Bourse : le Québec inc. continuera de surperformer

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Septembre 2015

Bourse : le Québec inc. continuera de surperformer

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Septembre 2015

Cela fait maintenant plus de trois ans que la Bourse québécoise affiche une performance supérieure à l'ensemble du marché canadien, et la vapeur ne devrait pas s'inverser de sitôt, compte tenu des sombres perspectives des ressources naturelles et de la prudence des investisseurs à l'égard des banques, les deux secteurs les plus pesants à la Bourse de Toronto.

Les investisseurs qui possèdent majoritairement des titres d'entreprises québécoises ont de quoi se réjouir : l'indice Morningstar Québec Banque Nationale, qui réunit les plus grandes sociétés de la province, affiche un différentiel de 6,4 % avec la Bourse de Toronto à ce jour en 2015 (le S&P/TSX a reculé de 5,2 % alors que l'indice québécois a gagné 1,2 %).

En plus d'acheter des titres individuels, il est possible d'investir dans les actions québécoises par l'intermédiaire du fonds négocié en Bourse (FNB) First Asset Morningstar National Bank Québec Index (Tor., QXM). Ce fonds reproduit la performance de l'indice québécois, une fois les frais de gestion annuels de 0,50 % soustraits. Gestion de placements Eterna propose aussi un fonds d'actions québécoises.

L'an dernier, la Bourse québécoise a obtenu le meilleur rendement parmi les principaux indices boursiers nord-américains. Elle a progressé de 20,7 %, par rapport à 7,4 % pour la Bourse de Toronto. L'année précédente, le Québec inc. s'était encore plus démarqué, affichant un gain de 29,8 %, comparativement à 9,5 % pour l'indice S&P/TSX. Et en 2012, l'indice québécois avait gagné 9,8 %, plus du double de celui de la Bourse de Toronto (+ 4 %).

Pierre Lussier, qui pilote le fonds d'actions québécoises d'Eterna, fait valoir que son fonds surpasse l'indice torontois depuis maintenant sept ans. Il se trouve dans le top 5 des fonds canadiens sur cinq ans, selon Morneau Shepell.

Une tendance favorable

En raison du ralentissement marqué de l'économie chinoise, la tendance devrait jouer en faveur du Québec boursier. Du moins, pour un certain temps encore. Le secteur des ressources, qui pèse pour 29 % de la Bourse de Toronto, devrait continuer d'être un boulet pour l'indice S&P/TSX. À cela s'ajoute le fait que le secteur financier, qui représente 35 % de l'indice canadien, est également délaissé par les investisseurs qui craignent une correction du marché immobilier dans les villes bouillonnantes de Toronto et de Vancouver, ou une augmentation des défauts de paiement dans les régions vivant des ressources, comme Calgary en Alberta. Les six grandes banques viennent de dévoiler des résultats plutôt enviables dans le contexte actuel, mais on sent une grande prudence chez les analystes à l'égard de leurs perspectives.

Plusieurs titres vedettes du Québec inc. ont brillé en Bourse ces dernières années grâce à une solide performance financière et à leur stratégie de croissance efficace. Il n'y a qu'à penser à Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B), Dollarama (Tor., DOL), Metro (Tor., MRU), Vêtements de Sport Gildan (Tor., GIL), Saputo (Tor., SAP) et au Canadien National (Tor., CN).

Des entreprises dont la croissance est plus prévisible

Ces sociétés méritent pleinement la considération que leur accordent les investisseurs, car elles affichent une croissance à long terme et un rendement du capital parmi les meilleurs de leurs secteurs respectifs.

Mais il n'y a pas que la performance financière qui pèse dans la balance. Si les investisseurs, il y a quelques années, n'en avaient que pour les producteurs de matières premières et favorisaient les entreprises situées principalement dans les provinces riches en ressources (les investisseurs se ruaient sur des titres comme Canadian Western Bank plutôt que sur les banques régionales québécoises), aujourd'hui, ils les fuient comme la peste. Ils se réfugient plutôt dans les sociétés dont la rentabilité et la croissance sont plus prévisibles et peu dépendantes de l'évolution du prix des matières premières.