Blogue. Les vêtements sont taxés, les services professionnels sont taxés, pourquoi pas les transactions financières ?

Tout dépend des transactions, direz-vous. Déjà que les temps sont difficiles... S'il faut en plus augmenter de plus ou moins 12 % les achats d'actions ou de fonds communs, on n'en sortira jamais. 

Mais l'idée fait tranquillement son chemin en Europe (Londres favorable à une taxe sur les transactions financières)

Là-bas, on redoute surtout une nouvelle hémorragie du secteur financier, qu'il faudrait encore rescaper. Mais à même les fonds publics ? Ça ne passera plus. Il faudrait donc constituer une sorte de fonds d'assurance, une réserve, pour protéger les institutions financières contre leurs propres excès. Seraient donc taxées les transactions internationales de haut niveau, et ces fonds seraient mis de côté pour éponger les éventuelles pertes.

En principe, ce n'est pas bête. Il est honteux que le public ait eu à secourir la Royal Bank of Scotland, Merril Lynch et les autres, parce que leurs dirigeants ont perdu le sens des réalités. Too big to fail, paraît-il. Donc, pas question de recommencer à le soutenir, mais pas question non plus de laisser le système se désintégrer. L'impact serait catastrophique. Prévoyons donc une sorte de remède financier, un fonds constitué à partir de leurs propres activités.

Sauf que, connaissant le réflexe de nos gouvernants, il ne se passera pas longtemps avant qu'ils ne décident d'étendre la médecine à tout le monde. On ne se limitera pas aux transactions ésotériques de haut niveau. Tout sera taxé. Et ce sont encore les gens ordinaires et leurs transactions au jour le jour qui vont passer à la caisse.

C'est vrai qu'il faut surveiller les banques et cie pour éviter, ou tout au moins limiter, les dérapages des dernières années. Mais il ne faudrait pas perdre le bébé avec l'eau du bain. Si le problème vient des débordements du système financier, encadrons le système financier. Pas la vie courante.