Arts-Affaires à l'international

Publié le 08/11/2012 à 11:55

Arts-Affaires à l'international

Publié le 08/11/2012 à 11:55

BLOGUE. Dans mon blogue de la semaine dernière, j’avançais l’idée que la culture est un avantage comparatif important pour les villes dans le contexte de la mondialisation, où les métropoles se battent pour attirer les sièges sociaux, les entreprises, les cerveaux, etc. Cela implique donc que le tissu socio-culturel de la ville soit solide, diversifié et créatif. Pour cela, Montréal se qualifie clairement. Pour tirer son épingle du jeu, la métropole doit cependant « vendre » cet avantage comparatif, rayonner sur la scène internationale, faire de la culture sa vitrine ouverte sur le monde. Voilà qui est plus difficile.

Dans un récent document de travail, en vue du prochain rendez-vous bilan de Montréal métropole culturelle, l’organisme Culture Montréal souligne la difficulté que nos artistes et organismes culturels ont à attirer du financement privé pour leurs activités internationales. Au terme d’une consultation auprès des représentants du milieu culturel et de recherches documentaires, Culture Montréal en arrive à la conclusion que « le financement privé des tournées et représentations à l’étranger des artistes et organismes culturels montréalais est un fait d’exception plutôt qu’une norme établie ». Seules les compagnies les plus grosses parviennent à trouver des commanditaires privés : Cavalia (BDC), Cirque du Soleil (CGI), l’OSM et Juste pour rire (Air Canada). Le rayonnement au niveau international repose donc majoritairement sur le financement public, qui, comme on le sait, n’est pas en croissance et a été considérablement réduit au niveau fédéral.

Quand la pièce musicale « Belles-sœurs » a du succès à Paris, cela rejaillit très positivement sur ses partenaires financiers privés, sur le Québec et sur Montréal. Quand la troupe de danse O Vertigo est invitée sur la prestigieuse scène du Théâtre de Chaillot en France, cela rejaillit aussi sur le Québec et sur Montréal, mais cela se fait sans argent du privé et impose une vraie pression à l’organisme culturel.

Culture Montréal souhaite soulever cette question lors des consultations de Montréal métropole culturelle afin de trouver, comme ils l’écrivent, « des solutions novatrices et concrètes pour soutenir et renforcer le rayonnement des arts et de la culture montréalais partout dans le monde ».

Commençons par démontrer concrètement les retombées de ces partenariats au niveau international pour les commanditaires et les mécènes. Pourquoi ne pas mettre de l’avant des témoignages de commanditaires et mécènes qui sont satisfaits de leur retour sur investissement?

Petite parenthèse pour finir : vous avez vu le nouveau billet canadien de 20$ ? L’œuvre de l’artiste Haida Bill Reid a disparu pour laisser la place au Mémorial de Vimy, celui-là même qui était parsemé de fautes d’orthographes. Et la citation tirée de la Montagne secrète de Gabrielle Roy, figure marquante de la littérature canadienne, a elle aussi disparu. On devrait pourtant la graver sur le fronton de notre parlement : « nous connaîtrions-nous seulement un peu nous-mêmes sans les arts? » 

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Sébastien Barangé, Directeur des communications et affaires publiques de CGI. (Twitter @SBarange)

Sébastien a été journaliste à Radio-Canada et a collaboré au quotidien Le Devoir, il a par la suite été conseiller de Michaëlle Jean durant son mandat de gouverneure générale du Canada, de 2005 à 2010. Sébastien est reconnu pour son engagement envers la communauté montréalaise et siège au sein de plusieurs conseils d’administration dans les secteurs de l’éducation et de la culture.

président du comité exécutif d'artsScène Montréal (Business for the arts)

membre du conseil d'administration de la Fondation Michaëlle Jean

membre du conseil d'administration de la Fondation Tolérance

 

 

 

 

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