In memoriam Marcel Côté

Publié le 27/05/2014 à 09:27

In memoriam Marcel Côté

Publié le 27/05/2014 à 09:27

On s’est rencontré à la fin des années 1960, tous deux alors jeunes professeurs à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke. C’était l’époque emballante de l’affirmation économique des francophones. De jeunes québécois, diplômés des grandes écoles américaines, revenaient au Québec pour former au plus haut niveau la prochaine génération de gestionnaires.

Marcel était homme de toutes les fougues, bouillonnant de curiosité, amateur de débats intellectuels, enthousiaste des idées neuves. Nous sommes devenus de bons amis. Il me souvient encore de nos discussions animées, voire fébriles, autour du dernier article publié dans The New York Review of Books, ou Encounter, ou Dissent, ou The Public Interest, etc.

Nous avions fait le projet de créer une revue intellectuelle que l’on voulait nommer Répliques, tout un programme. En son lieu, nous avons créé Sécor, société de conseil, dont Marcel fut longtemps le directeur général et moi le président du conseil pendant 20 ans. La société aurait fêté son quarantième anniversaire l’année prochaine.

Puis, l’usure du temps, des chemins différents, des visions distinctes nous éloignèrent. La terrible arithmétique de la vie qui fait que les amis se soustraient et les ennemis s’additionnent a joué entre nous, mais pas dans l’ensemble pour Marcel; il continua d’ajouter des amis tout au long de sa vie et de les conserver précieusement jusqu’au bout du chemin.

Marcel était un être unique et précieux par sa passion, par son énergie, par son intelligence. Marcel était un économiste qui aimait et pratiquait la politique parce que c’est par la politique que les choses changent vraiment, c’est par la politique que l’on peut influencer le cours des évènements.

Ce soir, des souvenirs de Marcel affluent pêle-mêle. Sa joie des grands mandats obtenus par Sécor; nos vacances au Cape Cod; nos discussions intenses, tendues sur l’avenir de la société; ses engagements politiques; son immense satisfaction de faire croître l’entreprise; ses interventions auprès de la nouvelle génération d’entrepreneurs.

Nous avons parcouru ensemble nos chemins de jeunesse. J’en ai gardé beaucoup d’affection pour Marcel, le jeune homme au rire infectieux, à l’œil vif, au verbe abondant et narquois, jamais malicieux, jamais arrogant.

Au revoir, Marcel!

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Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que l'auteur.

 

On s’est rencontré à la fin des années 1960, tous deux  alors jeunes professeurs à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke. C’était l’époque emballante de l’affirmation économique des francophones. De jeunes québécois, diplômés des grandes écoles américaines, revenaient au Québec pour former au plus haut niveau la prochaine génération de gestionnaires.

Marcel était homme de toutes les fougues, bouillonnant de curiosité, amateur de débats intellectuels, enthousiaste des idées neuves. Nous sommes devenus de bons amis. Il me souvient encore de nos discussions animées, voire fébriles, autour du dernier article publié dans The New York Review of Books, ou Encounter, ou Dissent, ou The Public Interest, etc.

Nous avions fait le projet de créer une revue intellectuelle que l’on voulait nommer Répliques, tout un programme. En son lieu, nous avons créé Sécor, société de conseil, dont Marcel fut longtemps le directeur général et moi le président du conseil pendant 20 ans. La société aurait fêté son quarantième anniversaire l’année prochaine.

Puis, l’usure du temps, des chemins différents, des visions distinctes nous éloignèrent. La terrible arithmétique de la vie qui fait que les amis se soustraient et les ennemis s’additionnent a joué entre nous, mais pas dans l’ensemble pour Marcel; il continua d’ajouter des amis tout au long de sa vie et de les conserver précieusement jusqu’au bout du chemin.

Marcel était un être unique et précieux par sa passion, par son énergie, par son intelligence. Marcel était un économiste qui aimait et pratiquait la politique parce que c’est par la politique que les choses changent vraiment, c’est par la politique que l’on peut influencer le cours des évènements.

Ce soir, des souvenirs de Marcel affluent pêle-mêle. Sa joie des grands mandats obtenus par Sécor; nos vacances au Cape Cod; nos discussions intenses, tendues sur l’avenir de la société; ses engagements politiques; son immense satisfaction de faire croître l’entreprise; ses interventions auprès de la nouvelle génération d’entrepreneurs.

Nous avons parcouru ensemble nos chemins de jeunesse. J’en ai gardé beaucoup d’affection pour Marcel, le jeune homme au rire infectieux, à l’œil vif, au verbe abondant et narquois, jamais malicieux, jamais arrogant.

Au revoir, Marcel!

On s’est rencontré à la fin des années 1960, tous deux alors jeunes professeurs à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke. C’était l’époque emballante de l’affirmation économique des francophones. De jeunes québécois, diplômés des grandes écoles américaines, revenaient au Québec pour former au plus haut niveau la prochaine génération de gestionnaires.

