Il ne vole pas très vite, cet avion : en moyenne, 100 kilomètres/heure. Et par moments, lorsque le vent est fort, il lui arrive même de reculer, confiait Bertrand Piccard. Mais qu’importe : les deux aventuriers sont convaincus d’écrire une page d’histoire puisqu’ils entendent démontrer qu’on pourra éventuellement miser bien plus largement sur les énergies dites alternatives.
« Nous allons montrer que ce genre de technologies est maintenant éprouvé et qu’on diviser par deux l’énergie fossile utilisée dans le monde », nous a-t-il dit. À l’image des pionniers de l’aviation, il entrevoit la suite : de petits avions mus à l’énergie solaire, rechargeables au sol et capables de transporter quelques passagers. Mais d’ici 10 ans, pense-t-il, on pourrait voir se développer des appareils plus gros, pour 30 ou 40 passagers, et qui s’en remettront uniquement à l’énergie solaire.
En attendant, il faut qu’André Borschberg réussisse sa traversée, lui qui demeurera seul aux commandes pendant six jours et six nuits, en ne s’accordant que de brefs moments de repos. « Mais si c’était facile, d’autre l’auraient déjà accompli », disait Bertrand Piccard, qui a déjà à son actif le premier tour du monde en ballon sans escale, réussi en 1999. Cette fois, c’est le soleil et non pas le vent qui devient son allié. Pourvu que tout se passe bien !