Un outil précieux pour l'intégration de gestionnaires immigrants

Offert par Les Affaires

Publié le 07/02/2018 à 06:00

Un outil précieux pour l'intégration de gestionnaires immigrants

Offert par Les Affaires

Publié le 07/02/2018 à 06:00

[Photo : 123RF]

C'est un cas qui risque de se répéter au Québec, surtout avec un marché de l'emploi toujours plus serré.

Un dirigeant d'entreprise va s'entretenir avec un de ses cadres, immigrant récent, et il aura l'impression que ce dernier acquiesce poliment à sa demande sans vraiment avoir compris ce qui est en jeu. Malaise.

Parallèlement, ce cadre immigrant voudra un jour s'adresser à son patron, mais sa réaction, apparemment indifférente, ne sera pas à la hauteur de ses attentes. Autre malaise.

Dommage. Ces incompréhensions peuvent laisser des traces, même si, au départ, les deux parties étaient bien intentionnées. Comment faire pour ajuster le tir de part et d'autre ?

Comprendre qu'il s'agit là simplement de maîtriser une compétence de base, la gestion des communications internes et externes dans une organisation, et d'y travailler en amont pour justement profiter au maximum de l'apport des gestionnaires venus d'ailleurs. Car si on parle régulièrement de la pénurie de travailleurs, celle qui touche les gestionnaires est tout aussi préoccupante même si elle fait moins les manchettes.

L'Ordre des administrateurs agréés du Québec (Adm.A.) a décidé de plonger dans la mêlée en mettant au point un « référentiel de compétences », c'est-à-dire un outil qui présente dix compétences de base en gestion, à bien intégrer si on veut profiter au maximum du potentiel des immigrants bien formés dans leur patrie d'origine.

Pour revenir à l'exemple présenté plus haut, les rapports hiérarchiques sont souvent déterminants partout sur la planète. Ailleurs, il arrive qu'on n'interroge pas ouvertement ses supérieurs. Ce serait mal vu.

Au Québec, à l'inverse, on apprécie les débats. Il ne s'agit pas de remettre en cause la direction, mais les questions sont bienvenues, la discussion qui s'ensuit peut aider à redresser le tir. Celui ou celle qui ne dit pas un mot, parce que ce n'est pas dans sa culture, risque d'être alors perçu(e) comme manquant d'enthousiasme pour son travail alors que c'est loin d'être le cas.

Ces possibles malentendus sont évidemment contre-productifs. Il faudrait au moins pouvoir déchiffrer les attitudes pour en arriver à une bonne communication. Puis, savoir assurer le fonctionnement des opérations, développer une vision et une stratégie, maintenir des alliances et des partenariats...

À ces dix compétences professionnelles liées au monde de la gestion, établies par l'Ordre des administrateurs agréés, s'ajoutent dix autres, transversales, comme la capacité de démontrer ses habiletés personnelles.

« Nous souhaitons ainsi aider à ce que ces gestionnaires immigrants puissent contribuer à leur plein potentiel », dit Jacques Cusson, président de l'Ordre.

Et des gestionnaires venus d'ailleurs, disponibles et capables, il y en a.

Un sondage, réalisé en 2016 par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, a établi que pas moins de 38 % du personnel immigrant possédait les compétences nécessaires pour être gestionnaire, mais seulement 14 % l'était en réalité.

Le potentiel est donc significatif. De là ce référentiel, qui s'adresse notamment aux dirigeants de PME, mais aussi aux candidats immigrants, qui pourront le consulter même dans leur pays d'origine puisqu'il sera mis en ligne sur le site de l'Ordre dès qu'il sera terminé, d'ici l'automne. De courtes capsules vidéo de témoignages seront également mises en ligne. « À nos yeux, dit Jacques Cusson, il manquait d'outils et de repères basés sur les expériences, adaptés à la vie courante, alors que les attentes et les exigences sont toujours plus grandes dans l'univers de la gestion. »

Pas question ici de se substituer au monde universitaire : le projet se veut éminemment pratique, mais complémentaire aux recherches et aux enseignements des écoles de gestion. On a d'ailleurs pris soin de le valider auprès d'experts de HEC Montréal.

Pour ne pas en être réduit aux fake news

Transparence totale : je suis juge et partie dans le court commentaire que voici.

En 2005, les médias imprimés canadiens ont récolté environ 2,7 milliards de dollars en revenus publicitaires. Le Web, lui, en a obtenu 600 millions.

Douze ans plus tard, les revenus du Web ont plus que décuplé, à 6,3 G $, mais ceux de l'imprimé ont fondu à 900 M $. Et l'écart entre les deux modes ne cesse de se creuser...

Ah oui : au moins 70 % de ces revenus par Internet, au Canada, sont empochés par Google et Facebook. De là l'expression de Bernard Descôteaux, autrefois directeur du Devoir : « Mes anciens profits sont rendus en Californie. »

La crise est réelle. Des personnalités éminentes, comme le président du conseil de Torstar, John Honderich, ont fait valoir que des interventions gouvernementales sans impacts financiers pourraient alléger la pression. Comment se fait-il, par exemple, qu'un géant comme Google puisse profiter de la hausse du trafic sur son site en reprenant des articles à droite et à gauche sans payer un sou en droits d'auteur ?

Ne vous y trompez pas : Facebook n'est pas un média. C'est un grand babillard électronique, intéressant certes, mais où peuvent abonder les fake news. Nous, dans le métier, travaillons à conserver la rigueur que vous êtes en droit d'attendre, vous, nos lecteurs.

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