Le Plan Nord 2.0, des projets originaux et étonnants

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Mai 2018

Le Plan Nord 2.0, des projets originaux et étonnants

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Mai 2018

Un des éléments les plus remarquables de cette journée, en ce qui concerne un développement du ­Nord tourné vers l’avenir, concernait l’éolienne géante de ­Raglan… [Photo: 123RF]

La toute dernière conférence de Les Affaires sur le développement du Nord québécois vient encore de montrer à quel point le «Plan nord» représente bien plus qu'une vaste opération minière conventionnelle... ce à quoi on l'a souvent réduit.

Le mercredi 24 avril, à Québec, il a été question d'éoliennes, d'énergies renouvelables, de véhicules électriques, de réseaux routiers, de ports et, oui, également de mines. Mais pas de celles qu'on évoquait au départ, ces mégaprojets titanesques qui devaient propulser le Québec au rang de leaders mondiaux, par exemple, dans la production de fer. En lieu et place, on parle aujourd'hui de graphite, de lithium ou d'apatite, à côté de métaux mieux connus ici comme l'or.

Surtout, de fois en fois, la conférence « Objectif Nord », qui en était à sa 13è édition cette année, permet de réaliser l'ampleur et la diversité des ressources québécoises, tout comme l'évolution des mentalités : il y est maintenant constamment question des meilleures pratiques et de la nécessité de protéger l'environnement.

L'industrie minière demeure toutefois au centre de tout cet élan et les chiffres sont là pour le prouver. D'entrée de jeu, le ministre responsable du Plan Nord, Pierre Moreau, aussi titulaire du portefeuille de l'Énergie et des Ressources naturelles, a présenté des données éloquentes.

En 2016, l'industrie employait directement 12 000 personnes, et le salaire moyen des mineurs atteignait 108 000 $. L'ensemble des livraisons devrait atteindre 9,5 milliards de dollars en 2018 et on s'attend à des investissements de l'ordre de 3 G$. Les redevances vont en augmentant, sans compter les taxes et impôts payés, tant par les individus que les entreprises.

Il a aussi évoqué d'importants chantiers routiers, certains réalisables à court terme, d'autres moins. Ainsi, le gouvernement Couillard a réservé 238 millions de dollars pour l'« autoroute » de la Baie-James, qui a bien besoin d'une réfection tout au long de ses 620 kilomètres, en particulier sur les ponts et les ponceaux qui la jalonnent. Le travail devrait commencer sous peu.

Il faudra plus de temps pour terminer le prolongement de la route 138 jusqu'à Blanc-Sablon sur la Basse-Côte-Nord. L'intention est là, le gouvernement Couillard l'a réitérée en août dernier, et des travaux de déboisement seront entrepris cette année sur la portion qui reliera de Kegaska à La Romaine. Mais bon, avant qu'on puisse rouler jusqu'à Blanc-Sablon, à quelque 300 kilomètres à l'est... Quoique, avec la volonté annoncée du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador d'étudier la faisabilité d'un tunnel sous le détroit de Belle-Isle, qui relierait l'île à la terre ferme, les chances d'y arriver un jour apparaissent meilleures.

Un des éléments les plus remarquables de cette journée, en ce qui concerne un développement du Nord tourné vers l'avenir, concernait l'éolienne géante de Raglan... en fait, la deuxième éolienne. Commençons par un rappel. En 2014, une des plus grandes éoliennes jamais installées au Québec a commencé à produire de l'électricité pour les besoins de la mine de nickel de Raglan, propriété de Glencore, dans l'extrême nord du Québec. Sa mise en place a représenté une véritable prouesse de logistique et d'ingénierie, et le mot « prouesse » n'est pas trop fort.

Logistique : il a fallu faire venir par bateau toutes les composantes de cette immense éolienne, à être assemblées section par section. Mais la saison de navigation est courte dans le détroit d'Hudson. Qui plus est, de son port privé de Baie -Déception jusqu'à la mine, il faut compter 120 kilomètres sur une route de gravier.

S'il y avait un intérêt à y poser une éolienne, c'est que le vent est vigoureux là-bas... La fenêtre de temps idéale était courte entre les possibles rafales. Pour monter un grand moulin à vent de 122 mètres, incluant la fondation, l'équivalent de 30 étages, il ne fallait pas perdre de temps. Le tout a été accompli en 72 heures.

Ingénierie : le pergélisol règne à cette latitude. Le sol est gelé en permanence, même si le bref été le dégèle en surface. Il devient donc instable. Une éolienne de cette taille ne peut composer avec le gel et le dégel. Elle ne peut surtout pas vaciller. Il a donc fallu imaginer un arrimage à base de pieux enfoncés à une profondeur de 16 mètres pour assurer son équilibre. Ce qui a été accompli, par l'entremise de la firme Tugliq, chargée de l'ensemble du projet.

Après avoir si bien réussi, pourquoi s'arrêter là ? Et voici donc que Raglan planifie une deuxième éolienne. C'est ce que nous a confirmé, lors de la conférence, Jean-François Verret, directeur, Projets capitaux, Géologie et Exploration, chez Mines Raglan. Située à proximité de la première, elle devrait elle aussi pouvoir produire 3 mégawatts d'électricité et réduire d'un million de litres la consommation de diesel de la mine. Déjà, on songe à faire profiter les communautés inuites du Grand Nord de l'expérience acquise chez Raglan pour les libérer, ne serait-ce que partiellement, des centrales thermiques au diesel dont elles dépendent pour leur électricité.

C'est également ça le Plan Nord : imaginer de nouvelles pratiques, novatrices, pour un développement durable qui profite autant que possible au milieu environnant. Si on y parvient, en ajoutant les retombées économiques de tous ces projets, le Québec en sortira doublement gagnant.

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