Notre huard se repose les ailes depuis quelques semaines, mais il est à la veille de reprendre de l'altitude.

C'est ce qu'en dit une toute nouvelle analyse de Matthew Strauss, stratège à la Banque Royale. À ses yeux, la parité est imminente et devrait être atteinte dès le début de 2010.

La force de l'immobilier, que prouvent notamment des mises en chantier quasi record à travers le pays, avec des prix qui ont recommencé à monter partout (ils n'avaient pas baissé au Québec), est l'un des indices qui lui font dire que l'économie candienne va continuer à se distinguer de l'économie américaine, et le huard va refléter cette force relative.

Paradoxalement, cette analyse survient au moment même où on apprend que le déficit commercial canadien s'est considérablement amenuisé en septembre, redescendant à 927 milions $. Il se situait à plus de 2 milliards en août. La force de la demande pour les matières premières canadiennes expliqueraient ce redressement.

Mais le déficit demeure, fait jadis impensable. Le Canada est, par essence, un pays exportateur. Que nos importations soient maintenant plus fortes que nos exportations n'est pas bon signe. Et avec un huard renforcé, la tendance risque de s'accentuer.

Pendant ce temps, les États-Unis laissent glisser leur dollar, malgré quelques déclarations officielles où des dirigeants comme Tim Geithner se disent préoccupés. Dans les faits, ça les arrange. « To export your way out of a recession », ou sortir de la récession par les exportations est une vieille stratégie que les États-Unis remettent au goût du jour. Leurs produits vont devenir moins chers et ils pourront les vendre plus facilement.

Ici ? Les voyageurs vont se payer du bon temps, les équipes de sport professionnel vont arrêter de se plaindre de revenus en dollars canadiens et de dépenses en dollars américains... mais notre économie risque d'y goûter. Il va falloir miser sur l'efficacité et la productivité. À cet égard, le Québec tire encore la patte. Mais nous n'aurons pas le choix. Allez !