L'inflation version chou-fleur fait mal à bien des familles

Publié le 21/02/2016 à 16:14

L'inflation version chou-fleur fait mal à bien des familles

Publié le 21/02/2016 à 16:14

(Photo: Shutterstock)

Quand vient le temps de nourrir les enfants et qu'on n'a pas beaucoup d’argent, le premier réflexe est de ne pas prendre de risques. Ce serait bien de leur faire manger du brocoli, mais s’ils sont pour le laisser dans leur assiette… Leur servir des pâtes évite le gaspillage. Mais en même temps, à la longue, ce régime alimentaire est déficitaire. Il va leur manquer des éléments nutritifs essentiels à leur santé.

Le dilemme grandit au fur et à mesure que grimpe la facture du panier d’épicerie. Et c’est en plein ce qui est en train d’arriver, selon Statistique Canada, qui présentait vendredi sa plus récente lecture de l’indice des prix à la consommation pour janvier.

Le prix des aliments a augmenté de 4 % en un an. C’est précisément la hausse du prix des denrées qui a contribué le plus fortement à la poussée de l’inflation, qui atteint maintenant 2 % sur 12 mois, le seuil à partir duquel on commence habituellement à s’énerver à la Banque du Canada.

PLUS : Le prix des aliments augmenté de 4 % depuis un an

À noter, sa politique de bas taux d’intérêt a contribué à la chute du dollar canadien, qui nous vaut en retour une escalade du prix des aliments frais que nous importons du sud en hiver.

Et comment ! Le même rapport nous apprend qu’en ce qui concerne les fruits frais, l’augmentation (toujours sur un an) a été de 12 %. Et pour les légumes frais, elle a dépassé 18 % !

Quand on vous disait par dérision que 2016 serait l’année du chou-fleur… Au-delà de la caricature, il en résulte un véritable problème qui touche un pourcentage élevé de familles canadiennes à faible revenu.

PLUS : L'année du chou-fleur (et de la déconfiture du huard)

Le groupe de recherche américain PROOF en arrive à la conclusion que 4 millions de Canadiens vivent maintenant dans un état d’insécurité alimentaire, c’est-à- dire qu’ils ne sont pas toujours en mesure de se nourrir convenablement, ou de se « procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive », selon la définition du Comité de la sécurité alimentaire mondial. En fait, une famille canadienne sur huit serait dans cette impasse.

La question est encore plus aigue dans le Grand Nord, où les denrées sont chroniquement hors de prix. Le taux de foyers en déficit alimentaire potentiel y atteint 33 %.

Au moins, le printemps prochain annonce des arrivages souvent moins chers en provenance du Mexique ou d’Amérique latine, et dans quelques mois, la production locale pourra reprendre le dessus et nous offrir un peu de répit.

Mais si le huard demeure au plancher, et rien ne permet raisonnablement de croire qu’il se redressera d’ici peu, le même scénario se répétera dans un an. Voilà pourquoi il est impératif de concevoir une stratégie qui nous rende moins vulnérable aux aléas du marché. L’autosuffisance complète est utopique, mais nous pourrions certainement, comme société, devenir moins dépendant des autres.

À cet égard, pourquoi ne pas mousser la participation des producteurs en serre, en leur consentant des tarifs électriques avantageux du genre de ceux qu’on offre aux grands consommateurs industriels sous prétexte d’impacts globaux sur notre économie ?

Nous nourrir correctement, sans voir l’argent filer toujours vers d’autres cieux, en créant des retombées économiques et en donnant une chance aux ménages moins fortunés, ce ne serait pas également là un beau projet collectif ?

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