Comment survivre au protectionnisme de Trump

Publié le 09/03/2018 à 07:32

Comment survivre au protectionnisme de Trump

Publié le 09/03/2018 à 07:32

Le président américain Donald Trump (source photo: Getty)

Le président américain Donald Trump l’a dit : il veut «faire payer les pays qui profitent des États-Unis». Pour l’instant, le Canada échappe aux tarifs imposés sur les importations d’acier et d’aluminium sur le marché américain. Mais avec la montée du protectionnisme, il devient de plus en plus probable que des entreprises canadiennes se voient imposer une surtaxe sur leurs exportations aux États-Unis.

Une perspective qui est très peu réjouissante pour nos entreprises qui verront leurs profits directement affectés par cette politique protectionniste, qui touche déjà plusieurs industries au Canada comme le bois d’œuvre et les pâtes et papiers.

Que pouvons-nous faire dans ce contexte?

En fait, nos entreprises canadiennes ont trois options:

-elles peuvent augmenter leur prix de vente pour tenter de récupérer de la marge de profit.

-elles peuvent déménager aux États-Unis.

-elles peuvent améliorer de leur système de production afin de baisser les coûts d’exploitation.

Bien entendu, il est plutôt rare qu’on puisse simplement augmenter les prix tout en restant compétitifs. C’est de la pensée magique.

Déménager sa production n’est généralement pas non plus réaliste.

C’est pourquoi votre meilleure option est de rendre votre système de production plus flexible, plus léger et plus fluide.

Une production flexible et agile

Une production flexible permet de répondre à la fluctuation de la demande des clients et de fonctionner dans un environnement de commandes incertaines et instables.

L’agilité permet quant à elle de s’ajuster rapidement à cet environnement changeant et de saisir les nouvelles occasions qui se présentent à l’horizon.

Bref, il faut créer une production assez robuste pour traiter plusieurs produits et pour s’ajuster aux changements de commandes des clients. Un tel système vise un équilibre entre un rythme de production acceptable et une capacité à changer de produit aisément en cours de production.

Comment y parvenir?

C’est simple : il faut réduire les délais de mise en course!

Car tout délai causé par un changement de produit est une forme de gaspillage. Ces délais ne transforment pas le produit. Travailler à réduire ces temps improductifs constitue donc une bonne façon de commencer sa transformation vers la flexibilité.

Un système léger

Une fois les temps de mise en course réduits, on peut alors travailler à se rapprocher du besoin du client en réduisant la taille des lots et donc, de facto, celui des stocks superflus.

Même s’il est considéré comme un actif en termes comptable, l’inventaire n’en est pas moins une véritable problématique pour l’entreprise. L’inventaire illustre en fait une forme d’embonpoint dans votre système.

Il représente même une espèce de fardeau économique qui n’ajoute pas de valeur à vos activités.

Par conséquent, réduire toute forme de stock (matière première, composante, produit en cours, produit fini) allégera votre système. Vous pourrez limiter l’argent immobilisé par vos biens dormant sur le plancher, diminuer la taille de votre entrepôt et peut-être même de réduire vos espaces de travail.

Réduire l’inventaire peut aussi vouloir dire acheminer directement vos produits finis vers vos clients au moment où ils en ont besoin. D’où l’importance d’un système de production flexible et agile qui vous permettra de produire seulement ce que votre client a besoin au moment où il en aura besoin.

Par contre, il importe d’être vigilant.

Diminuer vos inventaires risque de mettre à jour des problèmes récurrents et non résolus jusqu’alors bien dissimulés sous cet inventaire excessif.

On peut ici penser à la fiabilité de vos fournisseurs, à la disponibilité des matières premières et à l’expertise de vos ressources pour ne nommer que ceux-là. C’est pourquoi il est important de diminuer progressivement les inventaires et de régler adéquatement tout problème au moment où il fait surface.

Une organisation du travail fluide

Toute transformation de processus ne peut fonctionner sans l’implication des acteurs clés, c’est-à-dire les employés. Le raffinement de votre système passera par des outils de gestion et la polyvalence de vos employés.

L’objectif est désormais de traiter rapidement des quantités et des produits différents en assurant un flux continu à travers les opérations. L’ordonnancement de produits ne peut plus se faire en gros lot. Le système doit continuellement faire avancer le produit et gérer le flux de travail.

Par contre, les travailleurs d’un tel système doivent être bien outillés. Ils doivent avoir des connaissances et des compétences qui leur permettent d’évoluer adéquatement dans cet environnement dynamique.

Il faut s’y faire : la réalité économique des entreprises canadiennes est désormais teintée par les politiques protectionnistes du président Trump.

Dans de contexte, pourquoi ne pas travailler sur les choses sur lesquelles nous avons un véritable contrôle et améliorer du coup nos systèmes de production.

Nous serons ainsi mieux outillés pour évoluer dans ce nouvel environnement.

Mais, surtout, vous aurez les reins plus solides pour affronter toute nouvelle tempête, et ce, peu importe sa force.

 

À propos de ce blogue

Valérie et Sylvia Gilbert sont deux sœurs ingénieures industrielles qui se passionnent pour la performance opérationnelle. Elles sont respectivement PDG et VP de Mindcore, une entreprise dédiée à la promotion de l’excellence dans les organisations. Elles proposent un regard neuf sur l’amélioration continue, la productivité et la qualité.

Valérie et Sylvia Gilbert