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À surveiller: CAE, Goodfood et Restaurant Brands

Dominique Beauchamp|Publié le 21 mai 2019

Que faire avec les titres de CAE, Goodfood et Restaurant Brands?

Que faire avec les titres de CAE, Goodfood et Restaurant Brands? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

CAE (CAE, 36,67$): moins de potentiel après un bond de 46%

Benoit Poirier, de Desjardins Marché de capitaux, est satisfait des solides résultats du quatrième trimestre et des perspectives pour 2020, mais un bond de 46% du titre depuis le début de l’année limite le potentiel d’appréciation.

L’analyste ne recommande plus l’achat du titre. Il propose plutôt de le conserver et attend un meilleur point d’entrée.

Et ce même s’il hausse le multiple d’évaluation qu’il accorde au titre de 21 à 23 fois les bénéfices et se projette en 2021 pour faire passer son cours cible de 31 à 37$.

Les difficultés rencontrées par le Boeing 737 MAX ont remis l’accent sur la formation des pilotes, si bien que l’action de CAE est passée d’une évaluation de 1,2 fois inférieure à ses semblables à une plus-value de 1,2 fois en fonction du bénéfice d’exploitation, signale l’analyste.

Au quatrième trimestre, les revenus de 1,02 milliard de dollars ont dépassé les attentes. Le bénéfice de 0,45$ a surpassé le consensus de 0,45$ grâce à une marge d’exploitation de 17,4% supérieure aux prévisions de 16,1%.

CAE a vendu 78 simulateurs de vol en 2019, un record.

Encore une fois, CAE a dévoilé un carnet de commandes record de 9,5 milliards de dollars qui lui assure presque trois ans de revenus.

Le ratio qui compare les revenus facturés aux nouvelles commandes a atteint 1,9 pour le segment commercial et de 1,3 fois pour le segment de la défense, un niveau favorable pour la future croissance des revenus dans les deux cas.

CAE a aussi fourni un aperçu «décent» pour 2020. Le segment commercial devrait accroître son bénéfice d’exploitation de plus de 25%, par rapport à des attentes de croissance de 30%.

Le segment de la défense devrait augmenter ce bénéfice de 7 à 9% alors que le consensus prévoit 12%.

La forte demande pour la formation de pilotes incite la société de Montréal à augmenter ses dépenses en capital de 10 à 15% en 2020. Elle ajoutera notamment 15 nouveaux simulateurs de vol à son réseau de formation en Amérique, soit une hausse de 35% de sa capacité, au cours des trois prochaines années.

«Bien que nous appuyons ces investissements à long terme, ces dépenses pèseront sur le rendement du capital investi, les flux de trésorerie libres et le rythme de remboursement de la dette, à court terme», explique M. Poirier.

Ces rendements financiers devraient revenir à la normale en 2021 une fois que CAE aura pleinement intégré la division de formation pour l’avion d’affaires de Bombardier (BAT), acquise pour 645M$US en novembre.

M. Poirier ajuste légèrement à la baisse ses prévisions de bénéfice pour 2020 et prévoit désormais un bénéfice de 1,40$ en 2020 (au lieu de 1,43$) et de 1,56$ en 2021.

Goodfood (FOOD, 2,60$): une deuxième marque abordable pour élargir son marché

Goodfood (FOOD, 2,60$): une deuxième marque abordable pour élargir son marché

Après des tests de marché concluants, le spécialiste des plats prêt-à-cuisiner lance la marque Yumm de repas économiques partout au pays afin d’élargir sa clientèle.

Marché Goodfood continuera d’offrir ses plats prêts-à-cuisiner plus élaborés à 8,75$ chacun, mais les plats de Yumm coûteront 6,99$ chacun. Goodfood assure qu’il suffit 15 minutes de préparation.

«L’offre de trois repas de deux portions chacun par semaine coûtera 46,94$, soit l’équivalent de 7,82$ par portion (incluant les frais de livraison), ce qui est moins cher que celle de Chef’s Plate à 60$», note Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux.

