Les résultats que la société a dévoilés n’ont pas été à la hauteur de ses attentes ni de celles des analystes. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Canadian Tire, Linamar et Disney? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canadian Tire (CTC-A, 163,75$): la forte demande ne gomme pas l’effet de la hausse de ses dépenses
Tandis que l’incertitude macroéconomique s’aggravait au cours du dernier trimestre, de nombreux détaillants ont rencontré des écueils, constate Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale. Canadian Tire ne fait pas exception, et ce même si elle s’en est plutôt bien tiré depuis le début de la pandémie.
Les résultats que la société a dévoilés n’ont pas été à la hauteur de ses attentes ni de celles des analystes.
Son bénéfice par action a atteint 3,11$, alors que la Financière Banque Nationale tablait sur 3,62$, et le consensus sur 3,61$. L’an dernier, il avait atteint 3,72$. Si Canadian Tire a raté la cible, écrit Vishal Shreedhar, c’est entre autres à cause de frais de vente, généraux et administratifs, et une perte sur prêt attendue tous deux plus élevés que prévu.
En effet, ses coûts ont grimpé de 10,2% en un an, ses dépenses en marketing et pour bonifier sa chaîne d’approvisionnement et son infrastructure TI ayant augmenté. La société a toutefois précisé qu’elle pourrait diminuer ses dépenses, si la conjoncture économique l’y contraignait, rapporte l’analyste.
Afin de garnir son inventaire pour l’automne et l’hiver, la société n’a eu d’autre choix que d’en accroître la taille de 18% par rapport à la même période l’an dernier, déboursant du même coup plus de 260M$ au dernier trimestre.
Le bénéfice par action ajusté de la société ontarienne a été de 524 millions de dollars (M$) alors que la Financière Banque Nationale s’attendait à 576 M$. L’an dernier, il était de 595 M$.
Canadian Tire constate toutefois un fort engouement de la part de sa clientèle, malgré une météo peu clémente qui a en partie plombé sa performance croit-elle.
Ainsi, ses revenus de 4,4 milliards de dollars (G$) au deuxième trimestre sont supérieurs aux 3,9 G$ accumulés l’an dernier, et aux prévisions de la Financière Banque Nationale.
Les ventes d’un même magasin comparable de ses marchands Canadian Tire ont crû de 3,9%, alors que celles de sa bannière Mark’s ont bondi de 20,9%, ce qui dépasse largement le 0,5% anticipé par l’analyste. Du côté de Sportcheck, ce chiffre a avancé de 4,1%.
Son programme de fidélité Récompenses Triangle continue d’attirer des consommateurs, 594 000 plus précisément au dernier trimestre seulement, alors qu’elle en avait ajouté 400 000 au trimestre précédent.
L’analyste tire les mêmes conclusions que le détaillant en ce qui concerne la demande des consommateurs et sa capacité à réduire ses frais de vente, généraux et administratifs. Ça ne l’empêche pas pour autant de réduire le bénéfice par action attendu en 2022 de 18,88$ à 18,30$, et de faire passer celui de 2023 de 19,55$ à 19,29$.
Vishal Shreedhar fait donc glisser de 215$ à 213$ son cours cible.
Linamar (LIN, 66,58$): malgré les embuches, elle maintient le cap
Linamar (LIN, 66,58$): malgré les embuches, elle maintient le cap
La deuxième moitié de l’exercice de Linamar s’annonce tumultueuse, comme sa performance reposera en grande partie sur le prix de l’énergie, et que sa chaîne d’approvisionnement est encore fragile.
Or, ses résultats largement supérieurs à ses attentes et à celles des analystes au deuxième trimestre, et ce malgré une conjoncture tout aussi difficile, rassurent Krista Friesen de Marchés des capitaux CIBC, qui croit que l’entreprise sera d’autant plus performante lorsque le contexte économique aura retrouvé un semblant de normalité.
Au deuxième trimestre, ses revenus ont atteint 2 milliards de dollars (G$), en hausse par rapport aux 1,6 G$ à pareille date l’an dernier et aux prévisions de l’analyste (1,8 G$). Son bénéfice ajusté, qui a légèrement reculé en un an, s’est établi à 149 M$, soit plus que ce sur quoi misait Krista Friesen à 120 M$.
Tandis que la société manufacturière s’attendait à ce que les ventes de sa division mobilité soient similaires à celles du précédent trimestre, et à ce que sa marge bénéficiaire dégringole. Il en a été tout autre : ses ventes ont crû de 5% et sa marge a gagné 20 points de base par rapport au premier trimestre de son exercice, en grande partie grâce à ses ventes en Amérique du Nord.
