Peu d'inflation, de gros casse-têtes pour les caisses de retraite


Édition du 30 Août 2014

Peu d'inflation, de gros casse-têtes pour les caisses de retraite


Édition du 30 Août 2014

À supposer qu'on puisse se fier aux données de Statistique Canada cette fois-ci, l'inflation ne menace pas encore le pouvoir d'achat des Canadiens.

Le plus récent relevé, présenté le vendredi 22 août, établit à 2,1 % la hausse de l'indice des prix à la consommation (IPC) sur 12 mois, d'août 2013 à juillet 2014. Encore plus significatif, l'IPC a même reculé de 0,1 % de juin à juillet, du fait de la légère baisse des prix de l'essence alors qu'on redoutait plutôt le contraire. Et l'inflation paraît encore une fois moins prononcée au Québec que dans le reste du pays. Toujours sur 12 mois, l'augmentation n'est ici que de 1,6 %.

Si on les prenait au pied de la lettre, ces chiffres pourraient influer de diverses façons sur les discussions serrées autour du projet de loi 3 sur l'avenir des régimes de retraite municipaux.

L'indexation des régimes de retraite, une question accessoire

Pourvu que l'inflation demeure aussi faible, comme c'est le cas depuis la dernière récession, la question de l'indexation des régimes de retraite devient accessoire, tout au moins à court et à moyen terme. Les coûts réels de l'indexation sont limités. Et ce n'est plus un phénomène temporaire.

Toujours selon Statistique Canada, l'IPC a augmenté de 25 % du début de 2002 à la fin de 2013 au pays, ce qui équivaut à une hausse annuelle moyenne d'environ 2 %. La menace, ou la nécessité d'indexation, devient toute relative. Et avec la production accrue de pétrole des États-Unis, les pressions inflationnistes seront contenues, à moins d'une crise mondiale.

C'est toujours possible, quoique improbable. Dans ces conditions, inutile de s'affronter sur la question de la suspension éventuelle de l'indexation des régimes. À moyen terme, elle devient secondaire.

C'est vrai qu'à cet égard les souvenirs sont douloureux.

Je me rappelle les terribles pics inflationnistes du début des années 1980 quand les gens, tout comme les entreprises, perdaient leur chemise parce que l'inflation les assommait. Comme ce citoyen qui avait renouvelé pour cinq ans son hypothèque à - tenez-vous bien - 18,75 % parce que l'inflation, déjà épouvantable, allait s'envoler. Il voulait éviter le pire...

Nous n'en sommes heureusement plus là. Mais pour les caisses de retraite, comme pour les épargnants, le vrai problème est ailleurs. Il se trouve dans la suite des choses.

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