Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Et les autres, par les temps qui courent, comprennent les Québécois.
C'est une des principales conclusions de l'exercice de prévisions pour l'année 2015 auquel se sont livrés trois économistes réputés, le 30 janvier, devant un auditoire de la Chambre de commerce de l'Est de Montréal (CCEM). Il y avait bien 250 personnes venues écouter François Dupuis, Sébastien Lavoie et Stéfane Marion, économistes en chef respectivement du Mouvement Desjardins, de la Banque Laurentienne et de la Banque Nationale.
Je me trouvais aux premières loges, puisque j'avais l'honneur, pour la cinquième année, de servir d'animateur délégué par Les Affaires pour cet événement couru autant par les manufacturiers que par les professionnels, les financiers et les fournisseurs de services.
La CCEM couvre un vaste territoire qui s'étend du boulevard Saint-Laurent à la pointe de l'île. Et ses membres se sentent, comme tout le monde, plutôt incertains face aux bouleversements rapides que connaît l'économie depuis quelques semaines. On fonce ou on se cache ?
Les trois économistes sont d'accord : même si la chute du prix du pétrole, et celle de l'ensemble des ressources, chambarde bien des projections et risque de mettre à mal bien des pays, elle sera ultimement profitable au Québec, d'autant qu'elle s'accompagne d'un important repli du dollar canadien. En résultera un rééquilibrage de l'économie canadienne.