Marcel était homme de toutes les fougues, bouillonnant de curiosité, amateur de débats intellectuels, enthousiaste des idées neuves. Nous sommes devenus de bons amis. Il me souvient encore de nos discussions animées, voire fébriles, autour du dernier article publié dans The New York Review of Books, ou Encounter, ou Dissent, ou The Public Interest, etc.

Nous avions fait le projet de créer une revue intellectuelle que l’on voulait nommer Répliques, tout un programme. En son lieu, nous avons créé Sécor, société de conseil, dont Marcel fut longtemps le directeur général et moi le président du conseil pendant 20 ans. La société aurait fêté son quarantième anniversaire l’année prochaine.

Puis, l’usure du temps, des chemins différents, des visions distinctes nous éloignèrent. La terrible arithmétique de la vie qui fait que les amis se soustraient et les ennemis s’additionnent a joué entre nous, mais pas dans l’ensemble pour Marcel; il continua d’ajouter des amis tout au long de sa vie et de les conserver précieusement jusqu’au bout du chemin.

Marcel était un être unique et précieux par sa passion, par son énergie, par son intelligence. Marcel était un économiste qui aimait et pratiquait la politique parce que c’est par la politique que les choses changent vraiment, c’est par la politique que l’on peut influencer le cours des évènements.

Ce soir, des souvenirs de Marcel affluent pêle-mêle. Sa joie des grands mandats obtenus par Sécor; nos vacances au Cape Cod; nos discussions intenses, tendues sur l’avenir de la société; ses engagements politiques; son immense satisfaction de faire croître l’entreprise; ses interventions auprès de la nouvelle génération d’entrepreneurs.

Nous avons parcouru ensemble nos chemins de jeunesse. J’en ai gardé beaucoup d’affection pour Marcel, le jeune homme au rire infectieux, à l’œil vif, au verbe abondant et narquois, jamais malicieux, jamais arrogant.

Au revoir, Marcel!

 

 

On s’est rencontré à la fin des années 1960, tous deux alors jeunes professeurs à la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke. C’était l’époque emballante de l’affirmation économique des francophones. De jeunes québécois, diplômés des grandes écoles américaines, revenaient au Québec pour former au plus haut niveau la prochaine génération de gestionnaires.

Marcel était homme de toutes les fougues, bouillonnant de curiosité, amateur de débats intellectuels, enthousiaste des idées neuves. Nous sommes devenus de bons amis. Il me souvient encore de nos discussions animées, voire fébriles, autour du dernier article publié dans The New York Review of Books, ou Encounter, ou Dissent, ou The Public Interest, etc.

Nous avions fait le projet de créer une revue intellectuelle que l’on voulait nommer Répliques, tout un programme. En son lieu, nous avons créé Sécor, société de conseil, dont Marcel fut longtemps le directeur général et moi le président du conseil pendant 20 ans. La société aurait fêté son quarantième anniversaire l’année prochaine.

Puis, l’usure du temps, des chemins différents, des visions distinctes nous éloignèrent. La terrible arithmétique de la vie qui fait que les amis se soustraient et les ennemis s’additionnent a joué entre nous, mais pas dans l’ensemble pour Marcel; il continua d’ajouter des amis tout au long de sa vie et de les conserver précieusement jusqu’au bout du chemin.

Marcel était un être unique et précieux par sa passion, par son énergie, par son intelligence. Marcel était un économiste qui aimait et pratiquait la politique parce que c’est par la politique que les choses changent vraiment, c’est par la politique que l’on peut influencer le cours des évènements.

Ce soir, des souvenirs de Marcel affluent pêle-mêle. Sa joie des grands mandats obtenus par Sécor; nos vacances au Cape Cod; nos discussions intenses, tendues sur l’avenir de la société; ses engagements politiques; son immense satisfaction de faire croître l’entreprise; ses interventions auprès de la nouvelle génération d’entrepreneurs.

Nous avons parcouru ensemble nos chemins de jeunesse. J’en ai gardé beaucoup d’affection pour Marcel, le jeune homme au rire infectieux, à l’œil vif, au verbe abondant et narquois, jamais malicieux, jamais arrogant.

Au revoir, Marcel!

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Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que l'auteur.

 

À propos de ce blogue

Yvan Allaire, Ph. D. (MIT), MSRC, est président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance(IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l’UQÀM. M. Allaire est le co-fondateur du Groupe SECOR, une grande société canadienne de conseils en stratégie (devenue en 2012 KPMG-Sécor) et de 1996 à 2001, il occupa le poste de vice-président exécutif de Bombardier. Il fut, de 2010 à 2014, membre et président du Global Agenda Council on the Role of Business – Forum économique mondial (World Economic Forum). Profeseur Allaire est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la stratégie d’entreprises et la gouvernance des sociétés publiques et privées.

Yvan Allaire

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