Marché de l'emploi en février : les jeunes toujours au purgatoire

Publié le 12/03/2016 à 09:13

Marché de l'emploi en février : les jeunes toujours au purgatoire

Publié le 12/03/2016 à 09:13

(Photo: Shutterstock)

BLOGUE - Statistique Canada vient de produire le bilan de l’emploi au Canada pour le mois de février, et comme d’habitude, bien des commentateurs, moi compris, décortiquons avidement les chiffres pour trouver à la fois les éléments saillants et les tendances.

PLUS : Taux de chômage en hausse au pays, le Québec stagne

À cet égard, il en est une plus préoccupante que les autres. J’y reviendrai dans un instant.

D’abord, les faits marquants.

Manifestement, l’économie canadienne est en panne. On se retrouve avec une perte nette de 2 300 emplois (à ne pas oublier, cependant, qu’il s’agit d’un sondage).

Pire, si on creuse un tant soit peu, le portrait est plus sombre : il se serait perdu 42 500 emplois à temps plein, donc mieux payés, rachetés tant bien que mal par une hausse de 39 700 emplois à temps partiel. On peut convenir que c’est loin d’être un progrès.

Le Québec, lui, fait du surplace. On y aurait gagné au final 3 400 emplois, répartis dans les deux catégories, mais c’est dans la marge d’erreur. La reprise réelle se faut toujours attendre.

C’est nettement plus préoccupant pour l’Ontario qui, comme grande province exportatrice, aurait dû enregistrer des gains du fait de la faiblesse du huard. Au contraire, elle aurait perdu en février 49 000 emplois à temps plein, c’est considérable, pour ne récupérer que 37 700 emplois à temps partiel.

Comme d’autres provinces, elle doit attendre impatiemment le budget fédéral et les annonces d’investissement dans les infrastructures.

Maintenant, la préoccupation que j’évoquais plus haut.

Les jeunes ne devaient pas avoir tôt ou tard le champ libre alors que les baby-boomers partent à la retraite ? Ne devions-nous pas nous retrouver en manque de travailleurs ?

Si StatCan n’est pas dans le champ, si ses chiffres sont plausibles, c’est tout l’opposé qui se produit.

Le taux de chômage national augmente à son plus haut niveau en trois ans, à 7,3 %. Davantage de gens sont en quête de travail. Mais en même temps, les travailleurs qui ont 55 ans et plus ont été en forte demande. Ce sont les jeunes qui ont souffert.

Le groupe des plus « expérimentés », dirait-on, a vu son contingent au travail augmenter de 18 000 personnes en février. Peut-être que les messages qui encouragent le maintien à l’emploi des travailleurs plus âgés commencent à porter fruit. Tant mieux.

Sauf qu’à l’inverse, le taux de chômage augmente chez les 15 à 24 ans, eux qui devaient pourtant finir par profiter de ces soi-disant départs imminents et massifs à la retraite des aînés. Collectivement, ils auraient perdu quelque 16 000 emplois en février, un nombre presqu’aussi élevé que celui des gains pour le groupe des travailleurs des 55 ans et plus. Le taux de chômage qui les afflige, 13,3 %, demeure pratiquement le double de la moyenne nationale.

La tendance se maintient et elle est méchante : sur 12 mois, ils étaient 56 000 de moins à travailler.

Et ce sont eux qui sont supposés prendre de l’expérience et se préparer à assumer la relève ! Où sont les ouvertures ?

La démographie est sans appel, tôt ou tard, les baby-boomers vont décrocher et ils seront nombreux à le faire. Mais une génération entière doit pour l’instant vivoter, se contenter de jobbines incertaines, avec le moral dans les talons.

Dans l’ensemble des mandats que doivent relever les gouvernements, tant à Québec qu’à Ottawa, travailler à leur faire de la place sur le marché du travail devrait se retrouver dans le haut de la liste. On ne peut se permettre collectivement une génération désenchantée, voire découragée. 

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