Blogue.

Jim Flaherty a dû avaler de travers. Même la Financière Power n'est pas de son avis.

Le ministre fédéral des Finances est parti en campagne pour faire passer son idée d’une seule autorité réglementaire à travers le Canada. Quelques provinces s’y opposent, à commencer par le Québec. Son homologue québécois, Raymond Bachand, ne veut rien savoir. Mais les opinions varient. Il n’a reçu jusqu’à présent que quelques appuis corporatifs, particulièrement ceux de Jean Coutu, Quebecor et Cascades. Monsieur Bachand défend la juridiction provinciale en la matière, et les pouvoirs de l’Autorité des marchés financiers (AMF). À vrai dire, le bilan de celle-ci n’a pas toujours été étincelant.

Mais… de là à jeter le bébé avec l’eau du bain…

Et Monsieur Bachand vient de recevoir un appui inespéré aujourd’hui (mercredi) : le président de la Financière Power, Jeffrey Orr, a déclaré, en marge de l’assemblée annuelle des actionnaires de l’entreprise, qu’il ne voyait pas l’intérêt d’un organisme centralisé de réglementation des valeurs mobilières ! On parle ici d’une multinationale avec des activités largement canadiennes.

PLUS : La Financière Power n'appuie pas le projet Flaherty

Le débat va donc se poursuivre, et il va falloir ultimement déterminer, au-delà des susceptibilités de juridiction, qui est le mieux placé pour défendre les intérêts des investisseurs.

Monsieur Flaherty a lancé un nouveau pavé dans la mare en rappelant l’affaire Earl Jones, dans laquelle notre AMF ne s’est pas distinguée. C’est vrai.

PLUS : Jim Flaherty fait référence à Earl Jones...

Mais peut-on lui rappeler que dans une affaire à peu près équivalente, celle de Bernard Madoff, la SEC fédérale américaine a dormi au gaz ? En fait, c’est le procurer de l’état de New York (autrement dit, une province) qui a fini par le démasquer.

Big is better ou small is beautiful ? À vous de trancher…