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Notre seule consolation, c’est que nous l’avons vu venir. Mais ça ne compensera pas pour les millions de dollars en travaux routiers dont on confirme maintenant l’inutilité.
Au milieu des années 2000, un promoteur américain et son faire valoir montréalais ont annoncé avec fracas le lancement du méga complexe Lac Mirabel, en bordure de l’autoroute 15, près de l’ancien aéroport. La totale : hôtels, commerces, parc thématique, aquarium, tous en mode démesuré. The biggest, à l’américaine. Tellement gros, en fait, que le ministère des Transports s’est senti obligé de construire un échangeur juste pour le projet, la sortie 28 de l’autoroute des Laurentides. Juste à côté, un grand panneau réclame présentait le projet dans toute sa splendeur
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Oui, mais… c’était pourtant loi d’être un succès assuré, et je me rappelle que nous avions émis des réserves, au journal Les Affaires. Ça ne tenait pas. Les projections étaient exagérément ambitieuses. Le seul fait d’en questionner la pertinence nous avait valu une charge du faire-valoir en question qui était monté sur ses grands chevaux. Nous n’avions rien vu, rien compris, et Lac Mirabel allait être un chef d’œuvre, rien de moins.
Cinq ans plus tard, rien. Et on demande maintenant à ce que ce projet grandiose devienne un centre commercial, une sorte de factory outlet. Misère. Nous avons défrayé les coûts d’un échangeur autoroutier alors que le promoteur, lui, ne livrera même pas la marchandise.
Tant qu’à avoir jeté l’argent dans le champ, nous pourrions peut-être le démonter et récupérer le béton pour l’hypothétique échangeur Turcot, à Montréal…