Les nouveaux visages du Plan Nord

Publié le 30/04/2016 à 15:03

Les nouveaux visages du Plan Nord

Publié le 30/04/2016 à 15:03

On l’avait donné comme agonisant mais en vérité, le Plan Nord québécois est en train de reprendre des couleurs.

Pour paraphraser l’écrivain Mark Twain, les rumeurs concernant sa mort ont été grandement exagérées. On nous en a servi de nouvelles preuves lors de la plus récente conférence Objectif Nord tenue à Québec le 26 avril, organisée par la division Événements des Affaires.

C’est vrai que les grands projets qui ont servi à lancer en grande pompe le Plan Nord il y a une dizaine d’années, visant en particulier la mise en valeur des riches gisements de fer, sont pour la plupart en hibernation. Ils attendent un réel réchauffement des prix du minerai. Pire, des mines en activité ont été fermées, comme celles de Cliffs Natural Resources à Fermont.

De là à conclure que les rêves de mise en valeur du Nord ont tourné au cauchemar… c’est là un raccourci que prennent bien des commentateurs pressés de sauter aux conclusions. Dans les faits, dès qu’on prend la peine de s’informer, force est de constater qu’on s’active d’un bout à l’autre du Nord québécois même si les projets ne sont pas toujours aussi grandioses que prévu.

Dans le secteur de la Baie James, la plus récente mine d’or du Québec est entrée en activité en avril 2015, après des investissements de près de 2 milliards de dollars. Il y a fallu régler des problèmes techniques, mais on s’est en même temps rendu compte que sa durée de vie serait plus longue que prévu.

Plus à l’est, au nord de Chibougamau, la mine de diamants Renard, de Stornoway, est à quelques mois de son inauguration. La production commerciale devrait commencer d’ici la fin de l’année. Rappel: Investissement Québec possède près de 30% des droits de la mine.

En allant encore plus à l’est, on travaille à mettre en valeur des dépôts de graphite (Mason Graphite, dans le secteur de la Manic), et loin au Nord, encore plus haut que Schefferville, le projet de Quest Minerals et de ses terres rares continue de progresser même s’il reste encore beaucoup de ficelles à attacher.

À moyen terme, le chantier le plus prometteur, dont j’ai parlé quelques fois dans ce blogue, demeure celui de Nemaska Lithium pour lequel les astres viennent enfin de s’aligner. Il profitera à plus d’une région au Québec lorsque la mine sera pleinement active en 2018 (à moins de contretemps).

Le président de Nemaska Lithium, Guy Bourassa, était à la fois soulagé et enthousiasmé lorsqu’il a présenté son projet aux quelque 200 personnes présentes à Objectif Nord.

Soulagé, parce qu’il détient maintenant tous les permis pour aller de l’avant après des années d’attente et de tergiversations. Enthousiasmé, parce que la demande mondiale pour le lithium est en pleine croissance et qu’il pense être en mesure d’offrir un des meilleurs produits sur le marché.

Le lithium est utilisé autant pour les céramiques que pour les médicaments, mais son usage le plus connu depuis quelques années concerne les batteries. Or, à ce jour, la production demeure concentrée en Chine. Avec l’essor de l’électrification des transports, il faudra de nouveaux approvisionnements.

La mine de Nemaska Lithium est située à quelque 300 kilomètres au nord de Chibougamau. Mais elle a l’avantage d’être située près d’une route, ce qui  permettrait ensuite aux camions de faire la jonction avec le rail à la hauteur de Chibougamau.

Le minerai sera ensuite acheminé vers le sud par chemin de fer jusque dans les installations de l’ancienne papeterie Laurentide, de Shawinigan, dont Nemaska a acquis les droits. Il y sera transformé en hydroxyde de lithium et en carbonate de lithium, deux ingrédient hautement prisés.

Une partie de cette production prendra le chemin de Candiac, sur la rive-sud de Montréal, à l’usine de Johnson Matthey Matériaux, qui travaille justement à la fabrication de batteries. Du genre de celles dont ont besoin les grands constructeurs automobiles…

Certains ont dit que le Plan Nord ne représentait que de gros trous de plus sans retombées positives pour le Québec. Cette histoire, parmi d’autres, signale qu'on peut espérer bien davantage.

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