent à 2,9% au quatrième trimestre. L’analyste attribue cette amélioration au recul de l’intensité concurrentielle après les promotions de la rentrée de septembre 2020.

Le climat compétitif devrait rester stable et aidera le service sans-fil de BCE de profiter de la reprise économique et de l’immigration, après la pandémie.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) ouvre l’accès des réseaux établis seulement aux concurrents régionaux à certaines conditions tout en surveillant les tarifs des grands fournisseurs. Ce cadre ne change pas la donne pour BCE, note-t-il.

De plus, Rogers Communications (RCI.B, 60,93$) et Shaw Communications (SJR.B, 23,30$) risquent peu de faire des vagues pendant que les autorités examinent leur fusion, croit aussi l’analyste.

Au final, BCE reste un bon placement à conserver pour la solidité de son dividende et sa stabilité. À moins d’une montée en flèche des taux qui déprécierait l’attrait comparatif de son dividende, BCE devrait soutenir sa valeur si la Bourse flanchait par exemple, explique l’analyste.

«Étant donné le penchant des investisseurs pour la croissance, il n’y a pas d’urgence à faire plus de place en portefeuille au titre de BCE», ajoute-t-il.

Aravinda Galappatthige augmente tout de même son cours-cible de 58 à 59$ après les bons résultats et maintient l’évaluation des différentes activités de BCE, soit 8,7 fois le bénéfice d’exploitation de la division sans fil, 7,3 fois celui de la division filaire et 6,5 fois celui des médias.

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Amazon (AMZN, 3471,31$ US): des comparaisons plus difficiles s’en viennent

Amazon (AMZN, 3471,31$ U$): des comparaisons plus difficiles s’en viennent

Grâce à l’élan encore soutenu du commerce en ligne, Amazon a surpassé les prévisions au premier trimestre et a fourni un aperçu supérieur aux attentes malgré sa taille gigantesque.

Relisez Amazon pulvérise les attentes

Outre la popularité persistante des commandes en ligne, le géant profite aussi d’une offre d’ épicerie élargie et de commandes plus fréquentes de la part des 200 millions de membres du service Amazon Prime, explique Michael Graham, de Canaccord Genuity.

Des millions de membres Prime ont désormais accès à son service de livraison sans contact à l’intérieur de leur garage.

L’engagement des membres augmente aussi grâce aux forfaits de services uniques aux membres. Le visionnement de films a bondi de 70% au premier trimestre tandis que le renouvellement du contrat de diffusion des matchs de football des jeudis pour la prochaine décennie devrait fidéliser ben des membres, croit l’analyste.

La constance du service infonuagique AWS impressionne aussi Michael Graham. La croissance des revenus s’est accélérée de 28% à 32%, du quatrième au premier trimestre. Les marges d’exploitation sont passées de 28 à 31%, pendant la même période. La progression de 55% du carnet de commandes dépasse encore celle des revenus, bien qu’elle se compare à la croissance de 65% d’un an plus tôt.

Les recettes publicitaires ne sont pas en reste tant en Amérique du Nord qu’à l’international. L’efficacité de la pub s’améliore et transforme de plus en plus de cliques en ventes en ligne, grâce au perfectionnement des algorithmes et de la popularité de la plateforme vidéo des marques partenaires.

L’aperçu pour le deuxième trimestre pointe vers une hausse d’encore 27% des revenus, ce qui est notable étant donné la croissance comparable de 41%, un an plus tôt, note l’analyste.

La fourchette de 110 à 116 milliards de dollars américains dépasse les prévisions de 107,9 G$US de Michael Graham. Le bénéfice d’exploitation prévu de 4,5 à 5 G$US est conformes à ses attentes et inclut des coûts associés à la COVID-19 d’encore 1,5 G$US.

«La question première demeure à quel point les forts achats en ligne persisteront puisque Amazon se butera à des taux de croissance comparable des taux de croissance de 40%, 37% et 44% au cours des trois prochains trimestres», précise l’analyste.

Néanmoins, la performance récente du titre reflète déjà la décélération appréhendée, ajoute-t-il. Depuis six mois, l’indice S&P 500 a triplé le cours d’Amazon.

Étant donné la performance encore robuste des trois divisions, Michael Graham ne peut que suivre le mouvement. Il relève ses prévisions pour 2021 et 2022 et son cours-cible de 4100 à 4400$ US, soit un gain potentiel de 26%.

L’analyste réitère sa recommandation d’achat. Son cours-cible 37$ offre un gain potentiel d’encore 9%. L’action a quadruplé depuis le creux pandémique de mars 2020.

Ce cours cible évalue Amazon en pièces détachées, soit un multiple 1,7 fois les revenus bruts en ligne, 8,5 fois le bénéfice d’exploitation du service infonuagique AWS et 4 fois les autres revenus (dont les recettes publicitaires).