Alimenter l'économie du Québec

Publié le 22/02/2021 à 07:00

Alimenter l'économie du Québec

Publié le 22/02/2021 à 07:00

(Photo: 123RF)

Voici le premier blogue invité de Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ). Une fois par mois, Mme Cloutier y traitera de l'industrie alimentaire québécoise et des tendances dans l'industrie.

 

BLOGUE INVITÉ. Je me souviens, enfant, allant au dépanneur du coin avec mon argent de poche, pour m’acheter un «pops» pendant les premières journées chaudes du printemps. Une promenade entre amis, un arrêt au magasin, c’était facile, et je ne me posais aucune question pour connaître l’origine de ce que j'achetais.

Nous avons tous, à quelques nuances près, cette même habitude face aux produits que nous achetons, et plus particulièrement pour les aliments. L’accès et la facilité avec lesquels nous pouvons nous procurer ce qui nous nourrit tous les jours sont souvent pris pour acquis. Pour certains, l’achat d’aliments est un passage obligé alors que pour d’autres, c’est une expérience enrichissante.

Depuis quelques années dans le secteur alimentaire, on parle beaucoup du concept de «la terre à la table», et plus récemment de l’achat local. Il est assez facile pour le citoyen d’imaginer le travail ardu de nos agriculteurs et de nos producteurs. Nous pouvons naturellement concevoir la production et la récolte de brocolis, de carottes ou de pommes qui se retrouvent sur les tablettes de nos épiceries. Mais dès qu’on s’éloigne du légume et du fruit frais, il semble s’installer une zone grise dans l’esprit du consommateur.

Cette zone grise a été mise en lumière plus que jamais depuis le début de la pandémie. La dernière année a ramené au premier plan le secteur de la transformation des aliments, ce secteur méconnu et souvent mal perçu qui se situe entre la production agricole, le secteur des pêches et l’épicerie.

Tout d’abord, il est important de rappeler qu'un aliment qui est transformé ne se limite pas à des repas surgelés prêts-à-manger. Presque tout ce que nous mangeons, tout ce qui n’est plus dans son état d’origine, a subi au moins une transformation. Votre lait est filtré et pasteurisé. Le tofu biologique est composé de fèves de soya, qui ont été préparées. Le poulet a été apprêté pour qu’il nous soit facile de le cuisiner à la maison.

Les aliments transformés représentent la très grande majorité des produits alimentaires que vous retrouvez en épicerie. Parallèlement, cela représente aussi le pourcentage relatif qu’occupent ces aliments sur votre table.

Cela illustre bien la diversité et l’importance de l’industrie de la transformation des aliments et des boissons. Cette industrie discrète équivaut pourtant à deux fois le poids économique du secteur de l’aéronautique de la province. L’industrie de la transformation alimentaire est le premier secteur manufacturier en importance au Québec avec plus de 30 milliards de dollars de livraisons. En plus d’être le premier employeur manufacturier avec 75 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects, l’industrie transforme 70% de la production agricole québécoise et presque 100 % des produits de la mer.

Les quelque 2000 entreprises de transformation alimentaire, dont 85% de PME réparties sur tout le territoire, sont très souvent le premier employeur d’une municipalité ou d’une région, et donc un important contributeur à la vie communautaire et à l’économie locale et régionale.

Le secteur de la transformation alimentaire constitue non seulement un pilier économique du Québec, c’est aussi celui qui nous permet de retrouver dans nos assiettes des produits d’ici, transformés ici selon des standards de qualité qui sont réputés au niveau international.

Le système alimentaire, au Québec et au Canada, est reconnu comme l’un des plus rigoureux de la planète. Les entreprises sont soumises à une réglementation extrêmement stricte et doivent pouvoir s'adapter aux tendances et aux goûts changeants des consommateurs. D’ailleurs, c’est grâce au virage technologique et à l’innovation dont elles font preuve qu’elles peuvent anticiper les attentes des consommateurs.

Découvrir l’industrie alimentaire, c’est apprécier un fleuron québécois de l’industrie manufacturière. C’est reconnaître une expertise, une contribution, une fierté québécoise.

Les transformateurs alimentaires sont essentiels pour nourrir vos familles, et également alimenter l’économie du Québec. Ce nouveau blogue vous permettra de suivre les tendances, enjeux et actualités de notre industrie.

Au plaisir de m’entretenir avec vous.

À propos de ce blogue

La face cachée de votre assiette est le blogue de Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) depuis 2010. Nommée Leader d’influence par le Réseau des Femmes d’affaires du Québec, Sylvie a récemment obtenu la certification GCB.D (ESG Global Competent Boards Designation). Sylvie Cloutier est une incontournable du secteur bioalimentaire au Québec. Elle participe activement à l’élaboration de plusieurs décisions gouvernementales et réglementaires qui touchent le secteur alimentaire québécois. Reconnue pour son dynamisme et son leadership, Sylvie assure la représentation, la promotion et la défense des intérêts de l’industrie de la transformation alimentaire du Québec. Sylvie est co-présidente du Conseil consultatif de la politique alimentaire du Canada, co-fondatrice de Aliments et boissons Canada, et siège sur plusieurs conseils d’administration dont ceux Moisson Montréal, de Banques alimentaires Canada, de Financement agricole Canada et de l'Institut canadien des politiques agroalimentaires. Elle s’implique également auprès du comité de financement de La Tablée des Chefs.

Sylvie Cloutier

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