Un exemple inspirant d'éveil à l'entrepreneuriat social


Édition du 06 Septembre 2014

Un exemple inspirant d'éveil à l'entrepreneuriat social


Édition du 06 Septembre 2014

Parker a 12 ans et fréquente l'école Raymer Elementary, de Kelowna, en Colombie-Britannique. C'est aussi un entrepreneur social en herbe qui aide un agriculteur du Tiers-Monde en lui fournissait du microcrédit. Il lui a prêté toutes ses recettes, générées par la vente de cartes de souhaits : 25 dollars.

Il n'est pas le seul, tous ses camarades de classe sont engagés dans des initiatives du même genre, qui ont déjà un effet à l'autre bout du monde. En même temps, il se familiarise avec les notions économiques de base et apprend les rudiments de l'entrepreneuriat tout en s'amusant.

Ce programme hors du commun, InStill Life, est appliqué dans une quinzaine d'écoles primaires de l'ouest du pays, particulièrement dans la vallée de l'Okanagan. Il pourrait facilement l'être chez nous. Ce serait formidable.

Voici la genèse de cette histoire qui montre à quel point on peut initier les enfants à l'économie en même temps qu'à l'entraide, pour éventuellement en faire de meilleurs citoyens, financièrement lettrés, éveillés aux réalités sociales, en utilisant ce canal mésestimé qu'est l'apprentissage du métier d'entrepreneur.

Tout relève d'une association d'entrepreneuriat social, Enactus, une organisation non gouvernementale maintenant présente dans 40 pays et qui fonctionne essentiellement dans la communauté étudiante. Elle est aujourd'hui présente dans 59 campus collégiaux et universitaires du pays, essentiellement en milieu anglophone. Au Québec, les universités McGill, Concordia et Bishop y participent.

Un programme rigoureusement encadré

Chaque année, Enactus Canada organise un concours pancanadien où toutes les sections sont invitées à présenter un projet novateur. Il y a quelques années, l'Okanagan College a été primé alors que sa division locale d'Enactus (une centaine d'étudiants) avait proposé une initiative qui avait attiré l'attention des juges. Il s'agissait précisément d'InStill Life et du lien entre les écoliers du primaire, de l'entrepreneuriat et de l'aide au Tiers-Monde. Et les écoles visées ont dit oui.

Il ne s'agit pas ici d'une discussion informelle et spontanée où on échange de vagues idées. Le programme, qui s'étend sur une dizaine de sessions d'environ 90 minutes, est rigoureusement encadré par des étudiants de l'Okanagan College, bien formés, qui ont en main un plan de match académique avec moyens, objectifs et mesures des résultats.

La première journée, ils se présentent dans une classe après avoir proposé aux écoliers de la transformer en restaurant grec (eh oui !). Sur place, ils discutent autant des goûts que des valeurs et des aptitudes à embrasser de nouvelles idées. Ce qui leur permet d'aborder la question des échanges alimentaires (par exemple, d'où viennent les olives) et le principe fondamental de l'offre et de la demande.

Le lendemain, toujours en pensant à la nourriture, les enfants sont invités à faire un dessin représentant des fruits et des légumes, qui deviendra une carte de souhaits qu'ils vendront dans leur entourage.

Mais il faut des sous pour les faire imprimer... Par la suite, on leur prête 5 $ qui couvrent les coûts d'impression de 10 cartes. À 3 $ pièce, ils en retirent 30 $. Profits nets : 25 $. La machine est lancée. Sans même s'en rendre compte, ils viennent de vivre une des premières expériences d'un entrepreneur : concevoir un produit, payer pour sa fabrication et travailler à sa mise en marché, en espérant en retirer un avantage.

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