Blogue. Il y a 15 mois, en août 2008, on se demandait si le Cirque du Soleil n'était pas en train de glisser en douce vers les Émirats arabes unis : le holding Dubaï World venait d'acheter 20 % du Cirque, dans sa volonté de devenir le Las Vegas du Moyen-Orient.
S'il y a une crainte aujourdhui, c'est plutôt de savoir si Guy Laliberté a reçu son chèque et s'il l'a encaissé : les émirs que l'on pensait riches à craquer ne sont plus solvables ! Dubaï World vient d'ébranler la planète financière en demandant un sursis de six mois pour le remboursement de son énorme dette de 60 milliards $. Son bras immobilier, Nakheel, n'est déjà pas en mesure de payer un premier bloc de 3,5 milliards dû en décembre.
Essayez, pour voir, de demander à un créancier de vous donner une période de grâce de six mois pour vous permettre de retomber sur vos pieds. Pour votre hypothèque, votre carte de crédit, etc... À moins de lui devoir des milliards ! Auquel cas il va être forcé de travailler lui aussi à trouver une solution, et c'est ce que les émirats voisins de Dubaï vont peut-être décider de faire.
En attendant, les bourses ont dégringolé, et le début de séance risque d'être chaotique à New York, fermée hier. Il va falloir mesures ce que réprésente exactement cette nouvelle venue du Golfe persique. Qulle est l'exposition des banques prêteuses (d'abord européennes) ? Quel est réellement l'état des finances de Dubaï, qui n'est pas, soit dit en passant, un gros producteur de pétrole ? Et que va-t-til arriver de ces projets démesurés d'iles artificielles en forme de palmeraie ou de globe terrestre ?
Remarquez, dans ce dernier cas, c'est le moindre de nos soucis. Mais si ces extravagances risquent de remettre de l'huile sur le feu de la crise financière... Au moins, on comprend mieux pourquoi Bernie Ecclestone semble soudainement mieux disposé envers Montréal. Une course de F1 sur l'île Notre-Dame, c'est moins exotique qu'à Dubaï, mais ici, d'habitude, les chèques des gouvernements ne rebondissent pas !