Lorsque Montréal perd des sièges sociaux, ou lorsque leur influence réelle se réduit comme peau de chagrin, l'impact est ressenti dans toutes les sphères de la société. Les commandites des activités culturelles en souffrent, les firmes de services-conseils perdent des mandats et sont elles aussi touchées, tandis que le rayonnement de la ville est altéré.
Au nombre des perdants, il faut ajouter Centraide du Grand Montréal.
Les dons sont en baisse. En 2014, le montant total amassé, 55 millions de dollars, était en léger recul par rapport à 2013, malgré tous les efforts déployés et un ultime sprint final.
Plus qu'hier, moins que demain : c'était pratiquement la devise de Centraide. Mais il faut aujourd'hui repenser le modèle. Le contexte a changé. Pas les besoins des quelque 360 organismes soutenus.
Partout au Canada, on note la même tendance. Le don moyen augmente, mais le nombre de donateurs diminue. Plus de la moitié des sommes recueillies viennent des campagnes en milieu de travail. Mais si ces milieux rapetissent ? Et si les baby-boomers, traditionnellement sollicités, prennent leur retraite ?
Centraide du Grand Montréal s'est donc astreinte à un exercice de réflexion stratégique, dont vous pourrez lire les détails dans le texte de Diane Bérard, en page 14. Mais plus encore, on reconnaît que les jeunes, tout en étant eux-mêmes généreux, n'ont pas le même comportement philanthropique. Ils souhaitent être actifs et avoir un impact direct quand ils contribuent.
Habituez-vous à toutes sortes d'activités thématiques, des défis, des concours parfois amusants... c'est la nouvelle donne. Tant mieux si ça fonctionne, parce que la réalité des plus démunis, elle, n'est pas amusante.
Finances publiques
Et si on insistait plutôt sur les revenus ?
Au congrès du Parti libéral du Québec, le 13 juin, le premier ministre Couillard est revenu sur l’importance d’en arriver le plus tôt possible à l’équilibre budgétaire, quitte à prolonger aussi longtemps qu’il le faudra les compressions des dépenses publiques. Autrement dit, les mesures d’austérité vont durer. On comprend qu’il faut revenir à une meilleure gestion des fonds de l’État, parce que la dette publique a atteint un seuil critique. Mais, au lieu de toujours revenir sur la question des dépenses, pourquoi ce gouvernement n’insiste-t-il pas davantage sur ce qu’il pourrait faire pour augmenter ses revenus ?