L’offre comprend un choix de quatre recettes, qui changera toutes les semaines, incluant un choix «à prime» pour inciter les clients à se gâter.

Les marges de Yumm devraient être similaires à celle de l’offre actuelle pour la société, croit l’analyste.

M. Tremblay aime la nouvelle marque qui élargira son marché aux étudiants et aux autres clients économes. Goodfood pourra aussi augmenter l’utilisation de sa capacité de production.

Yumm devrait améliorer la rétention des clients puisque le prix est l’un des principaux facteurs de désabonnement.

Enfin, le prix sans équivalent de Yumm distinguera Goodfood dans le marché canadien alors que la segmentation est plus fréquente aux États-Unis.

Après l’achat de Chef’s Plate en octobre 2018, son rival HelloFresh bénéficie de deux marques au Canada, Chef’s Plate offrant la proposition de valeur, explique l’analyste.

«Les premiers échos du test de Yumm et de la segmentation de HelloFresh aux États-Unis sont prometteurs tant dans les commentaires des clients que dans le taux de rétention», indique aussi M. Tremblay.

L’analyste renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 4,50$.

Restaurants Brands (QSR, 90,82$): un objectif de 40000 restos à sa première rencontre pour les investisseurs

Restaurants Brands (QSR, 90,82$): un objectif de 40000 restos à sa première rencontre pour les investisseurs

Le franchiseur de Burger King, Tim Hortons et Popeye’s a profité de sa première rencontre avec les investisseurs pour faire miroiter son objectif de 40000 restaurants d’ici 8 à 10 ans partout dans le monde.

Si le total paraît énorme, il représente une croissance annuelle composée de 4,4 à 5,5% tout à fait conforme aux attentes de Mark Petrie, de CIBC Marchés des capitaux.

«L’amélioration du rendement financier des franchises et de nouveaux partenaires compétents augmentent notre conviction que ces objectifs sont réalisables», évoque l’analyste.

M. Petrie prévient tout de même que l’expansion de Tim Hortons aux États-Unis et à l’international comporte des risques, mais qu’il en tient compte dans ses prévisions prudentes.

Burger King accroît le nombre de ses franchises à bon rythme (de 6% ou 1000 pour chacune des deux dernières) tandis que Popeye’s réaccélère la cadence après une période de digestion, depuis son achat en 2017.

Popeyes devrait ouvrir de 240 à 300 établissements par année.

À son avis, le profil de croissance de Restaurants Brands est attrayant.

La hausse annuelle de 5% du nombre d’unités et de 2 à 3% des ventes par magasins comparables devrait faire croître le bénéfice d’exploitation de de 7 à 8% et le bénéfice par action de plus de 10%, entrevoit-il.

Chaque augmentation d’un pour cent du nombre de franchisés se traduit par une hausse de 0,6$ du bénéfice par action, ajoute M. Petrie.

De plus, le mode de fonctionnement du franchiseur exige des dépenses en capital de 5% en proportion du bénéfice d’exploitation, trois fois moins que la proportion de 15% de ses semblables, fait aussi valoir M. Petrie.

La société bénéficie d’un taux d’imposition avantageux et verse aussi un dividende supérieur (2,9%) à la moyenne de son industrie.

À ce potentiel s’ajoute la possibilité d’autres acquisitions.

Entretemps, M. Petrie augmente aussi ses prévisions pour les ventes par restaurants comparables en raison du lancement de boulettes végétales de Beyond Meat chez Burger King, plus tard cette année.

Il renouvelle sa recommandation d’achat et augmente son cours cible de 95,79$ à 106,39$, soit 26 fois le bénéfice de 3,05$ prévu en 2020.

Cela se compare à un multiple moyen de 24 fois les bénéfices de 2020 pour Dunkin Brands, Domino’ Pizza, MacDonald’s et Wendy’s.