D’abord, il ne s’est pratiquement rien passé depuis le début, en janvier 2009. Quelques manifestations, quelques jugements de cour, quelques engueulades, mais pas de véritables négociations. À part le développement de ruefrontenac.com, c’est comme si le conflit avait sombré dans une profonde léthargie. Comment donc parler de cette affaire s’il ne se passe rien ?
Et surtout, dans le milieu des médias, on a senti un profond malaise à traiter du lock-out. PKP a la dégaine facile et il tire sur tout ce qui bouge. Il est en chicane chronique avec Radio-Canada. Idem avec La Presse. Ce n’est pas non plus le grand amour avec Transcontinental, éditeur du journal Les Affaires, contre qui il s’est retrouvé devant les tribunaux concernant le métro de Montréal et les journaux gratuits.
Ne voulant pas jeter de l’huile sur le feu, plusieurs médias se sont donc tenus coi. Sans compter bien des chroniqueurs qui, parce qu'ils sont liés à TVA ou au Journal de Mtl, sont demeurés sur les lignes de côté, invoquant un conflit d'intérêt. Seul Le Devoir y est allé de comptes-rendus réguliers, ce qui demandait un certain courage puisqu’il est distribué par Les Messageries Dynamiques… qui appartiennent à Quebecor.
Le conflit va malheureusement continuer, et on devine que PKP doit être de mauvaise humeur. Cela ne devrait pas empêcher les journalistes et chroniqueurs de faire correctement leur travail. La peur n’est pas une vertu en démocratie.