Le pire chiffre de l'immobilier américain

Publié le 16/10/2009 à 06:30

Le pire chiffre de l'immobilier américain

Publié le 16/10/2009 à 06:30

Plein de chiffres pratiquement  sortent tous les jours qui nous montrent l'ampleur de la débâcle que vivent les familles américaines, mais celui qui suit est le pire que j'aie vu depuis le début de la crise.

On compte pas moins de 2,8 millions de ménages qui ont contracté une hypothèque « intérêts seulement.»

Ces gens ne remboursent donc pas de capital sur le prêt qu'ils sont allés chercher pour acheter une maison. Ils ne remboursent que l'intérêt, comme s'ils payaient un loyer. La pseudo logique d'une telle stratégie veut que la valeur de la maison va monter au fil des années. Lorsque vient le temps de vendre, on fait théoriquement de l'argent sur la différence entre le montant de l'hypotthèque et le prix de vente. Il existe aussi une variable à cette affaire : l'hypothèque « intérêts seulement » ne dure que quelques années. Après un certain temps, il faut rajouter une partie du capital à rembourser, ce qui augmente substantiellement le paiement mensuel.

Dans les deux cas, c'est la recette pour un désastre et le nombre d'avis de défaut (foreclosures) envoyés lors du deuxième trimestre le montre éloquemment : 937 000.

Primo, aux États-Unis, les valeurs n'ont pas monté. En fait, elles se sont écroulées avec la crise. Le recul moyen, l'an dernier, atteint 15 %. Au point ou - au moins - 20 % des maisons valent désormais moins cher que leur hypothèque. De là les saisies qui se multiplient, parce que les ménages n'ont plus aucune équité. En fait, ils doivent plus que ce qu'ils possèdent.

Secundo, les gens qui prennent ce genre d'arrangement sont ceux qui, au départ, sont les plus fragiles. Quand vous avez un minimum d'argent, vous vous arrangez pour rembourser votre emprunt. Acheter une maison sans payer de capital... signifie qu'on n'en a pas les moyens, tout simplement. Alors, quand arrive le moment où la clause « ajouter le capital au paiement » entre en fonction, la bulle explose.

C'est le mal américain. Notre -relatif- conservatisme nous a permis d'éviter ce piège sinistre, et les dernières données sur les transactions au Canada montrent que le marché tient. Tant mieux. Mais si les États-Unis continuent de patauger parce que les gens sont au bout du rouleau, la fameuse reprise en sera ralentie, même ici.

 

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