Du côté de sa division industrielle, ses ventes ont crû autant pour ses bannières Skyjack que MacDon. Toutes deux ont accaparé de nouvelles parts de marché et ont ajusté leurs prix. Déjà l’entreprise a tiré profit de son acquisition de la manufacturière ontarienne Salford Group, qui s’est conclue en juin, souligne l’analyste.
Son bénéfice par action ajusté pour ce trimestre est de 1,68$, tandis que Marchés des capitaux CIBC tablait sur 1,41$, et le consensus sur 1,38$. L’entreprise a aussi racheté 1,5 million actions depuis le début de l’année, dont 1,3 million au cours du deuxième trimestre uniquement. Dans le cadre actuel de son offre publique de rachat d’actions, Linamar pourrait récupérer et radier jusqu’à 4,4 millions de titres, rappelle Krista Friesen.
Certes sa dette a légèrement crû à cause de ses rachats, mais le ratio d’endettement de la société ontarienne n’atteint que 0,35x. À la fin du trimestre, la société disposait de 1,4 G$ en liquidité, une position qui lui permet de parer l’entreprise à toute éventualité, note l’analyste, mais aussi à saisir des opportunités de fusion ou d’acquisition notamment.
Ainsi, malgré les sombres présages qui se profilent à l’horizon, Marchés des capitaux CIBC ne change pas ses prévisions à long terme à l’égard du constructeur de pièces d’automobiles et maintient sa recommandation à «surperformance de secteur». Son cours cible passe de 71$ à 80$.
Disney (DIS, 118,46$US): de nouveaux abonnements qui font rougir de jalousie
Disney (DIS, 118,46$US): de nouveaux abonnements qui font rougir de jalousie
Disney a pris par surprise Jessica Reif Ehrlich de Bank of America lorsqu’elle a dévoilé des résultats somme toute supérieurs à ses prévisions. Toutefois, les pertes de son segment de diffusion de contenu en continu sont telles que l’analyste a réduit ses attentes à l’égard du bénéfice par action à venir.
Au cours du troisième trimestre de l’exercice 2022, Disney est parvenue à générer un chiffre d’affaires de 21,5 milliards de dollars américains (G$US) – en hausse de 26,3% par rapport à la même période l’an dernier – et un bénéfice net de 3,6 G$US. C’est plus que les 20,8 G$US et les 3,2 G$US sur lesquels misait respectivement Bank of America.
Son bénéfice par action a quant à lui atteint 1,09$US, dépassant le 0,61$US attendu.
Ce qui a particulièrement plu à Jessica Reif Ehrlich, et à bon nombre d’analystes, ce sont les 14,4 millions (M) de nouveaux abonnés à Disney + au cours de cette période.
L’entreprise a du même souffle dévoilé ses nouvelles cibles en matière d’abonnement: d’ici l’exercice 2024, Disney + devrait compter entre 135 et 165 M clients, tandis que Hotstar, sa plateforme indienne, devrait en avoir près de 80 M.
Cette révision certes moins ambitieuse – la direction tablait sur une fourchette combinée de 230 à 260 M précédemment – est toutefois plus réaliste, estime l’analyste de la Bank of America.
Disney a aussi présenté de nouveaux forfaits d’abonnement qui entreront en vigueur dès décembre 2022 et qui lui permettront d’accroître son revenu moyen par client au cours de l’exercice 2023 croit Jessica Reif Ehrlich.
Ses installations physiques comme ces parcs d’attractions ont profité de la reprise du tourisme international. Disney a enregistré des revenus de 7,4 G$US, tandis que l’analyste misait sur 6,8 G$US. Son bénéfice net issu de ce segment atteint 2,2 G$US. Jessica Reif Ehrlich estime que cette hausse devrait se poursuivre au cours des prochains exercices, tandis que l’achalandage dans ses parcs et le taux d’occupation de ses bateaux de croisière remontent vers leur niveau prépandémique.
Si Bank of America réitère sa recommandation d’«achat», et fait passer son cours cible de 122$US à 144$US, elle réduit du même coup ses attentes à l’égard du bénéfice par action de Disney, qui glisse de 5,84$ à 5$.
En effet, les pertes issues de son service de diffusion en continu devraient encore plomber sa performance, mais plafonneront au cours de l’exercice 2022, précise l’analyste. Disney prévoit d’ailleurs déjà une perte de 100M$US en bénéfice net au cours du quatrième trimestre.