Blogue. C'est l'histoire d'une grande vedette sportive qui se retrouve impliqué dans un accident au petit matin... mais dont les journaux ne font pas grand cas, au début tout au moins.

Tiger Woods ? Non, Guy Lafleur. L'histoire se passait au début des années 1980, près de la rue Notre-Dame dans le sud-ouest de Montréal. Guy Lafleur était alors au sommet de sa gloire. Une tige de métal avait traversé son pare-brise et il était passé à un cheveu de se faire embrocher. Les médias étaient demeurés relativement discrets sur l'affaire.

On pourrait aussi évoquer l'accident de René Lévesque, qui s'entêtait à conduire lui-même sa voiture, et qui avait heurté un piéton (ivre, avait-on dit) étendu sur la chaussée. Là encore, l'affaire n'avait pas fait la manchette, les médias étant mal à l'aise à tout exposer en public.

Qu'est-ce qui a changé depuis pour que la mésaventure de Tiger Woods soit partout à la une ?

Internet. Les sites de potins en ligne, comme TMZ, qui forcent les médias traditionnels à mettre leurs réserves de côté.

Lundi matin, cette histoire était la plus en demande sur le site du très sérieux New York Times. Tout le monde voulait savoir. Dans ce cas, pas le choix. Il faut y aller. D'autant plus que le lectorat des journaux baisse comme le mercure en hiver. Ce n'est pas le temps de jouer les puristes.

Sur le sujet, je vous suggère cette intéressante réflexion d'un chroniqueur du Time (en ligne). Je serais moi aussi porté à me demander si on a gagné au change maintenant que la vie privée est de moins en moins privée.

Évidemment, les malheurs de Tiger Woods ont plein d'incidences potentielles (commanditaires, auditoire TV des tournois auxquels il participera, ou ne participera pas, etc.), mais est-ce que ce qui lui arrive mérite vraiment d'être exposé à pleines pages ?