Il est probable que les gens demeurent au travail plus longtemps qu’avant. Ils s’accrochent à leur boulot. L’espérance de vie qui s’allonge ainsi que les rendements de famine des placements garantis ne leur laissent pas le choix.
En 2008, l’âge moyen du départ à la retraite, au Québec (hommes et femmes confondus) se situait à 60 ans, après avoir sensiblement baissé durant les années 1980. Il est maintenant en train de remonter, se rapprochant de 62 ans. C’est quand même un des plus hâtifs au pays. Mais dans l’ensemble, les citoyens travaillent plus longtemps et continuent d’occuper les bureaux et les ateliers que les jeunes convoitent…
Et de toutes façons, la notion même de retraite est en pleine mutation : il y a maintenant une sorte de statut hybride, travailleur à temps partiel, ou sur appel, qui permet d’arrondir ses revenus de pension en voulant éviter la pauvreté, ou tout simplement de demeurer occupé. Qui aurait dit qu’on verrait des gens âgés travailler chez McDo ?
En attendant, bien des jeunes demeurent sur les lignes de côté. Les employeurs vont souvent préférer faire appel à des travailleurs expérimentés, même à la fin de leur vie active. C’est légitime, d’autant plus qu’on exhorte les employeurs à être ouverts à tout ce lot de gens qui atteignent la soixantaine. Ce qui ne devrait pas signifier par ailleurs la mise au rancart des autres.
En même temps, et on ne le dira jamais assez, l’abandon précoce des études, le décrochage, mène tôt ou tard à une impasse. Certains, particulièrement doués, débrouillards ou chanceux parviennent à se frayer un chemin : mais la plupart de ces jeunes se condamnent à vivre d’expédients. Ils vont se retrouver en chômage plus souvent qu’à leur tour, ce qui fait gonfler les statistiques.
N’empêche, le poids des changements démographiques fera tôt ou tard pencher la balance en leur faveur quant au marché du travail. C’est entendu. La seule question, c’est : quand ?