On commence à voir et à faire Montréal

Offert par Les Affaires


Édition du 14 Novembre 2015

On commence à voir et à faire Montréal

Offert par Les Affaires


Édition du 14 Novembre 2015

(Photo: Bloomberg)

La scène résumait parfaitement l'esprit de l'événement Je vois Montréal.

Rémi Marcoux, le fondateur de Transcontinental (propriétaire de Les Affaires), était assis dans les marches à l'extérieur de la salle Wilfrid-Pelletier, à la Place-des-Arts de Montréal. Il mangeait, comme tout le monde, le contenu de la boîte à lunch qu'on lui avait fournie, tout en discutant avec un jeune homme qui semblait être un organisateur communautaire. Sans cérémonie, mais avec conviction, comme tout ce qui s'est déroulé lors de cette journée, disons-le, exceptionnelle.

Ça se passait le 17 novembre 2014, il y aura exactement un an mardi prochain.

Pourquoi, exceptionnelle ? Non seulement parce qu'il y avait de bonnes vibrations dans l'air, et c'était perceptible, mais aussi parce que, pour une fois, on avait l'impression que ces déclarations de bonnes intentions allaient avoir des suites. Les gens n'allaient pas se contenter de pelleter des nuages, comme c'est malheureusement trop souvent le cas. Ces promoteurs de projets en tous genres s'engageaient formellement à devenir des porteurs de ballons. Et à tout faire pour les rendre à destination.

Je vois Montréal, il faut le rappeler, est issu d'une initiative de L. Jacques Ménard, président du conseil de BMO Nesbitt Burns. Celui-ci avait auparavant obtenu du Boston Consulting Group que la firme internationale nouvellement installée à Montréal réalise pro bono une étude, qui s'est révélée remarquable, sur l'état de santé de la métropole. Ses experts l'ont comparée à de grandes villes qui se sont redressées après avoir traversé des périodes difficiles. Boston, Melbourne, Manchester et d'autres... Pas toujours réjouissant, mais on comprenait que Montréal comptait aussi de véritables forces. Il suffisait de les activer.

Au lieu de seulement baisser les bras, d'autres, à l'invitation de M. Ménard, ont ensuite pris le relais, à commencer par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Mais même si les dirigeants de la Ville étaient ravis, il se sont bien gardés d'en faire une activité officielle. Je vois Montréal est devenu - et vous ne me verrez pas souvent employer ce terme - un phénomène éminemment citoyen. Le but, toutes intentions confondues, était de revitaliser la ville qui avait alors sombré dans la morosité en lançant toutes sortes d'initiatives dignes du 21e siècle.

Des pousses prometteuses

Au moment d'écrire ces lignes, sur 180 projets en marche, 59 se sont concrétisés. Montréal dispose maintenant d'une liaison aérienne directe avec la Chine. À une autre échelle, des artistes ont réalisé d'impressionnantes murales qui colorent les façades des immeubles dans la ruelle qui jouxte la Grande Bibliothèque, sise sur le boulevard De Maisonneuve. Et on a travaillé dans des quartiers moins favorisés de la ville pour contrer un fléau, le décrochage scolaire.

Mission accomplie? Non. Mais on partait de loin. Le temps est venu d'établir un rapport d'étape. C'est ce à quoi se sont prêtées le lundi 9 novembre des centaines de personnes, leaders de projets, mais aussi experts bénévoles disposés à les aider.

Tout ce monde s'est réuni tôt le matin à la Grande Bibliothèque avant de participer à des ateliers ou à des «rallyes» en autobus pour visiter des projets en cours.

Pour ma part, j'ai pu jouer à l'observateur urbain en me faisant transporter d'une place à l'autre, et en allant constater de visu ce qui est en train de se réaliser. Et croyez-moi, parole de journaliste parfois blasé, ce n'est pas banal. La ville changera-t-elle pour autant? On jugera l'arbre à ses fruits, mais les pousses sont prometteuses.

Un premier autobus emmenait des participants vers le Vieux-Montréal, puis vers le Quartier de l'innovation (autour de l'ÉTS) et le Quartier des spectacles. Avez-vous entendu parler d'initiatives comme l'intrigant parcours Montréal en histoires? Ou du réaménagement de l'ancien Planétarium, aujourd'hui abandonné? Ou des expériences qui germent dans l'environnement de la Place-des-Arts? En bonne partie, elles relèvent de Je vois Montréal, devenu depuis Je fais Montréal, une nouvelle appellation pour signaler que le temps est venu de passer à l'action.

Pour ma part, j'ai pris place dans un deuxième autobus qui nous a conduits tour à tour dans deux incubateurs d'entreprises, au nord et au centre de la ville.

Qu'est-ce qu'un incubateur? Comme le nom le dit, il réchauffe des nouveau-nés pour les aider à se développer. Sauf qu'au lieu de poussins, dans ce cas, on contribue à l'éclosion de nouvelles entreprises, en permettant souvent la réhabilitation d'anciens bâtiments industriels désaffectés.

C'est le cas du 3737, un immeuble de l'avenue Crémazie situé en plein coeur du quartier Saint-Michel. Celui-ci abrite un foisonnement d'entrepreneurs d'origine haïtienne de tous domaines, autant en mode qu'en finances ou en service de traiteur. De quoi secouer bien des stéréotypes. Ou de l'Esplanade, qui offre à des entrepreneurs sociaux en devenir un espace de travail pour trois fois rien - 350 $ par mois - où ils mitonnent le type d'interventions qu'ils envisagent de réaliser dans leur milieu, en misant sur la collaboration et l'échange d'idées.

Tant qu'à parler de réhabilitation, le 17 novembre, on célébrera le premier anniversaire de Je vois Montréal, non pas à la Place-des-Arts, mais au Salon 1861, un autre incubateur hors du commun qui redonne vie à l'ancienne église Saint-Joseph, dans Griffintown [C'est là qu'a été conçue notre manchette «Les 10 commandements», visant à améliorer la vie des entreprises]. Un autre monument du patrimoine religieux maintenant consacré à améliorer la vie sur terre. Sans être jovialiste, je pense que quand les gens s'y mettent, il y a quelque chose à faire avec cette ville.

De mon blogue lesaffaires.com/rene-vezina

Politique fédérale

Un signal clair

Ses premiers gestes [de Justin Trudeau] auraient pu annoncer un parcours plus austère, plus suret ; au contraire, ils se veulent plus inspirants. L’inhabituel défilé de ses futurs ministres, devant un public admiratif, permettait de rétablir un lien rompu du temps des conservateurs. Il envoyait aussi le message qu’il était entouré d’une véritable équipe. De plus, il nous a offert tout de suite après une conférence de presse avec de vraies questions de journalistes. On n’y a pas appris grand-chose, mais étant donné le rideau de fer imposé par l’ancien gouvernement, c’était là un signal clair et rafraîchissant.

Suivez René Vézina sur Twitter @vezinar

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