Blogue. Il y a encore trois jours, le quart du produit intérieur brut de Haïti venait des fonds retournés aux pays par la grande diaspora éparpillée partout dans le monde : c’était deux fois plus que l’ensemble des exportations haïtiennes.
Aujourd’hui, c’est pratiquement tout ce qui reste : le pays dépend, et va dépendre de l’aide internationale. Les maigres infrastructures sont en bonne partie dévastées. Les deux-tiers de la population active étaient déjà sans travail. Imaginez ce qu’il en est aujourd’hui.
Nous avons sans doute nos propres problèmes. La crise a fait mal. Les nouvelles ne sont pas toujours encourageantes. Mais ce qui arrive là-bas dépasse l’entendement. Surtout que la pays est frappé à répétition, comme s’il était pris dans une sorte de malédiction.
Les secours s’organisent, et pour l’instant, vu de nos yeux de citoyens, c’est tout ce que l’on peut faire : donner, à des organismes connus et respectés. La Banque Nationale, les caisses Desjardins et autres institutions financières invitent les gens à faire des dons quand ils se présentent au comptoir. C’est un premier pas.
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Mais il faudra tôt ou tard passer à une autre étape. Il est impensable de recommencer périodiquement des opérations sauvetage du genre, qui aident les gens mais ne changent pas le problème fondamental : même dans les bons jours, le pays vit dans la misère.
Un plan Marshall ? Adapté, évidemment ? Si on a réussi à reconstruire l’Europe, en lambeaux après la 2 e guerre, ne pourrait-on pas répéter l’effort avec Haïti ? Il faudrait une concertation internationale, il faudrait aussi que le pays accepte que les efforts soient dirigés par un organisme comme les Nations-Unies, mais c’est possible. On ne peut humainement pas laisser une population entière revivre encore et toujours des désastres auxquels elle n’a pas les moyens de faire face.