Sagard : guerre commerciale d'abord, débat éthique ensuite

Publié le 11/02/2012 à 11:09

Sagard : guerre commerciale d'abord, débat éthique ensuite

Publié le 11/02/2012 à 11:09

BLOGUE. Ce n’est qu’un autre épisode de la guerre commerciale que les deux empires se livrent. D’abord et avant tout.

Par différents médias interposés, Quebecor mène la charge quant aux dirigeants qui acceptent l’invitation de Paul Desmarais de se rendre à son domaine de Sagard. « Manque de jugement, compromissions, etc. »

Le bras médiatique de Power, Gesca, réplique qu’on s’énerve pour rien.

Dans le fond, jusque là, tout est normal. Les deux groupes concurrents ne peuvent se sentir et ils ne ratent pas une occasion de s’égratigner. C’est de bonne guerre.

Là où l’affaire prend un tour surprenant, c’est quand des gens bien intentionnés (Amir Khadir et autres) montent à leur tour aux barricades en fournissant du même coup à l’un des belligérants – Quebecor - un appui inespéré.

Posons d’ailleurs la question. Si les visites de MM. Sabia et autres s’étaient produites ailleurs, chez les Péladeau, les Lemaire, les Beaudoin ou autres, les cris de protestation auraient-ils été aussi virulents ? Est-ce le fond de la question qui irrite, ou le nom du maître de Sagard ? Et repart la vieille propension du Québécois suspicieux à voir partout des complots.

Je ne sais pas s’il est convenable pour des dirigeants publics d’accepter de telles invitations. Je sais, par contre, que ce sont les Desmarais qui ont ouvert les portes de la Chine à Bombardier et qui lui ont permis d’investir un des plus grands marchés de la planète. Quand vous brassez des affaires, ou que vous espérez le faire, il est toujours utile de pouvoir compter sur des alliés aussi influents. C’est peut-être la raison d’être de ces escapades dans Charlevoix et on finira peut-être par nous l’expliquer.

En attendant, prenons une grande respiration, laissons les deux empires se crêper le chignon sans prendre parti pour un pour l’autre. Ils sont bien assez grands pour se chicaner tout seuls.

PS : Si vous voulez en savoir plus long sur l’habitude de Paul Desmarais de frayer avec les grands de ce monde, je vous recommande de lire Titans, le fascinant ouvrage de Peter Newman.

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