Vision PDG, pour rencontrer d'authentiques gazelles


Édition du 01 Mars 2014

Vision PDG, pour rencontrer d'authentiques gazelles


Édition du 01 Mars 2014

La course vient officiellement d'être lancée.

Les PME québécoises ont un mois, jusqu'au 28 mars, pour poser leur candidature afin d'être choisies comme «gazelles» (on trouve le formulaire à l'adresse economie.gouv.qc.ca/gazelles), c'est-à-dire des entreprises à fort potentiel de croissance.

Vers la mi-avril, un comité de sélection devrait en avoir retenu 100, plus une réserve de 200 autres considérées comme prometteuses. À terme, on veut effectivement assembler un «cheptel» de 300 PME fringantes, capables de se faire valoir sur la scène internationale et qui bénéficieront d'un appui réel d'organismes comme Investissement Québec ou Export Québec. Une majorité d'entre elles proviendront du secteur manufacturier.

Fort bien. On reconnaît à la fois l'importance de soutenir l'émergence d'entreprises championnes, qui pourraient contribuer à neutraliser le déficit commercial qui afflige le Québec depuis 2002 et qui n'a cessé de se détériorer, et le rôle moteur des PME dans l'économie québécoise. Comme le disait un économiste de mes connaissances, on peut s'interroger sur l'appellation de «gazelle» (un herbivore destiné à se faire croquer par un animal plus féroce !), mais la formule est déjà employée ailleurs, notamment au Mexique, et les résultats sont probants.

Encore faudra-t-il les repérer avec soin, ces antilopes. Il y a toujours un risque de partisanerie, mais les personnes désignées pour établir le palmarès définitif sont au-dessus de tout soupçon. On y retrouve entre autres Nathaly Riverin, de l'École d'entrepreneurship de Beauce, qui offrira d'ailleurs une session de formation en accéléré aux dirigeants des firmes retenues. De même, on peut se demander si le secteur manufacturier doit à ce point prévaloir dans la sélection finale, étant donné la migration des économies occidentales vers l'offre de services, mais croisons-nous les doigts pour que le choix demeure éclairé.

Un vrai troupeau de gazelles

Ce jury aurait probablement pu trouver de l'inspiration en assistant à la toute récente édition de Vision PDG, le rassemblement annuel de présidents de PME québécoises en TIC, tenu sous l'égide de l'Association québécoise des technologies. Année après année, leurs échanges dynamiques servent d'antidote à la morosité ambiante. C'est comme si on atterrissait dans une talle de gazelles... Leurs réalisations et leurs ambitions correspondent à ce qu'on imagine de firmes sans complexe décidées à foncer dans le monde.

On a présenté lors de l'événement un relevé effectué en 2013 par la firme SOM auprès de 700 PME québécoises actives dans les TIC. Ce «baromètre de compétitivité» signale entre autres que 76 % de ces entreprises font des affaires hors Québec. Et même si l'année 2013 a été plus difficile, parce que les mandats tant publics que privés ont été moins nombreux, on s'attend à un net rebond dans les années à venir en raison du nouveau cycle d'innovation en cours dans ces PME qui comprennent le caractère vital de la R-D.

Des exemples ? La société Druide, bien connue pour son logiciel de correction Antidote, et qui travaille à la commercialisation d'un nouvel Antidote pour les marchés anglophones d'Amérique du Nord et d'Europe ; Optosecurity, de Québec, qui poursuit l'implantation de ses systèmes de détection dans les aéroports européens, dont une quinzaine se sont procuré ses solutions (aucun au Canada, mais c'est malheureusement un phénomène récurrent sur lequel je reviendrai dans une prochaine chronique) ; Irosoft, et ses solutions de gestion de documents, de plus en plus présente dans les Antilles ; et tant d'autres, qui se font parfois davantage valoir à l'étranger, où on reconnaît plus spontanément leur savoir-faire.

C'est là un des périls que doit souvent affronter l'entrepreneur convaincu du bien-fondé de son offre de produits ou de services. Il doit lui-même se déguiser en vendeur itinérant pour accroître sa clientèle. Mais comme ce n'est pas son métier premier, il perd du temps et de l'énergie qui seraient mieux employés ailleurs... C'est pourquoi on doit souhaiter que le programme des gazelles comporte un volet substantiel sur l'aide à la commercialisation, peu importe les firmes touchées.

À cet égard, le Baromètre de compétitivité AQT indique que le cycle de vente des produits (le temps requis pour conclure la transaction) s'est allongé depuis 2011. Et la période d'attente pour se faire payer tout autant, pourrait-on ajouter. Comme il n'est pas question ici de multinationales aux poches profondes, ces délais peuvent devenir meurtriers. Sans compter tous les embêtements qui risquent de survenir quand on traite avec des partenaires étrangers qui fonctionnent à leur propre rythme.

Mais c'est quand même le passage obligé pour désenclaver ces PME, tout autant que l'économie québécoise elle-même. On doit donc souhaiter que les gazelles ne soient pas choisies juste pour leurs beaux yeux et qu'elles soient de taille à se défendre.

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